Placée sous le haut patronage du Vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, le patronage du Premier ministre, Chef du gouvernement Robert Beugré Mambé, le parrainage du ministre d’Etat, ministre de la Défense par ailleurs président du Conseil régional du Tchologo, Téné Birahima Ouattara et la présidence de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, cette cérémonie officielle de remise du certificat d’inscription des huit mosquées ivoiriennes de style soudanais sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO enregistrera la présence de membres du gouvernement, de membres du corps diplomatique, du corps préfectoral, des communautés détentrices du bien, d’élus locaux ainsi que la présence de Lazare Eloundou Assomo, Directeur du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui conduit une délégation de l’Institution onusienne. Cette cérémonie officielle, à en croire le ministère de la Culture et de la Francophonie, marquera la reconnaissance de la contribution de la Côte d'Ivoire au patrimoine mondial et renforcera son rôle en tant que carrefour de cultures en Afrique. Au menu donc de cette journée historique pour la Côte d’Ivoire, une remise officielle des certificats d’inscription aux représentants des mosquées concernées, une exposition iconographique mettant en valeur l’histoire et l'architecture des mosquées inscrites.
Les huit mosquées concernées
Le certificat d’inscription sera décliné en huit exemplaires et remis aux comités locaux de base de gestion de chacune des mosquées lors de cette cérémonie organisée par le ministère de la Culture et de la Francophonie. Ce sont les mosquées de Nambira dans la région du Poro, Samatiguila, dans la région du Kabadougou, Kouto et Tengréla dans la région de la Bagoué, Sorobango dans la région du Gontougo, et bien sûr, à Kong qui abrite la cérémonie de remise, avec la grande et la petite mosquées Kong et celle de Kaouara, dans la région du Tchologo. L’inscription de ces mosquées sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO est « une inscription en série ». Elle témoigne de la valeur non seulement pour les communautés d’origine, pour la Côte d’Ivoire, pour le continent africain mais aussi pour l’ensemble de l’humanité. Cette reconnaissance internationale, la plus haute qu’un site naturel ou culturel puisse obtenir, a été rendu possible grâce à un minutieux travail de recherche et de rédaction de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (OIPC) qui met en lumière le caractère universel exceptionnel de ces mosquées. Toute chose qui contribuera à la visibilité, à l’appropriation des savoir-faire, et l’implication durable des communautés dans la conservation de ces biens et ainsi préserver leurs valeurs universelles exceptionnelles. Les localités et les communautés concernées, bénéficieront par ailleurs de retombées économiques et touristiques en termes d’employabilité, en particulier pour les jeunes. En dehors de ces huit mosquées déjà inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, d’autres mosquées de style soudanais sont en cours de restauration et le processus pour leur inscription sera le même. La Côte d’Ivoire travaille également à l’inscription d’autres biens liés à la gastronomie et/ou au patrimoine national.
L’importance de cette cérémonie de remise de certificats
La moitié Nord de la Côte d’Ivoire en zone des Savanes comptait au début du 20ème siècle, près de 300 mosquées de style soudanais, principalement dans les régions administratives de la Bagoué, du Bafing, du Béré, du Bounkani, du Folon, du Gontougo, du Kabadougou, du Poro, du Tchologo, du Worodougou. Parmi la vingtaine de mosquées qui demeure aujourd’hui, huit d’entre elles qui répondant aux critères de l’UNESCO en raison de leur état de conservation et de leurs valeurs architecturale, historique, culturelle et religieuse sont inscrites depuis le 27 juillet 2021 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Elles sont ainsi répertoriées comme les chefs-d’œuvres culturels de l’humanité. Ce sont notamment les mosquées de Kong, Nambira, Kouto, Kaouara, Tengréla, Samatiguila et Sorobango. Les 12 autres mosquées de style soudanais qui ne sont pas encore inscrites sur la Liste du patrimoine mondial font également l'objet d'un intérêt pour le ministère de la Culture et de la Francophonie qui travaille d'ailleurs à leurs restaurations. L’inscription le 21 juillet 2021 de ces huit mosquées emblématiques de la Côte d'Ivoire sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNECSO a constitué un moment historique pour le pays, soulignant à la fois la richesse, la diversité de son patrimoine culturel et la récompense des communautés pour leur engagement sans faille dans la restauration de ces biens. Ces mosquées, qui reflètent l’architecture traditionnelle soudanaise et témoignent de l’histoire de l’islam en Afrique de l’Ouest, sont désormais reconnues au niveau international pour leur valeur Universelle Exceptionnelle. Ce qui permettra aux communautés ainsi qu’à la Côte d’Ivoire de gagner une reconnaissance mondiale, de la visibilité, la formation autour de nouveaux métiers en particulier pour les jeunes et les femmes et surtout d'accéder à un large éventail d'assistances technique et financière tout en permettant aussi d'amener plus de personnes, plus de voyageurs, plus de tourisme, pour découvrir les histoires que ces sites racontent. Enfin, elle permet notamment de renforcer la représentation de la Côte d’Ivoire dans les instances francophones et culturelles à l’international.
Comment a démarré le processus d’inscription de ces huit mosquées de style soudanais
Le processus d’inscription des mosquées de style soudanais du Nord ivoirien initié par le gouvernement sous le leadership du président de la République, Alassane Ouattara, a duré six ans. Les structures en charge du patrimoine culturel ivoirien, notamment l’Office ivoirien du patrimoine culturel (OIPC) et la Direction du patrimoine culturel associées non seulement aux communautés détentrices du bien, les communes et le corps préfectoral des différentes régions mais également à diverses parties prenantes nationales, entre autres, le Bureau UNESCO Abidjan, le Comité national ICOMOS et le COSIM (UNESCO, ICOMOS international, le Comité du patrimoine mondial, etc.), ont travaillé en synergie afin de conduire à bon port ce projet. Les mosquées de style soudanais du Nord ivoirien font désormais partie des 1223 sites inscrits à ce jour, au patrimoine mondial. En 2023, la ministre de la Culture et de la Francophonie, avait présenté et défendu avec succès devant le Parlement ivoirien le projet de loi portant protection du patrimoine culturel national. Le président de la République, avait par la suite promulgué cette loi le 07 juin 2023 réaffirmant l’engagement de la Côte d’Ivoire pour la protection, la conservation et la valorisation du patrimoine.
La Côte d’Ivoire est devenue Etat partie de la Convention de 1972, relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel suite à la ratification dudit texte en 1980. La ratification de cet instrument juridique international donne la possibilité et le droit aux États parties signataires de proposer leurs biens patrimoniaux, qu’ils soient culturels, naturels ou mixtes, pour inscription sur la prestigieuse Liste du patrimoine mondial. A ce jour, la Côte d’Ivoire, compte cinq biens sur la Liste du patrimoine mondial dont trois biens naturels et deux biens culturels.
Philip KLA