Culture

JMCA 2023: L’Afrique, berceau de l’humanité, célébrée à Agboville

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Agboville a vibré au rythme de la culture africaine. (Photo : JD)
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Les lampions se sont éteints, le mardi 24 janvier 2023, sur la 4e édition de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante(JMCA), à Agboville. Durant 48 heures, la capitale de l’Agnéby-Tiassa a été transformée pour la circonstance, en la capitale de la culture africaine.

La 4e édition de la JMCA, autour du thème : « L’Afrique et les percussions », a été un pari réussi pour Alafé Wakili et son comité d’organisation, à la place HKB de la ville d’Agboville qui a abrité les festivités officielles. « Avec la JMCA, nous voulons redonner à l’Afrique, son identité culturelle, qui est un acte majeur qui vise à lier l’Afrique avec elle-même », a fait savoir le président du comité JMCA Côte d’Ivoire, Alafé Wakili. L’objectif de cette journée, est de mettre en évidence et de célébrer les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde.

La culture est la base sociale et économique du peuple pour un développement social durable et une inclusion avec les autres peuples. Alafé Wakili a signifié qu’en « consacrant cette édition aux percussions, nous ne voulons pas faire une exposition, ni rédiger des fiches sur des percussions africaines les plus typiques, nous voulons simplement montrer que les percussions ont une force et un caractère envoutant à un spectacle vivant ».

La percussion à l’honneur…

La percussion de tout ordre, accompagne les chants et rites dont elle se réclame : c’est cela la culture. Nanan N'Dori, président de la chambre des rois et chefs traditionnels de la région de l'Agnéby Tiassa, par ailleurs, garant de la culture et de la tradition africaine, a plaidé auprès des autorités, afin que les instruments à percussion qui fondent l'identité de la musique africaine, ne soient pas phagocytés par les instruments modernes. « Les instruments à percussion, c'est l'essence même du rythme africain. En Afrique, les percussions sont réclamées lorsqu'il s'agit d'accompagner les différents rites. Elles véhiculent les messages d'un village à un autre. Il ne faut donc pas les abandonner au profit des instruments modernes comme le clavier qui, aujourd'hui, englobent tous les instruments à percussion. Le côté traditionnel de la percussion ne doit pas se perdre. Il doit être maintenu, pour que l'Afrique soit l'Afrique », a-t-il plaidé.

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Il a exhorté que la sauvegarde de l’aspect traditionnel de la percussion ne se perde pas. « Aujourd’hui, il y a beaucoup d’instruments modernes. Des claviers qui reproduisent tous les sons et cela peut conduire à l’abandon des instruments traditionnels. Que les instruments traditionnels soient maintenus pour que l’Afrique soit l’Afrique », a souhaité le chef du village d'Odoguié (département d'Agboville).

Abordant dans le même sens, Docteur Zié Coulibaly, homme de culture, est allé plus loin en expliquant le côté sociologue des instruments à percussion d'Afrique. « À chaque partie de l'Afrique, correspond un instrument à percussion bien spécifique et c'est avec cette percussion que l'on communique. Les gens de la forêt ont leurs percussions faites de bois, les éleveurs en font avec la peau des animaux. Dans toutes les parties de l'Afrique, vous trouverez des percussions en fonction de la région. En Afrique de l'Ouest, c'est le djembé. Mais ailleurs, on parlera de dondo, le n'tama, le kpangolo, etc. Au moment où la Côte d'Ivoire s'apprête à célébrer le retour du Djidji Ayekoe, ce tambour du peuple Atchan, nous pensons que ce thème arrive à point nommé », a-t-il expliqué.

La population a vibré au rythme de la JMCA

Les percussions ont fait mouche avec Alafé Wakili dans la cité Abbey. Promouvoir la culture et valoriser le patrimoine africain sont d’une importance capitale. Car ce sont des moyens qui permettent d’exprimer la créativité, de se forger une identité propre et de renforcer ou préserver le sentiment d’appartenance à une communauté.

Des fresques artistiques et des parades de plusieurs communautés ethniques de la Côte d'Ivoire vivant à Agboville, ont notamment tenu en haleine, les participants.

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La cérémonie a mobilisé plusieurs acteurs du monde de la culture en Côte d'Ivoire, ainsi que certains garants de la tradition. Entre danses traditionnelles et parades des communautés vivant à Agboville, teintées de musique du terroir, les festivités de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante ont été célébrées dans la joie.

Alafé Wakili, président du comité d'organisation de la JMCA, a, dans son intervention, exhorté les Ivoiriens et par ricochet, les Africains, à aimer leurs cultures et à s'y investir pour leur développement. « Nous sommes les héritiers d'une culture que nous voulons vous faire vivre à travers la JMCA. Nous nous battrons pour que dans les années à venir, la JMCA soit célébrée de façon éclatée dans plusieurs villes du pays », s’est-il engagé.

Agboville, capitale de la culture africaine

La culture est un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix. La célébrer, est important, car elle est l’expression d’une dynamique nouvelle pour les acteurs du monde culturel, ceci afin d’offrir aux progénitures, un héritage.

Représentant le premier magistrat de la commune d’Agboville, N’cho N’cho Albert, le 3e adjoint au maire, N’cho Thomas a remercié le comité JMCA qui a bien voulu porter son choix sur sa ville pour célébrer cette journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante. « Votre choix nous honore. Faire d’Agboville, une capitale culturelle mondiale, ce, sur deux jours, est une occasion qui révèle notre auguste cité et la vend au mieux à la connaissance du monde. Pour cela, nous vous disons merci pour ces hauts faits », s’est-il réjoui. Il a, en outre, émis le vœu d’établir le siège du comité JMCA à Agboville. Cette volonté du maire a été également exprimée par le secrétaire général 1 de la Préfecture, Gbé Gueu Antoine, au cours d’un panel la veille. Il a estimé que les retombées de cette cérémonie ne se feront pas attendre.

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Cette célébration a été placée sous le parrainage du ministre de la Santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba N'Gou, par ailleurs, président du Conseil régional de l'Agnéby-Tiassa.

Pour rappel, c'est à l'occasion de la 40e session de sa conférence générale en 2019 que l'UNESCO a choisi cette date, qui n'est pas le fruit du hasard. Elle coïncide, en effet, avec celle de l'adoption, en 2006, de la charte de la renaissance culturelle africaine par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Cette journée a donné lieu à une déclaration solennelle d'Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO. 193 États ont reconnu à l'unanimité, le 24 janvier comme Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) à l'UNESCO, le 20 novembre 2019. Elle est célébrée depuis lors, chaque 24 janvier dans plusieurs pays du monde.

Joël Dally (Envoyé spécial)

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