Société

COP 15/ Modernisation de l’agriculture Adama Coulibaly (DG du Conseil du Coton et de l’Anacarde)  « Les machines dégradent plus rapidement le sol »

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La modernisation des pratiques agricoles n’est pas une solution absolue pour la préservation des sols. C’est la position défendue par le DG du Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) Dr Adama Coulibaly qui partagé l’expérience de ces deux spéculations lors d’un point de presse, le mercredi 18 mai 2022 au Sofitel Hôtel Ivoire.  

La préservation des sols agricoles est l’une des préoccupations au cœur de nombreux débats de la COP 15. La modernisation de l’agriculture est l’une des pistes de solution proposée par certains panélistes. Cette modernisation, bien que souhaitable pour réduire surtout la pénibilité des travaux agricoles, n’est pas recommandée pour les spéculations du coton et de l’anacarde. 

Une modernisation de ces cultures essentiellement sur les petites superficies sera dommageable pour les sols, a estimé Dr Adama Coulibaly. « Les méthodes que nous utilisons aujourd’hui, sont les mieux adaptées à la conservation du sol. Mais malheureusement, ce sont les méthodes un peu archaïques. Nous avons commencé à introduire les machines. Quand on parle de modernisation de l’agriculture, beaucoup voient les machines. C’est vrai, mais les machines dégradent plus rapidement le sol que le labo tel qu’il est fait aujourd’hui dans nos parcelles », a fait remarquer le DG du CCA. 

Pour celui-ci, le problème qui se pose au niveau de ces deux spéculations, est la rentabilité : « Ce n’est pas la nature du labo qui est aujourd’hui en cause, parce qu’il est plus comptable avec la préservation des sols, mais c’est la rentabilité de notre système qui est le problème. Si on prend des machines, on fera certainement plus, donc la rentabilité peut augmenter si tant est que sur chaque kilomètre, il y a une marge. Il va falloir trouver un équilibre entre les deux systèmes. Entre la rentabilité et la préservation des sols, je pense qu’il va falloir trouver un système ».  

De l’avis du patron du CCA, la mécanisation de l’agriculture n’est pas faite pour les petits producteurs : « L’autre chose que je voulais dire, parce que beaucoup pensent que lorsqu’on parle de modernisation de l’agriculture, on parle d’utilisation de machines. Il faut reconnaître que notre système d’exploitation aujourd’hui, est très peu propice à la mécanisation à outrance. Cela veut dire que les tracteurs des labos ont été conçus pour labourer des grandes superficies. À titre individuel, ce n’est pas rentable sur les petites surfaces. Les entreprises qui ont essayé de créer des services aux producteurs en mettant en place une mécanisation des traceurs à louer, ont fait faillite, parce que la géographie de nos parcelles n’est pas très comptable, prise individuellement, je veux dire avec une grande mécanisation ». 

Pour rappel, la Côte d’Ivoire, depuis la réforme de la filière coton-anacarde, connaît une hausse de sa production. Ainsi, pour le coton, elle est passée de moins de 300 000 tonnes avant la réforme, à une production 560 000 tonnes la campagne 2021. Ce qui fait de la Côte d’Ivoire, le deuxième pays producteur des pays subsahariens. 

Quant à l’anacarde, sa production était estimée à 480 000 tonnes au moment de la réforme. Le bilan de 2021 indique une production de 966 000 tonnes de noix commercialisées. La Côte d’Ivoire, leader mondial de noix de cajou, en est le 3e transformateur mondial. 

Ernest Famin 

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