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FIFA : Gianni Infantino réélu à la présidence

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Gianni Infantino rempile pour un nouveau mandat (Photo : dr)
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Ce jeudi 16 mars 2023, Gianni Infantino a été réélu jusqu'en 2027 à la présidence de la Fifa, qu'il occupe depuis 2016, sans concurrent et par acclamation lors du 73e Congrès de l'instance à Kigali au Rwanda. « Je vous aime tous », a lancé le patron du foot mondial face à la foule debout, sans que le système de vote n'ait permis de dénombrer les voix dissidentes.

L'Italo-Suisse, âgé de 52 ans, déjà reconduit dans les mêmes conditions en 2019 par les délégués des 211 fédérations membres, pourrait se maintenir jusqu'en 2031 à la tête du football mondial, son premier bail de trois ans étant considéré comme incomplet. Les statuts de l'organisation de Zurich prévoient normalement trois mandats de quatre ans au maximum.

« Rendre le football véritablement mondial »

Infantino a encore clamé ce jeudi vouloir « rendre le football véritablement mondial », et se pose en rempart face à l'hégémonie sportive et économique du foot européen grâce aux programmes de développement de la Fifa, dopés par ses recettes croissantes.

La présidente de la Fédération norvégienne, Lise Klaveness, avait cependant prévenu qu'elle ne soutiendrait pas Infantino, et a porté à l'ordre du jour une discussion sur la « réparation en cas de violation des droits humains » liée aux compétitions de la Fifa, réclamant un bilan des décès sur les chantiers du Mondial 2022 au Qatar et de leur indemnisation. Les Européens n'ont pu s'entendre sur une candidature concurrente et l'ancien homme de confiance de Michel Platini à l'UEFA (2009-2016), élu inattendu à la tête de la Fifa en février 2016 après une cascade de scandales, était assuré de rester au sommet du foot mondial.

À son actif, Infantino peut afficher un bilan financier solide, avec une hausse de 18% des revenus et de 45% des réserves sur le cycle 2019-22 par rapport au précédent, qui permet à la Fifa d'augmenter encore ses subventions aux confédérations et fédérations.

Côté gouvernance, son dernier mandat a été marqué par une vaste réforme des transferts, par l'institution d'un congé maternité pour les joueuses professionnelles ainsi que par des règles de procédure disciplinaire plus protectrices pour les victimes de violences sexuelles.

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Faire exploser les recettes de billetterie de la Coupe du monde

D'ores et déjà, les principaux chantiers des prochaines années sont entérinés : à commencer par le passage de la Coupe du monde masculine de 32 à 48 équipes à partir de l'édition 2026 partagée entre États-Unis, Canada et Mexique, décidé en 2017 et dont le format a été fixé mardi 14 février. En optant pour une phase de poules avec douze groupes de quatre équipes, le tournoi va bondir de 64 à 104 rencontres, un mastodonte taillé pour faire exploser les recettes de billetterie et allécher toujours plus de diffuseurs. Plus délicat, la Fifa a décidé, le 16 décembre 2022, d'élargir son Mondial des clubs d'un format annuel à sept équipes à une compétition quadriennale à 32 équipes à partir de l'été 2025. Un projet que son patron tente de faire aboutir depuis des années pour concurrencer la lucrative Ligue des champions de l'UEFA, mais qui s'annonce difficile à insérer dans le calendrier. 

Cette course à l'expansion pourrait bien réveiller les fractures du football. À la veille de sa réélection, le Forum mondial des ligues, regroupant une quarantaine de championnats, a dénoncé des décisions « sans consultation », qui alourdissent encore « un calendrier déjà surchargé, et ne tiennent aucun compte de l'impact sur la compétitivité des ligues domestiques et la santé des joueurs ».

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Un tribun qui personnalise volontiers son discours

Secrétaire général de l'UEFA entre 2009 et 2016 après y avoir gravi les échelons, Infantino s'est mué en tribun qui personnalise volontiers son discours, balayant avant le Mondial 2022 les critiques sur les droits de l'Homme au Qatar en évoquant son enfance « discriminée » de petit Italien dans le Valais suisse.

Pour développer le ballon rond, ce polyglotte au crâne lisse, partiellement installé à Doha avec son épouse libanaise et leurs cinq enfants, ne manque pas d'idées. Dans un univers du foot aux équilibres complexes, entre ligues, fédérations riches et pauvres, clubs, confédérations, joueurs et supporters, beaucoup lui reprochent d'avancer en force. Mais son idée d’un Mondial tous les deux ans, lancée en fanfare à l'automne 2021, a été enterrée au printemps suivant face à l'ampleur des oppositions.

Bema Bakayoko avec RFI.fr

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