Loin de nous l'idée d'écrire ce texte pour nous réjouir de cette baisse inattendue mais, pour interpeller l'opposition ivoirienne et ces intellectuels qui ont combattu la politique de stabilisation pratiquée par la Côte d'Ivoire. Lorsque les prix du cacao ont connu une augmentation significative, les opposants ivoiriens ont profité de cette embellie due aux aléas climatiques pour trouver des limites à la réforme entreprise par le gouvernement depuis l'arrivée du Président Alassane Ouattara au pouvoir. Les députés du PDCI-RDA ont constitué un collectif pour combattre le conseil café-cacao avec un narratif bien connu qui consiste à détruire l'essentiel de sa politique de gestion de la filière. Dans sa volonté de tout brocarder, l'opposition avait pris pour cible principale, le Ministre d'État, Ministre de l'agriculture, du développement durable et des productions vivrières. Malgré les explications plus que claires données par le Ministre d'État, les responsables de la filière, ainsi que les associations de producteurs eux-mêmes, l'opposition n'a pas manqué d'arguments et d'imaginations extraordinaires pour tenter de noircir la politique de stabilisation adoptée par le gouvernement depuis une décennie.
Que les responsables du PPA-CI s'attaquent à cette politique du gouvernement, cela est compréhensible, car les refondateurs, avec leur politique de libéralisation irresponsable, avaient placé les producteurs dans une situation désastreuse et de misère indescriptible. Mais, le PDCI-RDA qui a été dans la coalition au pouvoir de 2011 à 2018, ne peut pas être crédible en faisant ce retournement ou rétropédalage, dans la mesure où ses cadres ont participé à la mise place de ladite politique au plus haut niveau. Ce comportement ambivalent des responsables du parti septuagénaire, montre leur manque de cohérence et de sérieux dans le débat politique. Ainsi, les producteurs découvrent davantage que seul le Président Alassane Ouattara et son gouvernement portent un regard bienveillant sur leur avenir, afin de leur permettre de vivre sereinement du fruit de leur dur labeur. Aucun gouvernement sérieux ne peut abandonner ses producteurs au rythme du marché du cacao qui est connu pour sa volatilité à chaque minute. Nous voyons comment les pays producteurs de pétrole souffrent de la volatilité du marché.
Le danger que ne perçoivent pas ceux qui tirent à boulets rouges sur la politique de stabilisation est qu'en cas de chute prolongée des prix, les producteurs peuvent être gagnés par la démotivation avec pour conséquence l'abandon de l'activité et entraîner la baisse significative de notre production. La stabilisation des prix est la seule garantie pour accroître la production du cacao et qui assure aux producteurs des revenus décents. L'initiative Côte d'Ivoire-Ghana est une source de confiance d'un avenir radieux pour l'activité, car seule la mutualisation de nos idées donnera plus de forces afin de faire face au marché international très spéculatif.
C'est le lieu de demander à notre opposition d'adopter une posture de force de propositions et non se vautrer dans une sorte de récupération, manipulation des événements ponctuels dont l'objectif n'est assurément pas orienté vers les intérêts de nos braves populations dans leur ensemble et en particulier, des producteurs de cacao. Honnêteté politique et opposition ne sont pas deux vocables antinomiques, d'ailleurs, ils se complètent pour bâtir une nation avec des leviers déterminants et solides. La Nation a besoin de la diversité de ses filles et fils, mais cette diversité ne doit pas être une opposition à sa marche vers le destin de son peuple. Ensemble, bâtissons une économie durable avec des leviers solides pour plus de résilience afin de faire face aux défis sociaux liés aux différents chocs dans le monde.
Nzi Bernard Kokora, Secrétaire national adjoint des militants de l'extérieur du RHDP Amérique du Nord
