Économie

Filière de l’anacarde: Comment Ouattara a réussi un modèle de développement intégré

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Le modèle de transformation du secteur agricole ivoirien sous le leadership du président Alassane Ouattara a été reconnu par la communauté nationale et internationale. (Photo : DR)
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Le Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (SIETTA) s’est achevé samedi 08 avril 2023 au Palais de la Culture à Abidjan – Treichville, offrant de belles perspectives à la Côte d’Ivoire.

Cet autre pari relevé par le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques, a démontré que les importantes réformes adoptées au cours de ces dix dernières années, ont permis à la filière de l’anacarde de devenir un modèle de développement intégré. Ce salon né suite à la mise en œuvre de la réforme engagée dans le secteur agricole en 2013 par le chef de l’État, Alassane Ouattara, a permis à la Côte d’Ivoire de faire un bond qualitatif pour occuper le rang de premier producteur mondial d’anacarde avec une production qui a doublé en 11 ans, passant de 400 000 tonnes en 2011 à 1 020 000 T en 2022. Grâce à cette prouesse, le pays devient en 2017, le premier exportateur de noix brutes de cajou, avec plus de 800 000 T, soit plus de 40% de l’offre mondiale. Le secteur de l’anacarde réalise un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards FCFA par an. Les réformes ont permis à la filière de générer plus de 300 milliards FCFA aux 400 000 producteurs du secteur. Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a indiqué à l’ouverture du SIETTA, que lors de la première édition de cette rencontre en 2014, la Côte d’Ivoire n’était qu’à 6% de taux de transformation de sa production de 560.000 tonnes de noix de cajou brutes. L’année passée, en 2022, le pays a atteint près de 22% de taux de transformation, pour une production de noix brutes qui a franchi le million de tonnes.

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Avant d’ajouter qu’un peu plus de 224 000 tonnes de noix brutes de cajou ont été transformées, équivalent près de 8 fois plus en volume qu’en 2014, générant plus de 15 000 emplois directs, dont 70% sont occupés par des femmes. Avec cette performance, la Côte d'Ivoire s'est hissée au troisième rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d'amandes de cajou, après le Vietnam et l'Inde.

En dépit des quatre années de trêve involontaire du fait de la COVID-19, le marché mondial du cajou a permis de mettre en relation, les professionnels équipementiers du monde entier, bien que dédié aux équipements et aux technologies de transformation de l’Anacarde, reste ouvert au grand public, ainsi qu’à tous les acteurs de la filière et aux autres maillons de la chaîne de valeur du cajou.

Une estimation au-delà des attentes

Plus de 5000 visiteurs nationaux et internationaux, des acteurs ou non de la filière, ainsi que les experts, investisseurs, porteurs de projets et institutions financières venus des quatre coins du monde, étaient attendus à cette 4e édition du SIETTA. Cependant, comme l’a mentionné le Directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Dr Adama Coulibaly, par ailleurs, Commissaire général du SIETTA au terme du salon 2023, ce sont plus de 13.000 participants (exposants et visiteurs) provenant de 18 pays de tous les continents qui ont été enregistrés. 22 équipements dont 11 entreprises nationales et 11 internationales ont exposé.

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Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des petites et moyennes (PME), Souleymane Diarrassouba, également présent à cet évènement, a appelé samedi 08 avril 2023 à la clôture de la 4e édition du SIETTA, tous les opérateurs économiques à s’investir dans la transformation de l’anacarde. Représentant le Premier ministre, il a informé que pour booster l’industrie du cajou en Côte d’Ivoire, le gouvernement a adopté trois mesures importantes dans le cadre du programme de développement de la transformation de l’anacarde. À savoir, l’octroi de subvention à la transformation de l’anacarde aux unités locales de transformation, à travers la signature de 37 conventions entre l’État et les opérateurs, un investissement de plus de 107 milliards de francs CFA d’appui pour l’amélioration de la chaine des valeurs, dans le cadre d’un Projet dénommé « Projet de promotion de compétitivité de la chaine de valeur de l’Anacarde » (PPCA), financé par la Banque mondiale  et l’octroi de mesures additionnelles d’incitations fiscales et non-fiscales, aux industries locales, à travers une convention avec l’État.

La mise en œuvre de ces mesures a abouti en 2022, à un taux de transformation de 21,8% de la production nationale de noix brutes, soit un volume de noix brutes transformées de plus de 224 000 tonnes contre 40 383 tonnes de noix brutes en 2016.

Projet de création de trois zones agro-industrielles

Dans la mise en œuvre du projet PPCA, trois zones agro-industrielles sont en cours d’aménagement dont celle de Korhogo, qui est prête à accueillir des unités de transformation de noix de cajou, tandis que celles de Séguéla et de Bondoukou sont réalisées à plus de 70%. Aussi, le gouvernement a créé un Centre d’innovations et de technologies de l’anacarde (CITA) qui est une usine école dédiée à l’anacarde pour soutenir le développement de la transformation locale. D’autres réflexions et actions visant à renforcer davantage ces mesures, et à apporter le soutien requis pour la facilitation des différents investissements et le développement de la transformation de l’anacarde, sont en cours.

Une mission de sécurisation agricole sans précédent

Concernant la sécurisation des matières premières agricoles, l’État, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement rural, dit avoir pris toutes les dispositions. Le pouvoir d’Abidjan reste ferme sur le fait que les premiers bénéficiaires du secteur soient les producteurs. Pour donner de la valeur à cette vision, instructions ont été données aux autorités administratives qui assurent le prolongement de l’État dans les localités sur l’ensemble du territoire afin de mettre en déroute ces personnes insensées.

« Nous avons des alertes de partout que des commerçants véreux n’achètent pas au prix indiqué par le gouvernement, le Kg de l’anacarde. Si cela est vrai, qu’il soit entendu de tous que tous les commerçants véreux sont passibles de poursuites judiciaires », a réagi le ministre d’État.

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Il a recommandé aux producteurs de saisir les Sous-préfets et les Préfets de leurs localités.

« Si des gens viennent acheter vos noix de cajou en deçà du prix, vous faites comme si vous êtes consentant, vous prenez leur argent mais au moment de mettre les cargaisons dans les voitures, vous bloquez la production jusqu’à ce que le préfet ou le sous-préfet ne vienne intervenir pour qu’ils puissent payer la différence », a-t-il conseillé. « Désormais, nous veillons au grain. Toutes les alertes seront suivies et nous allons mater cette manière de faire, ce sera sanglant », a averti le ministre Adjoumani.

Notons que plusieurs distinctions ont été décernées au cours de cette cérémonie aux acteurs dont un prix spécial au président de la République, Alassane Ouattara, pour sa vision de la transformation de la filière.

Venance Kokora

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