L’anacarde a enregistré un fort taux de production au cours de ces dernières années en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, le gouvernement s’évertue à améliorer de fortes progressions, grâce à une chaîne de valeur des plus prometteuses, en termes de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie des producteurs. Depuis 2011, le gouvernement s’est engagé à faire de la filière anacarde, un secteur majeur de l’économie nationale. C’est-à-dire faire de la Côte d’Ivoire, le pays phare de la transformation structurelle de cette filière en Afrique et l’acteur majeur de ce secteur dans le monde. Avec pour objectif de créer des emplois et de la richesse permettant d’améliorer les conditions de vie de nos populations.
Accroître la capacité de production
Au cours de ces dernières années, la filière anacarde a connu une importante progression, tant dans sa production que dans sa capacité de transformation. En onze ans, le pays a doublé sa production, passant ainsi de 400 mille tonnes en 2011 à 1 million de tonnes en 2022.
Au terme de la campagne 2022, ce sont 1 028 172 tonnes de noix de cajou qui ont été enregistrées. Ce résultat de production correspond à une hausse de 6% par rapport aux 968 676 tonnes enregistrées en 2021. La réforme gouvernementale intervenue en 2013, garantissant un prix d'achat aux producteurs de noix de cajou, à travers un système de « prix plancher », a contribué à améliorer les conditions de vie de ceux-ci. En ce qui concerne la campagne de commercialisation pour l’année 2023, le prix bord champ plancher obligatoire du kg de noix brute de cajou bien séchée et bien triée, ne comportant aucune matière étrangère, a été fixé à 315 FCFA contre 305 FCFA pour la campagne 2022.
719 900 tonnes de noix brutes de cajou ont été exportées en 2022 contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l’Inde.
Le volume de noix brutes transformées localement, a poursuivi son ascension avec 224 036 tonnes réalisées par 27 unités, soit 21,8% de la production totale commercialisée. Le taux de transformation locale était de 9% en 2018 avec 68 515 tonnes de noix brutes transformées.
Les enjeux de la campagne 2023
Les enjeux pour la campagne 2023 sont déterminantes. À l’instar des principales productions agricoles, le gouvernement s’est fixé pour objectif principal de transformer localement d’ici à 2030, plus de 50%. Pour y parvenir, de nombreuses actions ont été menées, dont l’installation d’unités industrielles. Le président de la République, Alassane Ouattara, a inauguré, le 1er octobre 2020 à Yamoussoukro, le Centre d’innovations et de technologies de l’anacarde (CITA), d’une capacité de transformation de 6 000 tonnes par an. Après, plusieurs unités de transformation ont été installées dans le pays. L’une des plus importantes, est « Dorado Ivory » à Toumodi dans la région du Bélier. Cette unité de transformation de noix de cajou a été inaugurée par le Premier ministre Patrick Achi, le vendredi 8 juillet 2022. Bâtie sur 12 ha, l’usine a une capacité de traitement de 60 000 tonnes d’anacardes par an. Le montant de l’investissement s’élève à environ 15 milliards de francs CFA.
Le gouvernement a également prévu quatre zones industrielles destinées à la transformation à Bouaké (centre), Korhogo (nord), Bondoukou (est) et Séguéla (nord-ouest). Dans la future zone industrielle de Bouaké par exemple, un site de plus de 400 hectares sera exclusivement dédié à la transformation de l'anacarde.
L’anacarde s’est imposé à la 3e place du secteur agricole
Le secteur de l'anacarde réalise un chiffre d'affaires de plus de 600 milliards FCFA par an. La réforme permet à la filière de générer un revenu annuel de plus de 300 milliards FCFA aux 400 000 producteurs ivoiriens. L’on a appris qu’à l’issue du Salon international des équipements et des technologies de transformation de l'anacarde (Sietta) dont la 4e édition se tiendra du 30 mars au 1er avril 2023, plusieurs actions seront menées. Ce qui dénote de l’engagement du gouvernement à accroître la valeur ajoutée dans une filière de plus en plus stratégique. L’anacarde ivoirien génère les plus importantes devises d’exportation du secteur agricole, après le cacao et le caoutchouc naturel. Avec une chaine de valeur des plus prometteuses, en termes de création d’emplois, la filière offrira de nombreuses opportunités aux jeunes.
Venance Kokora