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Dabonné Zouleiha ( judoka) : « Pour Paris 2024, ce sera une médaille ou rien »

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Dabonné Zouleiha : « Ce n’est pas parce que je fais du judo, que je dois taper sur celui avec qui je suis ». (Photo : DR)
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Les médailles au plan national et international, elle en compte assez. Mais Dabonné Zouleiha Abzetta alias ‘’Zoul’’, vise l’or olympique. Sur le chemin de Paris 2024, la championne se rassure. Après une médaille de bronze aux championnats d'Afrique, elle vient de remporter le bronze aux Jeux de la solidarité islamique en Turquie. La judoka s’est livrée dans les colonnes de l’Avenir.  

« Je n’ai plus de vie à cause du judo… »

 

Vous venez de remporter 2 médailles de bronze en l'espace de quelques jours seulement. Quelle importance renferment ces titres ?

Ces deux médailles sont le résultat d’un travail acharné. Ces médailles me font comprendre que je ne me trompe pas dans ce que je fais, et que je progresse d’une certaine façon, même si l’objectif principal est ailleurs. Je crois en moi, j’ai de plus en plus confiance en mes potentialités. J’ai remporté beaucoup de médailles, certes, mais je veux être sur la plus haute marche du podium à chaque fois. Je pense être sur la bonne voie.     

 

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Comment avez-vous vécu ces combats en finale et comment vous vous préparez pour la suite ?

Ça n’a pas été facile. Venir à une compétition sans son coach. Être toute seule, sans conseiller, alors qu’on a toujours été ensemble, ce n’est pas aisé. Quand on a son coach à ses côtés, on se sent rassurée avec ses conseils. Je ne me suis pas laissé déconcentrer par cela, j’ai donné le meilleur de moi. Ça m’a permis de comprendre aussi que même si je suis seule, je peux me battre et m’en sortir. La suite, c’est de continuer à s’entraîner dur. Je veux quitter la Turquie avec une médaille d’or.  

« Sur le tapis, je n’ai peur de personne »

 

Comment se sent-on lorsqu'on fait flotter le drapeau ivoirien à l'extérieur ?

Ce sont des sentiments qui ne s’expliquent pas. Il faut les vivre. Cela m’arrive très souvent, et ça me montre ma valeur et celle du pays. Je suis toujours très heureuse de savoir que je fais aussi la fierté de mon pays.

 

Vous poursuivez depuis toujours, un titre olympique. Pensez-vous avoir les ressources pour faire aussi bien à Paris en 2024 ?

Je pense que oui. Chaque expérience vécue m’a apporté beaucoup de choses. On travaille toujours pour être consacrée et mon objectif, c’est de monter sur un podium olympique. 

Aujourd'hui, le titre olympique est-il votre objectif ultime ?

C’est mon plus grand objectif. Je me bats pour cela, je travaille pour cela. Pour y arriver, il faut d’abord se qualifier en glanant des points. Je reste focus sur cette ambition. J’espère que ça me sourira.  

 

Après deux échecs en 2016 et 2020, pensez-vous avoir acquis suffisamment d'expériences pour trouver la clé du succès ?

Pour Paris 2024, l’objectif, c’est de revenir à la maison avec une médaille, peu importe la couleur. Les autres éditions, on peut dire que j’étais en découverte, mais après deux JO, je pense avoir acquis de l’expérience pour décrocher une médaille olympique. Il ne suffit pas de le dire, je travaille dur pour atteindre cet objectif.  

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Quels sont les sacrifices consentis pour atteindre cet objectif olympique ?

Il y en a tellement, j’en fais beaucoup. Je n’ai pratiquement plus de vie. Tout se résume au judoka. Matin et soir, il faut aller s’entraîner, travailler sans relâche. Il y a le corps qui souffre, l’esprit aussi souvent, mais il faut faire fi de cela et retourner sur le tapis. Quand on veut atteindre certains objectifs, il faut accepter d’aller au-delà de ses limites. Je suis tout le temps partie, je vois ma famille à peine. Quand on met tout à côté et qu’on n’arrive pas à atteindre ses objectifs, ça fait très mal. On ne peut pas tout dire.   

 

« J’ai tout sacrifié pour le judo… »

 

Comment jugez-vous aujourd'hui le niveau du judoka ivoirien ?

Le niveau n’est pas mal. On sent qu’il y a beaucoup de jeunes qui montent en puissance. On sent qu’ils ont envie. Il faut mieux les encadrer, pour en faire de véritables champions. Il faut aussi leur donner la chance d’aller se frotter aux autres en leur permettant d’aller en compétition à l’extérieur. Il faut multiplier les stages de perfectionnement. Il y a un travail qui est fait, mais il faut toujours renforcer les moyens. 

 

Qu'est-ce qui manque à la Côte d'Ivoire, selon vous, pour être une référence en matière de judoka dans le monde, comme le taekwondo ?

Il manque beaucoup de choses. Déjà, dans mon cas, il y a beaucoup de choses qui m’ont manqué. Il faut beaucoup de moyens pour suivre les athlètes. Leur permettre, comme je l’ai dit, d’aller se frotter aux athlètes des grandes nations. 

 

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Qu'est-ce qui vous pousse à embrasser une carrière dans le judoka dès les débuts ?

Je n’ai jamais pensé un jour faire du judo. Je me voyais au basketball. C’est mon petit frère qui débute dans le judo, pendant que moi, j’attends qu’on me trouve un club. Le fait d’aller le chercher chaque fois, son coach m’a remarquée et m’a proposé de m’essayer au judo. Voilà comment j’arrive dans cette discipline.

 

Quels sont les sacrifices pour rester en forme et faire une carrière aussi pleine que la vôtre ?

Je n’ai pas mis assez de temps avant d’être professionnelle. J’ai dû quitter très tôt, ma famille, ça n’a été facile. Je suis ultra focus sur le judo, je n’ai pratiquement plus de vie. Quand une chose me plaît, et que ça pourrait nuire à ma carrière, je ne m’y engage pas. Un athlète de haut niveau ne fait pas tout. Il y a des regrets, mais quand on monte sur le podium, ça console.

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Quand on est une femme et judoka, est-ce que les prétendants affluent ou ils restent loin ?

Ils n’ont pas besoin de rester loin. Mais en même temps, je ne mélange pas les choses. Quand je suis sur le tapis, je suis une autre personne. En dehors, je suis une autre personne également. Je suis une femme normale. Si je dis que j’ai peur de me battre dehors, peut-être qu’on ne me croira pas. Ce n’est pas parce que je fais du judo, que je dois marcher sur celui avec qui je suis. 

 

Qu'est-ce le judoka vous a permis d'accomplir de spécial dans votre vie ?

Le judo m’a permis d’avoir confiance en moi. Ça m’a permis de savoir faire la part des choses et toujours persévérer. Je n’ai pas peur de dire les choses telles qu’elles sont. Le judo, c’est la vie. Je marche la tête haute.

 

Quels sont vos projets après votre carrière ?

Avant de terminer ma carrière, je compte faire une formation pour partager ma connaissance. J’ai quelques projets personnels, je prie que Dieu me donne la force de réaliser tout cela.

 

Réalisée par Manuel Zako

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