C’était sans compter sur les ‘’revenants’’, les Éléphants, qui ont mis fin au règne sans partage des Lions de la Téranga en les sortant de cette CAN en huitièmes de finale. Une grosse désillusion pour le sélectionneur sénégalais, déçu pour ses poulains, mais aussi très mauvais perdant. Il a pesté contre l’arbitre de la rencontre qui, selon lui, n’a pas sifflé un penalty en faveur de son équipe. Une décision arbitrale qui aurait apparemment changé le cours de la partie. « On a eu un penalty, l’arbitre n’est pas allé voir la VAR. Ce sont des décisions d’arbitrage. On menait jusqu’à cinq minutes de la partie », a regretté Aliou Cissé, qui n’a pas caché sa déception. « Je suis déçu pour mes garçons, pour notre peuple. On était ici pour gagner cette CAN.
Quand on gagne, on est heureux, quand on perd, on garde sa dignité. C’était un match un peu bizarre, avec beaucoup de faits de jeu sur lesquels je ne vais pas revenir. Dommage qu’on ait perdu le fil après avoir ouvert le score. Mais dans la victoire comme dans la défaite, il faut rester digne et je suis fier de mes joueurs », a déclaré le technicien sénégalais en zone mixte après le match. À la suite du sélectionneur, Krépin Diatta est allé plus fort, en critiquant vivement des membres de la Confédération africaine de football (CAF), qu’il accuse de corruption après l’élimination de son équipe. « Vous nous avez tués, vous êtes des corrompus. Gardez votre Coupe d’Afrique », a-t-il lâché aux membres du service médias de la CAF dans la zone mixte, après le match. « Tu vas voir la VAR pour leur donner un penalty, un gars (Ismaïla Sarr NDLR) qui prend le ballon à 40 mètres et fait une chevauchée, rentre dans la surface, et tu ne veux pas aller regarder la VAR ? Je suis désolé, mais là, c’est abusé. Je suis vraiment désolé, mais là, ils ont tué notre compétition », a t-il pesté, soulignant l’impact de cette décision sur tout un pays.
Pour remettre les choses dans leur contexte, le joueur de l’AS Monaco faisait référence à une intervention qu’il juge « litigieuse » d’Odilon Kossounou sur Ismaïla Sarr. Il considère que le penalty aurait dû être accordé par l’arbitre gabonais, Pierre Ghislain Atcho. Plusieurs voix se sont élevées au sein de la sélection sénégalaise pour décrier l’arbitrage de cette rencontre. Mais, après avoir vu et revu ce match, on peut dire, sans risque de se tromper, que l’action au centre de tous les débats, a été très bien jugée par l’arbitrage. D’ailleurs, de part et d’autre, toutes les décisions n’ont pas été toujours favorables. Comme ce tacle assassin de Sadio Mané sur Sangaré Ibrahim à la 9e minute, qui aurait certainement dû coûter un rouge au meneur de jeu des Lions de la Teranga. Mané n’a pris qu’un simple carton jaune, sans que la VAR ne puisse interférer. Plutôt que de vouloir trouver un bouc émissaire pour noyer leur amertume après cette grosse désillusion, les Sénégalais n’ont qu’à s’en prendre à leur manque d’efficacité.
Au moins Sadio Mané a eu le cran de le reconnaître : « Le destin n’était pas de notre côté ce soir. Malgré nos efforts et en faisant ce qu’il fallait, je pense que nous aurions pu sceller le match, ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Globalement, je dirais que la meilleure équipe a remporté la victoire ». C’est avec fierté et joie que toute l’Afrique a applaudi la razzia des sélections sénégalaises dans les compétitions majeures depuis 2012. Une CAN, un CHAN, une CAN U17, une CAN U20 et même une CAN en Beach soccer. Une domination sans partage ! Jusqu’à son parcours en 2002 avec une finale de CAN et un quart de finale de Coupe du monde, le Sénégal était un nain du football africain avec un palmarès vierge. Une anomalie pour un pays mordu du ballon rond qui a pris fin au Cameroun, en février 2022, avec une première CAN dans l’armoire à trophées. Mais quand vient la défaite, il faut redescendre sur terre, savoir essuyer ses larmes, se remettre en cause et se réarmer pour les échéances futures, plutôt qu’à vouloir chercher des coupables, là où on ne doit s’en prendre qu’à soi-même.
Manuel Zako