Depuis un mois, la planète terre a fait une marche à reculons dans l’histoire de la barbarie et vit au rythme d’une guerre qui, si l’on n’y prend garde, peut devenir mondiale. De fait, depuis le petit matin du jeudi 24 février 2022, la Russie, deuxième puissance militaire au monde, fait pleuvoir des tonnes de bombes sur l’Ukraine. Malheureusement, la ‘‘Blitzkrieg’’ déclenchée par Vladimir Poutine n’arrive toujours pas à atteindre la vitesse de la lumière. Du coup, les troupes russes ne parviennent toujours pas à marcher sur Kiev. Plus grave, les négociations se succèdent et se ressemblent et les conséquences commencent à se faire ressentir dans quasiment tous les pays du globe. Dans cette autre version de la guerre froide, le monde occidental qui soutient l’Ukraine, a décidé d’asphyxier la Russie à travers des sanctions inédites. En retour, la Russie qui a toujours tenu tête au bloc occidental, décide de riposter avec ses ressources énergétiques et ses matières premières. Résultat : le monde se retrouve dans un imbroglio où ce ne sont plus seulement les pauvres Ukrainiens qui sont les victimes de cette guerre. Comme chez la plupart des Africains, rares sont les Ivoiriens qui peuvent situer l’Ukraine sur la carte du monde. Et pourtant, la guerre russo-ukrainienne est en train d’impacter sérieusement les économies africaines et par voie de conséquence, le pouvoir d’achat des populations. Le dernier fait en date, est l’augmentation du prix du carburant Super. Ici, personne ne peut accuser le gouvernement d’être à la base d’une quelconque augmentation. D’ailleurs, depuis un bon moment déjà, l’État, soucieux de préserver le pouvoir d’achat des populations, a décidé de subventionner à coup de milliards, les produits pétroliers qui sont toujours à la base des plus grandes inflations. Malheureusement, malgré cette volonté politique affichée, il fallait faire face à la réalité. Du fait de la guerre en Ukraine, le prix du baril du pétrole qui était à 74 dollars US en janvier 2022, est passé à 118 dollars dans ce mois d’avril, soit une augmentation de 60%.
La guerre russo-ukrainienne vient remettre au goût du jour, le dynamisme des relations internationales et géostratégiques face aux lubies de certains acteurs politiques locaux qui pensent que le monde évolue en vase clos.
Au niveau des denrées alimentaires, la situation risque encore d’être compliquée avec la situation du Blé dont la Russie et l’Ukraine sont les plus grands producteurs au monde. Ainsi, devant la flambée du prix du blé sur le marché international, les meuniers ont voulu répercuter cette situation sur le prix de la baguette du pain pour sauver leur business. Ici encore, il a fallu que le Gouvernement prenne des mesures pour amenuiser les effets de cette augmentation sur le prix du pain, surtout en cette période de carême chrétien et musulman, où la consommation de cette denrée atteint des pics. Au total, face à cette réalité implacable, les Ivoiriens sont directement impactés par les effets pervers d’une guerre qui se déroule à mille lieues de leur pays. 99% des populations ne connaissent ni la Russie encore moins l’Ukraine, mais elles sont des victimes collatérales d’une guerre qui ne les concerne ni près, ni de loin. Comme on peut donc le voir, la guerre russo-ukrainienne vient remettre au goût du jour, le dynamisme des relations internationales et géostratégiques face aux lubies de certains acteurs politiques locaux qui pensent que le monde évolue en vase clos. Pendant la crise post-électorale de 2010 et même jusqu’à ce jour, il se trouve encore des acteurs politiques qui, pour une raison ou pour une autre, pensent que tout se résume à leur leader ou à leur parti politique. Des personnalités de premier plan et d’un niveau de culture insoupçonné, ont même affirmé dans ce pays que la Côte d’Ivoire s’autosuffit sans l’extérieur et singulièrement sans les grandes puissances occidentales. La guerre en Ukraine vient à nouveau, rappeler à ces politiciens de nos tropiques que le monde d’aujourd’hui est un village planétaire.
Kra Bernard
