Les années 2020 et 2021 n’ont pas été faciles pour le monde entier, du fait de la crise à coronavirus. Le pays baoulé n’est pas resté également en marge de cette crise sanitaire mondiale. Du coup, depuis 2022, les activités ayant repris, Pâquinou a aussi repris de plus belle avec ses nombreuses déclinaisons et concepts. Et les artistes et maquis baoulé se frottent les mains en ces périodes hautement festives.
Quand les artistes se frottent les mains !
L’apanage des peuples baoulé, Pâquinou, est désormais célébrée partout en Côte d’Ivoire. Même Abidjan qui était le point de départ de plusieurs convois vers les villages du V baoulé, est devenu un centre par excellence de célébration de Pâquinou. Les nombreux maquis baoulé qui se retrouvent dans presque toutes les communes, drainent du monde. Toute chose qui est à l’avantage des artistes évoluant dans le registre du tradi-moderne baoulé. Et le plus souvent, pour monter les enchères, ceux-ci saisissent cette période de grande consommation de la musique baoulé pour sortir leurs œuvres.
C’est le cas par exemple de Savan’Alla qui a sorti un nouveau single baptisé ‘’Ils vont échouer’’. Résultat, l’artiste qui est basée en France depuis quelques années, est de retour au pays où elle est très sollicitée. Après Daoukro où elle a gratifié son public de ses plus belles chansons lors du FICAD, Savan’Alla est sur plusieurs autres fronts pendant ces trois jours de grandes festivités. Adéba Konan, ainsi qu’Amani Djoni, ont également donné le ton de ces fêtes avec de nouveaux singles qu’ils présentent comme des hymnes de Pâquinou 2023. De Petit Stéphano en passant par le duo féminin Maguy et Cécile, ils se sont tous mis aux couleurs de la fête avec de nouvelles œuvres. Même si sur le cas Maguy et Cécile, René Koffi, leur manager, relève que le nouvel album de huit titres ‘’ Jésus Ti N'Gouan’’ du groupe n’était pas initialement prévu pour sortir pendant ces fêtes, il se réjouit toutefois, que cette année, le duo a reçu beaucoup d’invitations.
« Pour être franc, cette année, la fête de Pâques se passe très bien pour nous, parce que nous sommes très sollicités. De Daoukro où nous nous trouvons en ce moment pour un spectacle, nous irons à Ouéllé, Yamoussoukro, Tiébissou, Dimbokro, Arrah », a-t-il confié, non sans saluer le grand engouement cette année autour de Pâquinou. Même satisfaction avec Sidonie La Tigresse qui dit avoir déjà reçu une dizaine de sollicitations. Depuis hier jeudi 06 avril 2023, où elle dit se trouver à Oumé, prête à rentrer sur Abidjan pour honorer d’autres rendez-vous avant de repartir à l’intérieur du pays, Sidonie La Tigresse dit sentir l’engouement autour de Pâquinou 2023. « Je ne peux pas mentir, cette année, il y a de l’engouement et cela se ressent dans mes sollicitations. D’Oumé, je retourne sur Abidjan pour un spectacle, puis je serai à Yamoussoukro, Bocanda, Divo… Au total, j’ai une dizaine de sollicitations pendant la fête que je dois honorer », a-t-elle fait savoir lors d’un échange téléphonique. N’Guess Bon Sens que nous avons contacté, nous a fait savoir qu’il était en partance pour l’intérieur du pays. Moment de grande sollicitation, Abidjan se videra à partir du vendredi 06 jusqu’au lundi 10 mars 2023 de ses chanteurs tradi-modernes baoulé. Tous, peu importe leurs poids, seront à l’assaut du pays baoulé pour égayer les populations.
Quand les maquis baoulé se mettent dans la tendance
Très en vogue depuis plus d’une décennie, les maquis baoulé sont présents pratiquement dans presque toutes les villes du pays. Cadres de rencontres, de célébrations et de retrouvailles, ces établissements sont entrés dans la culture ivoirienne. Même s’ils s’apparentent comme des lieux de retrouvailles des peuples baoulé, ils sont très souvent pris d’assaut à la faveur de Pâquinou par tous les peuples. Du coup, ceux-ci rivalisent de créativité, d’ingéniosité et de concepts pour accueillir leur clientèle pendant ces quatre jours de grande fréquentation, mais aussi de consommation. À Abidjan, même si ces maquis sont obligés de célébrer Pâquinou sans des prestations artistiques, puisque la plupart étant à l’assaut des villes de l’intérieur, ces maquis se frottent bien les mains.
Selon Lazare Yao, lead vocal du groupe Génération Positive, par ailleurs, manager général du maquis Le Siablé Inter de Yopougon, tout a été relooké pour le bonheur de la clientèle. « Pour cette fête, nous n’avons de prestations artistiques programmées dans le maquis, puisque pratiquement tous les grands noms de la musique baoulé sont en voyage. Toutefois, nous avons créé des concepts pour bien recevoir nos clients à passer de très belles fêtes », confie-t-il, indiquant que son groupe sera en prestation à Dimbokro le samedi 07 avril 2023, mais il se voit dans l’obligation de revenir le plus rapidement possible à Abidjan pour s’occuper de la clientèle du maquis. De Koumassi en passant par Port-Bouët, Marcory, Adjamé, Yopougon, Abobo, Bingerville, tous les propriétaires de ces établissements se disent prêts à assurer, pour faire passer de belles fêtes à leurs clientèles. Et aussi à mettre tout en œuvre pour tirer le maximum de profits.
Philip Kla
