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L’Africa Sports sous normalisation : De grosses batailles juridiques à l’horizon

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Ce n’est rien de vraiment nouveau.  L’information de la mise de l’Africa Sports, sous administration provisoire circulait depuis belle lurette.

C’est acté depuis quelques heures. La formation de l'Africa Sport d'Abidjan a été mise sous normalisation. Une décision émanant  du Comité de normalisation de la FIF (CN-FIF), ventilée dans la soirée du 27 avril 2021.  Dans un communiqué, le comité, après avoir égrainé tous les manquements de l'Africa Sports, a, par la voix de sa présidente, Mariam Dao Gabala, décidé que « l'Africa Sport d'Abidjan, section football, est mis sous normalisation à compter de ce jour ».

Kassi Assemien, nouveau patron de l’Africa

Les missions de cette administration provisoire seront de « gérer les affaires courantes du club, réviser les statuts et règlement intérieur, reconstituer un collège électoral unique et organiser les Assemblées Générales modificative et élective ». Un coup dur pour ce club, qui célèbre ses 74 ans de création. En clair, Alexis Vagba, président élu et contesté du club et Antoine Bahi, son éternel opposant, sont tous deux mis à l’écart.  C’est désormais le secrétaire général né de leur consensus, Kassi Assemien, qui, selon la note « assurera la gestion de la participation de l'Africa Sports d'Abidjan au championnat de la saison 2020-2021 ». Et ce, en attendant la nomination des membres de nouveau comité de normalisation qui intervient dans le paysage du football ivoirien.

Cette décision, prévisible, ne devrait pas rester sans suite.  En effet, une véritable bataille judiciaire entre  les deux parties pointe à l’horizon. Chacun devrait ainsi y aller de ses arguments juridiques pour légitimer soit  son maintien au pouvoir soit  cette mise sous tutelle. Et la dernière conférence de presse du camp Vagba avait déjà annoncé les couleurs. « Ce que nous observons, c’est que sur la question de l’Africa, le CN-FIF est en train de pourrir une situation pour mettre à exécution sa décision de mettre en place une administration provisoire. Mais l’Africa Sports n’est pas une association de football mais omnisports. Il y a des choses qui pouvaient se faire par le passé mais elle ne saurait prospérer », avait laissé entendre Emile Aleba, vice-président, chargé de la communication du club vert et rouge. C’est donc sur le caractère omnisports du club vert et rouge que  les dirigeants Oyé vont bâtir leur défense.  

Que valent encore les textes de l’Afirca ?

Par ailleurs, les textes actuels du club, validés en AG en 2014 puis amendés en  2018, n’autorisent plus la FIF à être médiatrice dans la crise à l’Africa Sports comme c’était le cas dans  les précédents statuts de 2011. Ceux-ci stipulaient que  l’organe fédéral était  l’ultime recours en cas de crise. Sauf que  l’intervention du  Comité de Normalisation ne concerne que la section football. Elle a surtout une base juridique. Elle s’appuie ainsi sur l’article 29  de la FIF relatif aux statuts des clubs,  ligues, associations régionales et autres  groupes de clubs.  «Les clubs,  les  ligues, les associations régionales ou tout autre groupe de clubs affiliés à la FIF sont subordonnés à la FIF et doivent être reconnus par elle. Les compétences, les droits et obligations de ces clubs et de ces groupes  sont stipulées dans les statuts du membre. Leurs statuts et règlement doivent être approuvés par le Comité exécutif de la FIF. Chaque groupe et club affilié à la FIF doit être apte à prendre toutes les décisions qu’implique son affiliation à sa structure indépendamment de toute entité externe. Cette obligation est valable quelle que soit sa forme juridique », soulignent les textes de la FIF avant d’ajouter : « les organes exécutifs des associations membres peuvent, dans des circonstances particulières, prévues dans les règlements de la FIF, être relevés de leur fonction par le Comité exécutif et remplacés par  un comité de Normalisation pour une période donnée ».    

Le bras de fer engagé

En outre, sur la question, Serge Dogba et Émile Aleba étaient restés fermes lors de cette conférence. « Ce n’est pas une solution à envisager surtout par une organisation qui est censée aider là où il y a eu une insuffisance. Les raisons qui fondent cette approche ne sont pas valables », a expliqué le chargé de la communication de l’Africa. Serge Dogba, lui, a été plus radical : « Nous ne nous laisserons pas faire. S’ils veulent écourter le mandat d’Alexis Vagba, qu’ils oublient. Il ira jusqu’au bout de son mandat en 2022, comme le stipulent les textes ».

Pour notre consultant, Koné Yaya Toutou « ce qui se passe à l'Africa était isible depuis les tergiversations du CN-FIF. Pour moi, la faute incombe au CN-FIF ». Selon son analyse, le CN-FIF « aurait dû reconnaître à Vagba sa légitimité à partir du moment où il a été élu conformément aux textes qui régissent le club. Mettre le club sous administration, c'est donner suite aux atermoiements de Bahi Antoine. Cela pourrait faire tâche d’huile et donner du grain à moudre à d'autres clubs où les problèmes sont latents ». Devant cette situation, il s’interroge.  «  Je me demande vraiment, si le CN-FIF applique le droit et pourtant il regorge de juristes outillés en la matière. C'est une décision inique et je suis persuadé que nous sommes loin du dénouement de ce litige », analyse le consultant sportif.

Manuel Zako

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