Jusqu’où ira l’ES Bafing… Le club fondé en 2000, réalise 22 ans après, sa plus belle saison au sein de l’élite du football ivoirien. Ses performances ne laissent personne indifférent.
Deux années seulement ont suffi pour que les résultats du travail au sein de cette formation commencent à porter des fruits, dans l’élite. L’Entente Sportive du Bafing est indiscutablement, la sensation du championnat de Ligue 1 cette saison. Leader du championnat avec 28 points, à égalité avec le FC San Perdro, la révélation de cette première partie de la saison, a damé le pion à tous les cadors. AFAD, Stella, SOL, Bassam, ASI d’Abengourou, LYS de Sassandra, toutes ces formations l’ont pris cher, lorsqu’elles ont croisé la route de l’ES Bafing. Le Stella Club d’Abjamé, tout particulièrement, y a laissé des plumes, après avoir pris une claque (4-1). Seuls l’Asec (1-3) et le Sporting club de Gagnoa (0-1), sont venus à bout de cette séduisante équipe. Les hommes du président Diaby Mamadou Sanoussi ont déjoué tous les pronostics en s’installant dans le fauteuil de leader au classement. Pour leur deuxième saison seulement dans l’élite du football ivoirien, les Jaunes et Bleus montrent les crocs et affirment les ambitions de titre.
Un club, une vision et des moyens
« Il y a beaucoup de sérieux dans le travail. Le recrutement a été bon, le club a fait de belles pioches. On sent également l’impact du nouvel entraîneur avec de la qualité dans le jeu de cette formation. Ce qu’il faut surtout souligner, c’est que les joueurs ont adhéré à la philosophie de jeu du coach, et c’est très essentiel », justifie Éric Babou, consultant sportif. Il n’a pas tort, d’autant plus que sous la houlette de son manager d’origine libanaise, Jalal Radwan, le club dégage une assurance dans tous les compartiments de jeu. L’ES Bafing possède à ce jour, la 4e défense du championnat avec 10 buts concédés. Les arrivées d’Hamidou Cissé, défenseur central, en provenance de l’Asec et de Franck Zouzou, arrière-gauche transfuge de l’Africa Sport, y sont pour beaucoup dans cette solidité défensive. Et comme très souvent, quand ça va derrière, les autres compartiments suivent. L’équipe possède en ce moment, la meilleure attaque de la Ligue 1 avec 21 buts inscrits en 14 matches, loin devant ses poursuivants directs, le FC San Pedro (16 buts) et le SC Gagnoa (18 buts). À l’image d’un club qui fait forte impression, le club a en son sein, un joueur qui ne passe pas inaperçu. Ali Khatoun, milieu offensif de Bafing, originaire des États-Unis, du Liban et aussi de l’Italie, est lui également, l’attraction de ce club.
Une philosophie de jeu qui fait l’unanimité
Au sein de cette jeune équipe dont l’âge moyen est de 26 ans, Ali Khatoun est le seul joueur expatrié ‘’blanc’’ du championnat. De quoi attirer davantage les regards. « Dans le football, l’impact psychologique joue pour beaucoup dans le rendement des joueurs. L’environnement d’un club sain, les perspectives qui sont présentées aux athlètes, tous ces éléments sont sources de motivation. Il y a également le volet marketing et l’image que le club reflète. Ça fait partie du football moderne. Avoir un expatrié en son sein, peut être une source de motivation supplémentaire pour les joueurs », analyse Éric Babou. Puisque pour lui, « les joueurs expatriés dont on parle, ce ne sont pas forcément les plus performants du club, mais ils apportent quelque chose sur le mental des autres. Il y a donc des ambitions derrière et une perspective pour chacun ». La saison dernière, il est important de le rappeler, l’ES Bafing jouissait déjà d’un état de force assez remarquable pour un promu. Le club avait d’ailleurs, manqué de peu, une qualification pour la Super ligue 1 en terminant 3e du groupe A, après la première phase. Pour notre consultant, les secrets de ces belles performances cette années, résident dans la nouvelle vision du club. « Le président montre qu’il est prêt à s’investir pour ce club et pour les joueurs. Cela crée un environnement positif et les joueurs se subliment ». Malgré une surprenante première place et des statistiques qui parlent pour ce club, Éric Babou veut rester lucide. « Je ne crois pas que l’objectif de départ était de gagner le championnat. Je ne crois pas, puisqu’il y a l’Asec qui arrive. Tout ce qu’ils ont aujourd’hui, c’est une sorte de bonus. Ils vont au-delà de leur objectif et il faut vraiment saluer ces performances ».
Manuel Zako