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Diomandé Ibrahim, sprinteur du club AS INJS : « Être comme Usain Bolt, c’est un objectif à atteindre et j’y suis à fond »

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Il a appris aux côtés des anciens, de ses pairs. Aujourd’hui, Diomandé Ibrahim veut lui aussi, soulever des foules et rafler des médailles partout.  

 

Expliquez-nous comment vous arrivez dans le milieu de l’athlétisme ?

Tout commence à San Pedro, lorsque je suis détecté en classe de 3ème par le président du club de la ville. Je participe ensuite, au championnat national des OISSU à Gagnoa en 2015 et je remporte l’épreuve des 100 et 200 mètres. 

 

Qu’est-ce qui vous a incité à embrasser cette discipline ?

Je n’avais aucune véritable motivation lorsque je débutais. C’est mon coach qui m’encourageait beaucoup. Il a vu le potentiel que j’avais et a eu les mots pour me motiver à croire. Au fur et à mesure qu’on travaillait, on voyait aussi éclore des talents nationaux comme Meïté Ben et Hua Wilfried. À l’international, on avait aussi les Usain Bolt et Yoann Blake qui étaient au sommet de leur art. Mon coach m’a dit un jour que je pouvais devenir comme tous ceux-là, seulement si je travaillais. C’était alors un objectif à atteindre et je m’y suis engagé à fond.  

 

À quel moment vous prenez conscience que vous avez le potentiel pour faire une carrière d’athlète professionnel ?

Une fois arrivé à l’INJS, le président actuel de la fédération d’athlétisme, Jeannot Kouadio, qui est mon encadreur particulier, m’a accueilli. Il m’a donné l’opportunité de participer à de grandes compétitions. Il a eu confiance en moi et m’a accordé du temps pour apprendre les techniques pour évoluer.

 

Aujourd’hui, vous vous êtes donc entièrement consacré à l’athlétisme ?

Exactement, je ne vis maintenant que pour l’athlétisme.

 

Au-delà du temps, quels sont les moyens investis pour devenir athlète professionnel ?

Dans mon cas, c’est désormais la fédération qui s’en charge. Je tiens encore à remercier le président et le DTN. Ils ont facilité mon entrée à l’INJS. 

 

Qu’est-ce que la vie d’athlète exige en termes d’attitudes et de régime alimentaire ?

Il faut s’entraîner beaucoup et se reposer aussi. Un athlète de haut niveau doit avoir un certain régime alimentaire. Ne pas manger n’importe où et n’importe quoi.

 

Quelles sont les difficultés que vous avez franchies pour parvenir à ce niveau ?

Depuis San Pedro, nous avons traversé beaucoup de difficultés d’ordre infrastructurel. Nous n’avions pas de piste d’entraînement. Jusqu’aujourd’hui, nos petits frères traversent les mêmes difficultés. C’est dans les rues qu’on se disputait l’espace avec les autres. Jusqu’en 2018, je n’avais aucun contact avec la fédération. Nous nous entraînions sans réel suivi. C’est en 2018 que j’ai rencontré mon coach actuel, qui m’a donné l’opportunité de prendre part en 2019, aux Jeux Africains au Maroc. Grâce à lui, je suis deux fois champion de Côte d’Ivoire aux 100 mètres.

 

On dit que vous faites partie de la relève de l’athlétisme ivoirien. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est un sentiment de fierté, mais aussi une lourde responsabilité sur les épaules, désormais. Faire partie de la relève du sprint ivoirien après les records que nos devanciers ont battus, je suis flatté. Mais cela me donne plus de motivation à faire plus. Je veux rendre fiers mes coaches qui m’ont accueilli et donné la chance d’être à ce niveau. Je veux rendre la Côte d’Ivoire fière en exprimant mon talent au niveau mondial. Mon objectif principal aujourd’hui, ce sont les JO de Paris 2024. Les préparatifs se font dès maintenant. Nous allons prendre part au mois de juin au Championnat d’Afrique.

 

Et quel rang visez-vous ?

Au Championnat d’Afrique, l’objectif, c’est d’arriver en finale. Ce sera une première pour moi. Cette année, nous avons beaucoup de compétitions et dès ce samedi, je suis invité en France pour participer aux Interclubs et Interligues.

 

Quels sont vos rapports avec vos devanciers ? Qu’est-ce que vous vous dites ?

Cissé Gueu, c’est un grand frère pour qui j’ai beaucoup d’estime. Je suis un de ses fans, car il a un potentiel impressionnant. J’échange beaucoup avec lui, il me donne beaucoup de conseils. Murielle Ahouré, Ta Lou, ce sont des grandes sœurs que j’admire aussi. On ne se rencontre pas souvent, mais quand l’occasion se présente, je profite pour prendre des conseils au maximum.

 

Réalisée par Manuel Zako

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