Économie

Filière cajou: Ces acquis enregistrés de 2012 à 2023

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Pour la campagne 2023, plus de 2.500.000 sacs ont été distribués aux producteurs dont aux paysans du département de Koun Fao. (Photo : DR)
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Dès son accession à la magistrature suprême, le président de la République, Alassane Ouattara, a adopté des réformes qui ont permis à la Côte d'Ivoire de devenir le 1er producteur mondial d'anacarde, passant d'une production de 400 000 tonnes en 2011 à 968 676 tonnes en 2021.

Avant d’en arriver à cet exploit, que de chemin parcouru. Aujourd’hui, la noix de cajou est devenue pour la Côte d’Ivoire, le 2e produit d’exportation agricole, aussi bien en volume, qu’en valeur, derrière le cacao. Cette filière a véritablement pris son essor avec la mise en œuvre de la réforme engagée dans le secteur agricole, et notamment dans la filière anacarde, en 2013, par le président de la République, Alassane Ouattara. Cette réforme a permis à la Côte d’Ivoire de devenir le 1er producteur mondial d’anacarde, passant d’une production de 400 000 tonnes en 2011 à 968 676 tonnes en 2021. Elle permet au pays de devenir également, le 1er exportateur mondial de noix brutes de cajou, avec plus de 800 000 tonnes, soit plus de 40 % de l’offre mondiale. Grâce à cette réforme, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui, le 3e exportateur mondial d’amandes de cajou. Le secteur de l’anacarde réalise un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards FCFA par an. La réforme permet aussi à la filière de générer un revenu annuel de plus de 300 milliards FCFA aux 400 000 producteurs ivoiriens.

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Au terme de la campagne 2022, ce sont 1 028 172 tonnes de noix de cajou qui ont été enregistrées dans le circuit de commercialisation pour une prévision de 1 040 000 tonnes, soit 99% de réalisation des objectifs projetés. Ce résultat de production correspond à une hausse de 6% par rapport aux 968 676 tonnes enregistrées en 2021. Les prix bords champs de la campagne achevée se sont situés entre 305 FCFA et 450 F CFA/kg, avec une moyenne de 353 F CFA/kg. Combinés à la hausse de la production, ces prix ont permis une hausse de 7% des revenus des producteurs, passant de 339 milliards à 363 milliards F CFA de 2021 à 2022. En ce qui concerne les exportations, 719 900 tonnes de noix brutes de cajou ont été exportées en 2022 contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l’Inde.

Le volume de noix brutes transformées localement, a poursuivi son ascension avec 224 036 tonnes réalisées par 27 unités, soit 21,8% de la production totale commercialisée. La Côte d’Ivoire s’est ainsi hissée au 3e rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d’amandes de cajou après le Vietnam et l'Inde.

L’étape cruciale de la COVID-19

Ainsi, survient la COVID-19. Le gouvernement ivoirien, vu la souffrance des acteurs agricoles, va acheter 200.000 T de noix de cajou aux producteurs, en vue de les aider à écouler leur production face à la crise sanitaire mondiale.  Il s’agit de « mesures urgentes » qui seront prises pour permettre l’enlèvement des stocks des noix de cajou aux mains des producteurs. Cet achat de 200.000 tonnes de noix de cajou aux producteurs, leur revient au prix de 400 F CFA par Kg.

La lutte contre la fuite de l’anacarde vers les pays limitrophes

La Côte d’Ivoire ne s’est pas encore remise des difficultés de la COVID-19, qu’elle est confrontée à la fuite de certaines de ses matières agricoles dont l’anacarde. Dans l’intérêt de préserver ses productions, l’État ivoirien va multiplier des campagnes de sensibilisation sur l'amélioration de la qualité de la noix de cajou et la fuite de l'anacarde vers les pays limitrophes. Le Conseil du Coton et de l’Anacarde a procédé, le jeudi 20 février 2020, depuis Bouandougou, dans la région du Béré, à la mise en place des comités de veille pour le suivi de la commercialisation de l’anacarde pour la campagne 2020.

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Les comités de veille ont permis d’identifier les difficultés rencontrées sur le terrain et de proposer des solutions pour une meilleure orientation des activités de suivi de la commercialisation pour la campagne 2020. Ces réformes ont assuré une nette amélioration de la performance de la filière, avec pour finalité, une meilleure structuration de la commercialisation intérieure qui s’appuie sur l’agrément des opérateurs, la traçabilité des transactions et la mise en place d’un système de contrôle. Cela, dans le but de lutter efficacement contre la fraude sur la commercialisation, l’exportation illégale vers des pays producteurs dont l’objectif est de concurrencer la Côte d’Ivoire, d’accroître la productivité tant quantitativement que qualitativement. Et de maintenir le respect du prix fixé pour pendant la campagne 2020 qui était de 400 FCFA le Kilogramme pour accroître la production nationale afin de demeurer le leader mondial.

Selon les estimations à l’époque, c’était près de 118.530 tonnes d’anacardes qui sont rentrés au Ghana en 2019, par des moyens détournés, entraînant ainsi la chute des volumes de production.

« Le Conseil des ministres a instruit les services en charge de la protection des frontières, à l’effet de prendre toutes les mesures de lutte contre la fuite des noix de cajou par les frontières terrestres. Mieux, le Gouvernement a donné carte blanche au Conseil du Coton et de l’Anacarde afin de procéder ‘‘à la saisie et à la vente immédiate des produits saisis’’, avait martelé le patron du Conseil Coton-anacarde.

Ruées des compagnies asiatiques

Pour éviter la faillite, les industriels de noix de cajou demandent à l'État de faire la "prolongation" des subventions de 2022. Alors que le gouvernement avait mis sur pied un plan engageant 09 milliards de F CFA pour soutenir les transformateurs locaux, des transformateurs ont accusé le Conseil du coton et de l’anacarde, censé réguler la filière, d’entretenir la concurrence déloyale des compagnies asiatiques. Pour rappel, en 2022, le volume de noix de cajou transformé par les industriels locaux, était de 218.000 tonnes contre 136.854 en 2021 et 100.000 tonnes en 2020.

Plus de 10 ans plus tard, la filière Coton-anacarde s’est positionnée comme la deuxième culture d’exportation en valeurs, derrière le cacao. Elle contribue à hauteur de 9% au PIB de la Côte d’Ivoire. « Son impact économique et social sur les populations des zones de savane du pays, est incontestable », a indiqué Adama Coulibaly, le directeur général du conseil Coton et de l’Anacarde.

Venance Kokora

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