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ETATS GENERAUX : AU-DELA DU SECTEUR DE L’EDUCATION….

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Des états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation se tiennent depuis le lundi 19 juillet 2021. Il était vraiment temps ! Il faut avoir le courage des mots. Depuis près de deux décennies le système éducatif ivoirien périclitait.  Malgré les investissements lourds et massifs consacrés à ce secteur depuis 2011, le niveau des enfants ne fait qu’aller de mal en pis, impactant par voie de conséquence les valeurs qui fondent une société moderne. Tricherie, enseignement au rabais, grèves intempestives, non-respect du maître, congés anticipés, des enseignants dont le niveau laisse à désirer, laxisme dans l’attribution des notes, violence et vices dans les écoles primaires, collèges et lycées en Côte d’Ivoire. Voici les maux non-exhaustifs qui minent le système éducatif ivoirien. Il était donc temps de convoquer ces états généraux pour faire une véritable autopsie du secteur et sortir des résolutions pour un enseignement de qualité. Ces travaux, selon le ministère de l’Education nationale s’étendront sur six mois et prendront fin avec la remise officielle d’un rapport au chef de l’État. Ce sera l’occasion de porter des réflexions qui vont aider à repositionner la Côte d’Ivoire au rang des pays ayant le système éducatif le plus performant, en réconciliant l’ensemble des acteurs directs avec la culture du mérite, de l’excellence, de l’exemplarité et du travail. Ainsi donc, s’ils tiennent la promesse des fleurs, ces états généraux offriront à la Côte d’Ivoire et à tous les acteurs du système éducatif, l’opportunité de faire un diagnostic et de rentabiliser et capitaliser tous les investissements injectés dans le secteur éducatif. Comme on peut le voir, l’objectif est noble et l’on a bien fait de commencer par le commencement parce que l’éducation est la clé de tout développement. Mais il ne faut pas se limiter à ce secteur. Depuis une dizaine d’années, la Côte d’Ivoire a amorcé une dynamique de développement au point où il faut véritablement une thérapie de choc à certains secteurs de la vie de la Nation pour consolider les acquis. Après l’éducation, il faut songer à la tenue des états généraux de la santé, du transport, du civisme etc. cela urge pour la Côte d’Ivoire de demain et depuis cinq ans, le chef de l’Etat avait déjà fixé le cap. Lors du lancement de la campagne pour la présidentielle de 2015, Alassane Ouattara avait tenu un discours qui mérite d’être revisité au regard des enjeux du moment.

 

L'objectif poursuivi par les états généraux est noble et l’on a bien fait de commencer par le commencement parce que l’éducation est la clé de tout développement. Mais il ne faut pas se limiter à ce secteur. Depuis une dizaine d’années, la Côte d’Ivoire a amorcé une dynamique de développement au point où il faut véritablement une thérapie de choc à certains secteurs de la vie de la Nation pour consolider les acquis. Après l’éducation, il faut songer à la tenue des états généraux de la santé, du transport, du civisme etc.

 

« Je voudrais à présent vous parler de quelque chose d’essentiel pour l’avenir de notre pays et pour les générations à venir. Cela me tient particulièrement à cœur. Il s’agit de l’émergence d’un Ivoirien nouveau. De cette Nation, doit émerger un Ivoirien nouveau. Un Ivoirien nouveau qui contribuera à faire de la Côte d’Ivoire, un pays dont nous serons tous fiers ; une Côte d’Ivoire qui offre à chacune de ses filles et à chacun de ses fils un avenir rayonnant. Un Ivoirien nouveau qui, dans l’intérêt de son pays, combat la médiocrité et recherche l’excellence. Un Ivoirien nouveau doté d’une grande intégrité, d’un sens élevé de la responsabilité et de l’intérêt supérieur de la Nation. Un Ivoirien nouveau ambitieux, résolument optimiste qui donne le meilleur de lui-même pour avancer dans la vie, pour faire de la Côte d’Ivoire un pays qui gagne. Un Ivoirien nouveau, travailleur, ponctuel au travail, conscient de son rôle et de sa place dans le développement de notre pays. Un Ivoirien nouveau qui, par son comportement, montre l’exemple et place l’intérêt supérieur de notre Nation au-dessus de tout. Chacun, quel que soit son niveau de responsabilité devra jouer son rôle dans le travail collectif ». Aujourd’hui comme hier, ce discours du président de la République tenu le 9 octobre 2015 à la Place Jean Paul II de Yamoussoukro est plus que jamais d’actualité. Mais cet Ivoirien nouveau que le chef de l’Etat appelle de tous ses vœux ne verra pas le jour si l’Ivoirien ancien ne reformate pas son système de pensée et ses habitudes. Après le secteur de l’éducation formation, il faut songer au type de citoyen que l’on veut avoir dans ce pays. Au regard de certains maux qui minent notre société comme le non-respect des lois de la République, le non-respect de la chose publique, la corruption rampante, le désordre et l’insalubrité, le manque de la notion du temps et de la conscience horaire, il est impératif de tenir également des états généraux sur le civisme pour dresser le portrait-robot du citoyen que l’on entend avoir dans la Côte d’Ivoire émergente. Idem pour le secteur de la santé. Tout comme l’éducation nationale, de lourds investissements ont été faits dans ce domaine. Mais dans nos hôpitaux, les femmes continuent de mourir en couche dans l’insouciance souvent très révoltante des parturientes. L’on continue de payer pour des soins pourtant déclarés gratuits par l’Etat. Des médecins et infirmiers délaissent les hôpitaux publics pour leurs cliniques. Ici encore, le niveau du personnel soignant est très souvent décrié avec les erreurs médicales qui sont pour la plupart fatales aux malades. Bref, malgré les nombreux investissements et la volonté politique très affichée, la santé de notre système de santé est préoccupante. Il lui faut une thérapie de choc à travers l’organisation d’états généraux. Que dire du secteur des transports en Côte d’Ivoire ? Les régimes se succèdent sans pouvoir trouver des solutions à long terme à ce secteur d’activités. Ici aussi, il faut reconnaître que beaucoup d’efforts ont été faits. Mais le désordre et l’insécurité continuent de régner en maître dans nos gares routières. Plus alarmant, le niveau des accidents de la circulation a atteint ces dernières années le seuil de l’intolérable. Malgré la batterie de mesures du Ministère des Transports et surtout la limitation de l’âge des véhicules importés, le sang continue de couler sur nos routes. A qui la faute ? L’imprudence des automobilistes ? Moins de techniques de défaillances ? Le laxisme des forces de l’ordre ? Le laxisme lors des visites techniques ? En tout état de cause, sur la base des derniers bilans des accidents de la circulation, l’inaction n’est plus une option. Il faut agir...

 

Kra Bernard

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