Économie

Transports inter-États: L’Afrique diagnostique les maux à Abidjan

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La situation du transport entre les États africains n’est pas reluisante. Ces préoccupations étaient au centre des problèmes évoqués par les personnalités présentes à l’ouverture, lundi 4 juillet 2022, de la 6e édition du forum international et salon africain des transports au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.

 

Selon le ministre des Transports ivoirien, Amadou Koné, le secteur constitue un levier important de toute politique de développement. Pourtant, « force est de constater à ce jour, que l’Afrique n’offre pas un potentiel infrastructurel à la hauteur de la demande du transport. Pour preuve, le commerce intra-africain ne représente que 16 à 18 % du commerce total de l’Afrique ». Le diagnostic établi par le ministre de tutelle, qui a représenté le Premier ministre, Patrick Achi, fait état de ce que le déficit structurel dans le service des transports, a un impact négatif sur le commerce inter-États.

Les transports terrestres et maritimes sont « enclavés », le transport aérien est confronté à la difficulté de libéralisation limitée de l’espace, de diverses taxes perçues, les problèmes de sécurité et l’insuffisance d’infrastructures aéroportuaires qui entraînent des coûts élevés des frets.

Le transport ferroviaire hérité de l’époque coloniale, est très peu développé entre les États. « Au total, le transport intra-africain coûte généralement plus cher que le transport entre l’Afrique et le reste du monde », a déploré Amadou Koné.

Ce constat très peu reluisant, requiert de la part des gouvernants, des solutions adéquates dont celle de développer différents modes de transports pour une meilleure insertion des États africains dans le commerce mondial.

« Il s’agit précisément pour nos différents États d’améliorer la qualité de la réglementation pour éliminer les obstacles non tarifaires au commerce des marchandises, d’investir davantage dans des infrastructures de transport ferroviaire, routier, aérien et maritime, de développer le secteur des services de distribution en Afrique et d’investir davantage dans la technologie numérique pour la fluidité des transports », a relevé le représentant du Premier ministre.

 

Le plaidoyer de l’UEMOA

 

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a également remis sur la table, les obstacles qui entravent le mouvement des personnes et des biens. Elle espère un accroissement du niveau du commerce intra-africain de 52% à l’horizon 2025.

À cet effet, selon le commissaire chargé de l’Aménagement du territoire communautaire, au sein de l’institution, Gustave Djasso, les processus liés à la logistique du commerce au sein de l’UEMOA sont caractérisés par la persistance de nombreux obstacles des mouvements des biens et des personnes. Cela se traduit par la pratique généralisée de la surcharge avec pour conséquence, la dégradation précoce des infrastructures routières, les contrôles non officiels, les longues procédures douanières, l’absence de traitements automatiques, la pratique de la fraude et de la contrebande, les corridors routiers inter-États. À l’en croire, la situation persiste au mépris de la signature de différentes ratifications communautaires. C’est pourquoi, il a salué l’initiative du 6e forum international et salon africain des transports à Abidjan et l’engagement des partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant et significatif aux efforts de facilitation des transports en Afrique.  

Gustave Djasso a traduit sa reconnaissance aux autorités ivoiriennes qui ont bien voulu associer la commission de l’UEMOA à cet important évènement. Il a rendu un vibrant hommage au président de la République, Alassane Ouattara, pour son leadership clairvoyant dans l’impulsion du processus d’intégration régionale au sein de notre espace communautaire.

 

La Côte d’Ivoire dans la vision de l’UEMOA

 

En dépit des difficultés liées au développement des infrastructures, la Côte d’Ivoire a fait d’importants progrès. Pour soutenir la politique d’amplification du volume des échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le reste du monde, l’État prévoit accroître les infrastructures au niveau des sous-secteurs aériens et ferroviaires. Ainsi, il est prévu la relance du développement et de l’extension du réseau ferroviaire à travers le dédoublement du linéaire existant d’ici à 2030 (passer de 639 km en 2020 à 1 300 km en 2030) et la construction de nouvelles infrastructures ferroviaires. Par ailleurs, concernant le transport aérien, outre l’extension et la modernisation de l’aéroport international FHB pour accueillir d’ici à 2025, environ 4 millions de passagers, il est prévu également la réhabilitation des aéroports de l'intérieur du pays.

 

Venance Kokora

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