Au cours du roadshow qui a eu lieu lundi 14 novembre 2022 à Noom Hôtel, Abidjan-Plateau, en collaboration avec l’institut Tony Blair pour le changement global, il a été question de promouvoir la destination Côte d’Ivoire, en tant que hub de développement pour la filière textile et habillement. Mais également, attirer des investisseurs directs et étrangers et développer l’écosystème national.
À l’occasion, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, a, devant les investisseurs venus des États-Unis d’Amérique, de Hong Kong, d’Éthiopie, du Kenya, d’Afrique du Sud, de France, de l’Angleterre et d’Inde, souligné la place revenant à la filière coton qui représente 7% des recettes d’exportation du pays et contribue à 1,7% du Produit Intérieur Brut (PIB). Ce qui permet à plus de 3,5 millions de personnes de vivre directement ou indirectement de cette culture.
Poursuivant, M. Adjoumani a relevé qu’avant de parvenir à ce niveau, des réformes ont été engagées par le gouvernement, afin d’accélérer le retour « rapide de la confiance des sociétés cotonnières et l’engouement des producteurs dont le nombre continue de croitre. Passant de 88 522 en 2017-2018 à 132 268 en 2020-2021, soit 43 746 nouveaux producteurs de coton sur les trois dernières campagnes, représentant une hausse de 49,42% ».
« Cet engouement a permis à la filière d’atteindre au titre de la campagne 2020-2021, une production record de 242 000 tonnes de fibres contre 210 000 tonnes de la campagne 2019-2020, soit une augmentation de 14%. La superficie cultivable est en hausse de 9%, passant de 408 448 ha à 444 870 ha. Cela s’est traduit par une amélioration des rendements allant de 411 kg de fibres par ha en 2016-2017 à 540 kg/ha en 2020-2021. La Côte d’Ivoire devrait franchir les 260 000 tonnes de fibres au titre de la campagne 2021-2022. Ces bons résultats, ont permis à la Côte d’Ivoire de monter au 2e rang des pays africains producteurs de coton, derrière le Bénin. Les performances de la filière devraient évoluer positivement au cours des années à venir, avec la volonté des acteurs ; dans la poursuite de la modernisation de la culture du coton, par l’utilisation des engins motorisés à titre individuel et collectif, afin de faciliter certaines opérations culturales, notamment la préparation du sol, les traitements phytosanitaires, et la récolte », a-t-il présenté. Toujours selon le ministre, dans la perspective de la consolidation des acquis du zonage, la filière coton prévoit 570 425 tonnes de coton graine pour la campagne 2022-2023, avec une surface de 475 354 hectares et un rendement moyen de 1,2 T/ha, et ce, malgré les problèmes récents avec l’irruption des jassides pour lesquels l’État ivoirien a déjà pris les dispositions appropriées en vue de leur destruction.
Des conditions institutionnelles pour favoriser l’environnement des affaires
Le ministre ivoirien du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a, pour sa part, indiqué que la promotion de l’industrie cotonnière a des perspectives heureuses, car elle repose sur un cadre institutionnel qui lui est favorable.
Il a rassuré les investisseurs sur plusieurs dispositions institutionnelles sur lesquelles le gouvernement s’était accordé pour favoriser l’environnement des affaires, dont la mise à disposition d’un code d’investissement allégé, l’adoption d’une loi portant régime des zones franches qui octroie des avantages particuliers aux entreprises, la disponibilité de zones industrielles ; ainsi que la série de textes liés à la promotion de la qualité et de la normalisation, l’accentuation des mesures de lutte contre la contrefaçon.
- Diarrassouba a informé de la disponibilité à profusion, de l’énergie électrique, dont la Côte d’Ivoire est excédentaire en termes de production électrique, avec plus 2300 mégawatts.
« Investir en Côte d’Ivoire, c’est bénéficier d’un marché local de 30 millions
De consommateurs, du marché de l’UEMOA avec 150 millions de consommateurs et du tarif extérieur commun de la CEDEAO qui donne la possibilité de vendre dans les 15 pays de la communauté, ainsi que de la ZLECAf, avec 1,3 milliard de consommateurs et des accords AGOA avec les USA et APEI, avec l’Union Européenne », a-t-il lancé.
Plus de 10 000 emplois à générer
Pour la directrice générale du Centre de promotion des investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI), Solange Amichia, l’objectif de ce roadshow visait à vendre la destination Côte d'Ivoire qui présente les opportunités d'investissement dans le secteur du Textile. Elle s’est réjouie de la rencontre qui va relancer la Côte d’Ivoire dans sa vision d’industrialisation du secteur textile et générer des emplois.
« Nous voulons reprendre notre place dans le fleuron de l’industrie textile dans toute la chaîne de valeur. La Côte d’Ivoire est 2e producteur de coton. Ce coton est de très bonne qualité et exporté à 90%. Donc, l’opportunité est d’apporter de la valeur à la Côte d’Ivoire en transformant le coton dans toutes les étapes, c’est-à-dire, depuis la production du fil, du tissu, parce que toutes ces étapes permettront de développer l’industrie du textile », a expliqué Solange Amichia.
Toujours selon elle, la Côte d’Ivoire demeure une plaque importante. Donc, la présence des investisseurs composés de grands industriels, de ceux qui achètent le coton, le fil, ou les habits et qui alimentent les grands distributeurs, est un atout majeur pour l’industrialisation du textile.
« Il était important qu’ils viennent pour comprendre pourquoi la Côte d’Ivoire répond à tous leurs besoins. On a le meilleur coton, une bonne organisation et traçabilité du coton. On peut faire revivre le secteur pour lequel, on peut installer une zone industrielle spécialisée, qui va être mise en place à Bouaké sur une superficie de 100 ha. Nous avons aussi l’espace du PK24 où il aura des industries. L’industrie du textile peut créer plus de 10 000 emplois, car c’est un grand pourvoyeur d’emplois. Il y a beaucoup d’artisans, beaucoup de savoir-faire ici. Il est donc important que la Côte d’Ivoire se repositionne comme le hub de développement », a souhaité la patronne du CEPICI.
Venance Kokora