Absente aux deux dernières éditions, la Côte d’Ivoire va enfin retrouver une compétition dont elle avait organisé la toute première édition sur ses terres. Les Pachydermes ivoiriens ont validé leur billet pour le prochain Championnat d’Afrique des nations prévu en Algérie en janvier 2023. Mais que ce fut difficile ! Haïdara Soualiho et ses hommes ont dû cravacher durement à chacune de leur sortie, contre des Étalons du Burkina sûrs de leurs forces, avant de gagner le match dans la séance des tirs au but (5-3) à Agadir au Maroc.
Que ce fut difficile !
Sur l’ensemble des deux confrontations, on a pu voir une équipe ivoirienne qui a certes, dominé dans la maîtrise du cuir, mais qui n’a jamais pu mettre en danger, son adversaire. Face au défi physique imposé par la défense des Étalons aussi bien à Yamoussoukro qu’à Agadir, les Pachydermes n’ont jamais pu faire sauter ce verrou. Évoluant en bloc bas, les Burkinabè laissent la possession du ballon aux Éléphants locaux, mais ceux-ci, en panne d’inspiration, n’en ont jamais tiré profit. Aucune prise de risque dans le secteur offensif, aucun dépassement de fonction, zéro de brin de folie.
Un jeu scolaire, trop facile à lire. Selon certains observateurs, cela s’explique. En effet, quand on regarde l’effectif dont le coach disposait, et quand on écoute ses propos, lorsqu’il disait qu’il voulait sélectionner certains joueurs, mais qu’il n’a pas pu le faire pour certaines raisons, cela sous-entend qu’il reconnaît la faiblesse de son groupe. Il faut rappeler que cette année, les clubs ivoiriens ont subi une saignée incroyable avec les transferts. Le championnat local a été vidé de sa sève avec les nombreux départs. Konaté Karim, meilleur buteur de Ligue 1, est parti. Coulibaly Abdoul Kader, deuxième meilleur buteur, lui aussi, parti. Pourtant, ce sont eux qui devraient valablement enfiler le maillot ivoirien et qualifier l’équipe locale, les yeux fermés. Par ailleurs, constituer une équipe compétitive en l’espace de 2 mois, avec des joueurs qui étaient déjà en vacances, donc en manque de compétitions, ce n’était pas aisé pour le sélectionneur.
Il y a du boulot à faire
Si la qualification a été aussi difficile, c’est bien parce qu’en termes de qualité, l’équipe d’Haïdara Soualiho a été sacrement amoindrie. « Nous avons été costauds défensivement, c’est ce qui nous a assuré les deux matches nuls. Nous nous étions plutôt bien préparés, c’est pourquoi, nous avons pu mettre les 5 penalties. Je veux tirer mon chapeau au coach et à son staff, parce que ce n’était pas évident. En l’espace de 2 mois, il fallait sortir une équipe, avec des joueurs qui n’étaient plus en compétition depuis quelques mois. Il fallait écourter les vacances pour faire le travail. Il fallait le faire, et je veux les féliciter », se félicite Rigo Gervais, coach du Stella Club d’Adjamé. Selon son analyse, les Éléphants ont été « très peu présents dans le secteur offensif. Nous avons perdu les meilleurs, dont Konaté Karim, parti en Europe. Il y a un gros boulot qui doit être fait dès à présent, avant d’entamer la bataille du CHAN ».
Pour l’ancien coach du Séwé Sport de San Pedro, « notre effectif n’est pas limité. Nous avons encore un peu plus d’un an pour nous préparer. La saison commence ce samedi 10 septembre, le coach aura tout le temps de voir les joueurs et d’opérer les choix judicieux. Je pense qu’il y a de la matière, Haïdara Soualiho aura des choix à faire. C’est presqu’un exploit, ce que le coach réalise. En tant qu’entraîneur ivoirien, on peut dire que c’est un combat qu’il nous fait gagner de cette façon et nous sommes fiers ».