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1 an après la fin du Comité de normalisation de la FIF: Sur les traces des membres de l’ex-CONOR-FIF

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Le comité de normalisation dirigé par Mariam Dao Gabala a su relever le défi qui lui avait été confié et mener à bien sa mission de réorganisation de la Fédération Ivoirienne de Football. (PH : DR)
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Un an après la fin de la mission que leur a confiée la FIFA au sein du  Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (CONOR-FIF), que deviennent Dao Gabala et les membres de son équipe ? L’Avenir est allé sur les traces de ces acteurs de l’ex-CONOR-FIF et vous plonge, à l’occasion, dans les secrets de l’immixtion de Mme Dao Gabala dans le milieu du football.

La Fédération internationale de football association (Fifa) a décidé de mettre la Fédération Ivoirienne de Football sous tutelle en mettant fin au mandat du Comité Exécutif et engageant un nouveau processus électoral. Cette décision controversée se fonde sur les articles 8 et 14 des statuts de la Fifa, qui permettent la nomination d'un comité de normalisation en cas de mauvaise gouvernance ou de démission en masse des membres du comité exécutif. 

Contexte de mise en place

"La commission électorale (...) rejette la candidature de M. Drogba Tébily Didier Yves", conclut dans son article 5, la décision de la commission qui reproche à l'ancien international plusieurs manquements aux conditions d'éligibilité. En clair, l'ancien attaquant des Éléphants de Côte d’Ivoire n'a ainsi obtenu le parrainage que de deux clubs de première division alors qu'il en faut trois au minimum. Le dossier de Drogba présente bien trois clubs dont l’Africa Sport, mais ce soutien n'a pas été validé parce que donné par son vice-président et non le président qui a offert son soutien au président de la Ligue Sory Diabaté (qui a reçu le soutien de 6 clubs de D1).

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Face à l’imbroglio, la Fifa s’invite dans le débat. « Cette décision résulte du fait que les instances dirigeantes du football ivoirien ne sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres de la FIFA. Après plusieurs mois d’échanges avec la FIF, cet échec a été attribué à des lacunes inhérentes aux processus et structures de gouvernance de la fédération, et notamment des contradictions au sein des statuts et du code électoral de la FIF qui n’ont pour le moment pas pu être résolues, et qui ont eu un impact significatif sur la procédure électorale déficiente menée à bien. Il a également été tenu compte du fait que le mandat de l’exécutif a déjà pris fin », justifie le bureau du Conseil de la Fifa, instance de gestion mondiale du football.  Le 24 décembre 2020, la décision de mettre le football ivoirien sous normalisation est scellée. Cette décision a suscité de vives inquiétudes dans la communauté sportive ivoirienne, qui craignait que la situation ne dégénère en crise ouverte qui s’étendrait indéfiniment. Cependant, il convient de noter que la Côte d’Ivoire n’est pas la première nation à goûter à ce calice de la Fifa. Le Cameroun, le Mali, le Ghana, le Togo, le Bénin, et récemment la Guinée Conakry ainsi que le Congo, ont vécu pareille situation qui a plombé le football local.

Composition du Conor-Fif

La mise en place de ce Conor-Fif s’est faite après la révision partielle des statuts et du code électoral de la FIF. Le Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (Fif) a effectivement été installé le 15 janvier 2021, à Abidjan par deux émissaires, Veron Mosengo Omba, Directeur de la division Afrique et Caraïbes et Mme Sarah Solelemalé, Senior manager de son état.  Selon les critères de l’instance dirigée par Gianni Infantino, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, la durée du mandat du comité de normalisation est de 12 mois. Le Conor-FIF pourra être composé de 7 à 10 membres au regard de ce qui s’est fait dans les autres pays et en tenant compte de la composition de la commission électorale. Les membres désignés seront tous des Ivoiriens n’ayant pas forcément de lien direct avec le football. Le Comité de normalisation aura pour mission de gérer les affaires courantes de la FIF, réviser partiellement les statuts et le code électoral de la FIF (lorsque nécessaire dans le contexte des élections) afin de garantir leur conformité avec les Statuts et les exigences de la FIFA, et veiller à leur adoption par l’assemblée générale de la FIF.

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Puis, les nouveaux membres se devaient de réviser les statuts de certaines parties prenantes ; et en dernier lieu, agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FIF sur la base des statuts et du code électoral révisés. Pour conduire cette mission de haut vol, la Fifa a choisi la Sénatrice Mariam Dao Gabala, membre du Conseil Administration Régional de WANEP (West Africa Network for Peace Building),  aidée dans sa tâche par l’ancien ministre ivoirien de la sécurité et professeur de droit constitutionnel, Martin Bléou, et Me Simon Abé, juriste et ancien footballeur. Ils ont été rejoint par  la Juriste, Marie Lydie Bilé-Aka comptabilisant plus de 25 années d'expérience contre la fraude et la corruption.

Dans les secrets de l'arrivée de Dao Gabala

Avec l’arrivée de Mme Dao Gabala à la Fif, la Fifa a choisi une complète néophyte dans le monde du football. Il est toutefois intéressant de revenir sur les circonstances qui ont conduit à l'arrivée de Mariam Dao Gabala à la tête du Comité de normalisation de la Fif. Selon certaines sources, elle aurait été choisie en raison de son expérience dans la gestion d'entreprises et de son expertise en matière de gouvernance. Elle aurait également été recommandée par la Confédération Africaine de Football (CAF) pour prendre la tête du comité de normalisation en Côte d'Ivoire.

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Mariam Dao Gabala est une diplômée d'HEC qui a travaillé vingt ans pour Oikocredit, une institution de financement fondée par le conseil œcuménique des Eglises. Elle s'est impliquée dans le développement de coopératives et d'entreprises sociales dans la sous-région. Elle a également redressé l'Unacoopec, la plus grande organisation de microfinance d'Afrique de l'Ouest, entre 2013 et 2017.

Bien que sa carrière ne soit pas liée au football, elle est reconnue pour son engagement citoyen en faveur des femmes et des paysans. Militante de la société civile en Afrique de l’Ouest,  elle a été nommée sénatrice par le Président de la République Alassane Ouattara en 2019. Bien qu'elle ne connaisse pas grand-chose au football, elle considère que son manque de connaissances dans ce domaine fut un atout qui lui permit de prendre du recul et d'être plus objective. Elle a été nommée aux côtés de trois autres personnes, qui ne sont pas non plus des spécialistes du football, pour siéger au Comité de normalisation de la Fédération Ivoirienne de Football.

Que deviennent-ils ?

Il est vrai qu'elle a occupé des postes de responsabilité dans des entreprises publiques avant sa nomination à la tête du comité de normalisation. Quoi qu'il en soit, Mariam Dao Gabala a su diriger avec succès le comité de normalisation de la FIF, qui avait pour mission de réorganiser la fédération et de préparer l'élection d'un nouveau bureau exécutif. Après avoir rendu le tablier, elle est repartie au Sénat où elle y siégeait, même,  sous la Normalisation.

Grand artisan de la rédaction des nouveaux textes de la Fif, Martin Bléou, Professeur de droit constitutionnel à la retraite continue de dispenser les cours dans les universités privées de Côte d’Ivoire. Quant à Me Simon Abé, il jouit de sa retraite. De son vrai nom Marie Lydie Moulo, épouse Bilé-Aka est une spécialiste de la Banque africaine de développement (Bad).

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Après le Conor, elle continue d’occuper le poste de secrétaire du bureau des sanctions de l’Institution panafricaine de finances.

Bien que n’étant pas membre du Comité de normalisation, Frédéric Konan, directeur de communication, proche de Dao Gabala, a  marqué de son empreinte le passage de la normalisation. Fin communicateur, il a travaillé au rayonnement de l’image des membres du Conor-Fif au moment où ces derniers étaient acculés de toutes parts par les acteurs du football ivoirien. Aujourd’hui, il s’occupe de ses entreprises spécialisées dans l’immobilier. Il donne ses avis, par moments, sur la marche du football.

Olivier YEO

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