La découverte en septembre 2021 du gisement offshore dénommé « Baleine », puis la seconde « Calao », sans compter les meilleures performances enregistrées dans la production de nationale d’or ont été signaux forts pour les investisseurs.
Le mercredi 08 mai 2024 dernier, le gouvernement a adopté en Conseil des ministres cinq décrets portant chacun attribution d’un permis de recherche minière d’une durée de quatre ans.
Il s’agit des sociétés « Société ivoirienne d’exploration et de recherche SARL, en abrégé SIER SARL », dans les départements de M’Batto, Toumodi et de Taabo pour la recherche de nickel, terres rares, cobalt, l’or et chrome, « Nava ressources CI SA » dans le département de Minignan pour le manganèse, « Mines et Exploration en Afrique de l’Ouest SARL», en abrégé «MINEX WEST AFRICA SARL», pour l’or dans les départements de Bangolo et de Duekoué, «PARNASSA INVEST SAS» dans le département de Biankouma pour le nickel, l’argent, le colbalt, l’or et le cuivre et « KHALEESI RESOURCES SARL » dans les départements d’Agboville et d’Adzopé pour la recherche de lithium.
Le Conseil a également adopté une communication relative à la manifestation d’intérêt de la société Shell Exploration pour les blocs CI-602, CI-603 et CI-707. Les différents blocs concernés sont situés dans la marge Ouest du bassin sédimentaire en eaux profondes. Il a donné quitus pour l’entame de négociations avec la société Shell Exploration, qui dispose des compétences techniques et de la capacité financière nécessaires à la réalisation des travaux d’exploration dans ces blocs pétroliers jusque-là insuffisamment explorés.
Un retour sur investissement gagnant
Les volumes des deux gisements « Baleine » découverts en 2021 et en 2022 par la société italienne ENI et la société nationale Petroci Holding sont estimés, en ce qui concerne le pétrole à 2,5 milliards de barils et pour le gaz, à 3300 milliards de pieds de cubes de gaz naturel associé. Le gisement « Baleine » entré en production le 27 aout 2023, a pour la première phase de développement produit 22000 barils jour de pétrole brute et 10 millions de pieds cubes de gaz naturel qui sont livrés au secteur de l’électricité chaque jour. La deuxième phase en cours de réalisation prévoit une production portée à 60000 barils de pétrole brute et à 80 millions de pieds cubes jour de gaz naturel d’ici la fin 2024. S’agissant de la phase 3, envisagé à l’horizon 2027, le projet Baleine atteindra un niveau de production de 150000 barils de pétrole jour et de 200 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour.
Une autre découverte majeure d’hydrocarbures dénommée « Calao » a été réalisée début mars 2024 par le groupe Eni, en partenariat avec Petroci Holding, sur le bloc pétrolier Cl-205 à 45 Km au large des côtes, et à 120 Km à l’ouest du gisement Baleine. Cette dernière découverte beaucoup plus riche en gaz naturel, permettra à terme, de répondre aux besoins du pays pour la production d'électricité.
La production nationale d’or atteint un niveau record avec 55 tonnes en 2024 contre 50 tonnes en 2023, 48 tonnes d'or en 2022 et 41,8 tonnes en 2021. De ce côté, les nouvelles sont prometteuses également pour le pays avec la découverte d’un impressionnant gisement aurifère de 155,5 tonnes baptisé « Koné ».
« Aujourd'hui, c'est avec grande fierté que nous annonçons la découverte du projet Koné. Ce sont 5 millions d'onces soit 155,5 tonnes d'or avec une teneur moyenne de 0,72g/t », avait annoncé aux yeux du monde Martino de Ciccio, à la suite d'un entretien avec le chef de l'État.
Le démarrage des travaux de construction de cette mine, d’une durée de vie estimée à vingt (20) ans, pour le dernier trimestre de l’année 2024, et l’entrée en production en 2027.
La capacité annuelle de traitement de l’usine du « Projet Koné » sera, selon lui, de 11 millions de tonnes de minerai, soit la troisième plus grande en Afrique de l’Ouest, après deux (2) mines situées au Burkina Faso et en Guinée qui ont des capacités respectives de 12,3 millions de tonnes et 12 millions de tonnes.
Le projet mobilisera un investissement initial de 400 milliards de F CFA avec la création de 4500 emplois directs et indirects, et le financement de projets sociaux en faveur des populations de ces localités.
Le pays doit ce retour sur investissement grâce à la révision des textes notamment du code minier qui offrent non seulement des opportunités aux investisseurs à travers un cadre réglementaire favorable, la création d’un environnement propice aux investissements à travers la mise en place d’incitations fiscales, l’instauration des partenariats public-privé établis pour développer des projets miniers d’envergure. Mais tient à ce que les entreprises minières fassent profiter des retombées de leurs activités aux populations impactées directement et indirectement par l’installation de projets miniers dans les régions concernées.
D’ailleurs, ces conditions clairement définies ont permis dans plusieurs zones, l’emplois de la main d’œuvre locales, la construction d’écoles et la réalisation de projets à impacts sociaux. Elles participent au programme du président de la République, Alassane Ouattara sur le secteur des industries extractives qui doivent jouer un rôle majeur dans le développement du pays, en stimulant la croissance dans des industries ou des secteurs économiques nouveaux et dynamiques, ainsi que les investissements dans l’emploi, les infrastructures et les services sociaux de base.
Venance KOKORA