Économie

Secteur aquacole: Les mesures du gouvernement pour moderniser la filière

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La production aquacole en Côte d’Ivoire, selon les estimations de 2012, s’élevait à 106 000 tonnes l’an, tandis que la consommation croît et a atteint la barre de 550 000 tonnes par an. Face à la constatation de cet écart, le gouvernement a mis en place, le programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI).    

 

À l’issue d’un atelier de formation et de renforcement de capacités des journalistes sur la « Vision Côte d’Ivoire 2030 », initié du 29 au 30 juin 2022 à Grand-Bassam, il est ressorti que le gouvernement ivoirien, pour répondre aux besoins de la population, est obligé d’importer 500 000 tonnes de poissons, soit 90% de la consommation de la population. De 2015 à 2017, la Côte d’Ivoire a importé 389.000 tonnes de poissons pour 230 milliards de FCFA, en 2016, 414.000 tonnes pour 260 milliards FCFA et 482.000 tonnes moyennant 266 milliards CFA.

Pourtant, la Côte d’Ivoire dispose de nombreuses ressources naturelles au développement de l’aquaculture. Notamment 04 fleuves (Cavally 600 km, Sassandra 650km, Bandama 1 050km et Comoé́ 1 100km. Des barrages et retenues d’eau sur les fleuves Bandama, Sassandra et Bia, représentent des surfaces de plus de 1 760 km2 et plus de 150 000 hectares de lagunes et 350 000 hectares de lacs, retenues d’eau et bas-fonds propices au développement de l’aquaculture.

Ces potentialités économiques ont amené le gouvernement, sous la houlette du chef de l’État, Alassane Ouattara, à repenser à une stratégie de lutte contre la cherté de la vie, le chômage grâce au programme stratégique de transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI). Le tableau des estimations officielles indique que le taux des jeunes sans-emplois n’ayant pas de formations, est égal à 34,8%.

Il va s’agir d’ici à 2030, de faire du développement aquacole, un instrument privilégié de croissance économique, de lutte contre la pauvreté et de sécurité alimentaire, en développant une chaîne de valeur locale et internationale.

 

Les mesures pour moderniser la filière

 

Pour le gouvernement, la mise sur pied du PSTACI vise à attirer les investissements du secteur privé et des bailleurs de fonds, à travers le développement d’une chaîne de valeur aquacole qui, à terme, devra combler le déficit que connaît le pays. À ce propos, plusieurs zones dites zones économiques aquacoles durables (ZEAD), ont été ciblées à partir des trois principaux fleuves que sont le Bandama, le Sassandra et la Comoé, pour développer la croissance de l’industrie avicole. Ce sont près d’une trentaine de sites qui ont déjà été repérés à travers la Côte d’Ivoire pour implantation des ZEAD et deux projets, à savoir le Projet de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire et le Projet de Vulgarisation des Acquis du Projet de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire. Il a été également mis en place, des bases de l’industrialisation aquacole à travers l’école d’aquaculture de Koubi (Tiébissou) pour un objectif de production de 1250 tonnes par an, ainsi que la formation et la création d’aquaprimeurs. Ce projet pilote se présente sur 10 bassins en terre pour les écloseries/incubateurs, 15 bassins en terre pour le traitement hormonal, 20 étangs d’alevins, 40 étangs en terre pré-creusées avec un Bureau de la ferme et un complexe d'hébergement, 300 cages de croissance et un réseau de débarquement.

La ferme aquacole du lac Loka (Bouaké), créée dans la même perspective, doit également produire 1250 tonnes et 3 millions d’alevins de 20 g par an. Elle dispose d’une écloserie et un incubateur avec 4 bassins en terre pour l'éclosion, 3 bassins en terre pour le traitement hormonal, 3 étangs d’alevins, 5 étangs en terre de pré-grossissement, une ferme aquatique basée sur des cages avec 150 cages, d’un bureau de la ferme, d’un complexe d'hébergement et d’un Réseau de débarquement.

 

Ces opportunités pour les jeunes et les femmes

 

Dans le but de satisfaire la consommation locale au cours des 10 prochaines années, la filière aquacole va fournir des productions accessibles à la majorité des populations, créer des emplois ciblant les populations en milieu rural et développer des opportunités d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes.

Pour le gouvernement, le secteur de l’aquaculture est porteur, en ce sens qu’il va constituer un solide lien de revenus directs et indirects pour les acteurs du secteur ainsi que la création d’emplois.

Ces opportunités seront ressenties dans le panier de la ménagère. Car un grand nombre de ménages pauvres devraient pouvoir bénéficier l’abaissement du prix du poisson, de l’augmentation de la disponibilité et de l'accès au poisson.

Ensuite, l'aquaculture viendra réduire les inégalités dans les communautés où la pisciculture est pratiquée et les ménages les plus pauvres, pourront proportionnellement en bénéficier, puisqu’il a été démontré que l'inclusion des femmes dans l'aquaculture suscite des avantages directs aux ménages.

Le séminaire placé sous le thème : « Le PSTACI : face au défi de la Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire », a été l’occasion de comprendre les difficultés actuelles de la chaine de valeur aquacole et la politique du gouvernement pour réduire les importations avec une production locale de 700 000 tonnes de tilapia.  Ce qui compenserait largement le déficit de production actuelle.

 

Venance Kokora

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