Économie

Lancement de la campagne intermédiaire, hier: Le prix du kg de cacao fixé à 1500 F

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Le ministre d’État, Kobenan Kouassi Adjoumani, a annoncé le prix du cacao pour la campagne intermédiaire et a répondu aux détracteurs du gouvernement. (Ph : DR) 
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L’État de Côte d’Ivoire a décidé mardi 2 avril 2024, de fixer le prix du kilogramme du cacao à 1500 FCFA. L’annonce a été faite par le ministre d’État, ministre de l’agriculture, du développement rural et des productions vivrières, lors d’une conférence de presse à son cabinet.

La campagne intermédiaire 2023 -2024 de commercialisation de cacao en Côte d’Ivoire, est lancée. Le ministre d’État, ministre de l’agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a informé que le prix bord champ est fixé à 1500 F CFA durant la période qui s’étend d’avril à septembre 2024. Jamais dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, ce niveau de prix n’a été réalisé dans la filière cacao. C’est également une première fois que le prix de la campagne intermédiaire est supérieur à celui de la campagne principale.

Pour le ministre Adjoumani, ce « réalisme » résulte de la clairvoyance dont fait preuve le président Alassane Ouattara pour la filière café-cacao.

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« Le Président Alassane Ouattara ne vous abandonnera jamais. Faites-lui confiance ! Le Président Alassane Ouattara a beaucoup fait pour les planteurs de café et cacao et je puis vous assurer qu’il continue d’être dans les mêmes dispositions d’esprit pour leur garantir le meilleur. Nous étions ici, dans cette même salle, le 21 mars dernier, lorsque je vous disais de faire confiance à notre Président de la République, Alassane Ouattara, parce qu’il sait récompenser les efforts de ses concitoyens », a-t-il insisté.

La campagne intermédiaire de cacao précède celle du 1er octobre 2023 où l’État a informé que le prix minimum garanti était de 1 000 FCFA le kilogramme pour le cacao, au titre de la campagne principale 2023-2024.

Ce prix résulte du prix CAF moyen de 1 635 FCFA le kilogramme issu des ventes par anticipation de la récolte principale 2023-2024 sur la période d’octobre 2023 à mars 2024.

L’État recadre ses détracteurs dont le PDCI-RDA

L’occasion du lancement de la campagne intermédiaire de commercialisation du cacao a également servi de cadre pour le gouvernement qui a répondu à ses détracteurs concernant la hausse du prix de la tonne de cacao à 10 000 dollars à la bourse de New York.

Pour rappel, le ministre d’État, ministre de l’agriculture, du développement rural et des productions vivrières a fait savoir que la Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de cacao à travers la création du Conseil du Café-Cacao, en décembre 2011, a opté pour l’octroi d’au moins 60% du prix CAF de ses produits, aux producteurs, en exploitant un système stabilisé, basé sur la vente par anticipation d’une bonne partie de la récolte, sur les marchés à terme.

Un système qui, selon le ministre d’État Adjoumani, a très bien fonctionné depuis 2012, et permet de procurer des revenus rémunérateurs aux producteurs ivoiriens de café et de cacao, dans un contexte international caractérisé par des prix faibles.

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« En effet, au cours de cette période, le gouvernement ivoirien a soutenu les prix payés aux producteurs. Souvenez-vous également du combat des gouvernements ivoirien et ghanéen, lancé en 2018, pour l’obtention d’un différentiel de revenu décent, au profit des producteurs, pour préserver leur dignité et leur permettre de vivre de leurs activités agricoles », a-t-il rappelé. Pour voler dans les plumes des députés du PDCI-RDA, parti d’opposition qui réclamait un achat du cacao à 2500 FCFA contre 1000 FCFA actuellement, Adjoumani s’est offusqué de telles réactions de la part du parti sexagénaire, surtout pour avoir dirigé le pouvoir d’État.

« Sous le président Bédié, le PDCI-RDA n’aurait pas proposé cela, parce qu’il a gouverné, il sait comment ça se passe. Comme il n’est plus là, paix à son âme, ceux qui viennent d’arriver sont des vendeurs d’illusions, parce qu’ils n’ont jamais pratiqué, quand ils seront à la tâche, alors ils comprendront que la fixation du prix obéit à des principes », a-t-il répliqué.

Hausse du prix du kilogramme du cacao au Cameroun

Réagissant également à une des questions d’un confrère sur la hausse du prix d’achat du cacao au Cameroun, le ministre d’État Adjoumani s’est voulu très clair. À l’en croire, ce pays qui dispose de peu de cacao, a adopté un système de vente aux enchères. « La vente aux enchères n’a rien à voir avec la régulation des marchés et des bourses également. Notre pays, la Côte d’Ivoire, est le premier producteur mondial et le Cameroun ne produit que 250 000 tonnes en moyenne. Je souhaite que nous ne fassions pas des amalgames. La Côte d’Ivoire a déjà expérimenté la vente en tenant compte du système de libération », a-t-il expliqué.

Selon lui, la Côte d’Ivoire a expérimenté toutes les réformes en la matière, avant d’opter en 2011, sous le président Alassane Ouattara, pour la vente anticipée de notre cacao. L’objectif, a-t-il fait savoir, a visé la stabilisation dans un premier temps, des productions mais également les prix de ces productions.

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Ce dispositif a même permis de stabiliser les prix lorsqu’ils sont bas au niveau international et de régulariser les choses afin de payer à un prix minimum.

« Le président de la République a choisi qu’au moins 60% du prix CAF soient reversés aux paysans. Ce n’est pas le cas au Cameroun qui a décidé de libéraliser. Sa libéralisation, tout comme la nôtre en son temps, ne peut aujourd’hui nous obliger à en faire autant, dans la mesure où ça marche, puisque c’est la vente aux enchères. Et c’est le cacao disponible qui fait la vente aux enchères, mais nous avons déjà vendu notre cacao sur la base du prix CAF qui était de l’ordre de 1600 FCFA. Et sur cette base, on a donné 1000 FCFA », s’est voulu très précis le ministre d’État. Avant de fonder des espoirs sur les prochaines campagnes dont les prix risquent de créer des surprises aux producteurs.

« Tant que nous ne sommes pas au 1er octobre, je suis convaincu que les paysans seront encore plus heureux », a-t-il conclu.

 

Venance Kokora

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