Le patron de l’agence de notation financière Bloomfield qui partageait la problématique au micro de Fanta Condé dans le cadre « TALK BY FANTA » a fait remarquer que le secteur privé est le moteur du développement économique d’un pays et d’un continent. Par conséquent, il préconise pour le développement de ce secteur soit maîtrisé et durable, que la plupart des entreprises soient contrôlées par des entrepreneurs locaux.
« Dans la grande majorité des pays africains, les africains ne contrôlent pas l’économie domestique ce qui fragilise en cas de crise ou de choc extérieur l’économie de ces pays. Il est donc important que les autorités politiques des pays africains créent les conditions pour que les entreprises locales puissent produire au moins 65% de la richesse créée annuellement. Dans le même temps, il faut que les africains créent des entreprises solides pour soutenir et maîtriser leur environnement économique. C’est dans cette logique que j’ai créé Bloomfield Investment Corporation », a-t- il soutenu.
A ce propos, il relève que le ralentissement du développement du continent africain est consécutif à l’insuffisance d’entreprises locales. « Nous n’avons pas beaucoup d’entreprises, nous ne mettons pas l’accent sur le secteur privé. Pour moi le développement c’est d’abord le développement du secteur privé parce que c’est le secteur privé qui crée de la richesse, de la valeur et de l’emploi. Le rôle de l’Etat c’est de créer un environnement propice qui permet au secteur privé de s’épanouir. La seconde motivation est qu’en réalité, il y a beaucoup de choses qui manquent à l’Afrique, il y a beaucoup de choses à faire », a déploré M. Zézé.
Le PDG de l’agence de notation financière Bloomfield souligné que la création d’une entreprise n’est pas de prendre un risque mais créer des opportunités « parce qu’on crée des emplois, des richesses et de la valeur. Donc ce n’est pas des risques qu’on prend. Dès le départ on part avec des risques. Mais avec beaucoup d'enthousiasme parce qu’on va créer quelque chose qui va profiter à nous-mêmes et à d’autres personnes. J’encourage tout le monde à rêver grand » exhorte-t-il
Selon un rapport du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) axé sur la stratégie de développement du secteur privé de 2021 – 2025, le secteur privé représente 90% des emplois, 70% du produit intérieur brut et 70 % des investissements en Afrique.
À cet effet, le groupe de la BAD entend soutenir la croissance tirée par le secteur privé afin de créer des emplois, d’accroître l’inclusion socioéconomique, de renforcer la résilience et la durabilité à long terme, et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063.
La place du secteur privé dans le programme de l’Etat
En Côte d’Ivoire, le secteur privé est le principal moteur de la croissance économique. Sa part dans le Programme national de développement 2021-2025, est estimée à 43600 milliards FCFA sur les 59 000 milliards de FCFA d’intentions. Par ailleurs, le gouvernement prévoit apporter son soutien à 8000 petites et moyennes entreprises (PME) au cours de l'année 2024. De 2016 à 2021, le secteur privé a contribué pour 75,8% à la croissance du PIB.
Notons que les PME en Côte d'Ivoire jouent un rôle crucial, représentant 23% du produit intérieur brut (PIB) et 23% de l'emploi formel en 2021, selon les données du gouvernement. Dans cette optique, les autorités ont mis en place diverses initiatives pour stimuler le secteur des PME, dont le Programme économique pour l'innovation et la transformation des entreprises (PEPITE), lancé en 2022.
Venance KOKORA