Société

Transformation culturelle des agents de l’État: Les DG de l’ENA et de la Fonction publique dressent le profil du Fonctionnaire nouveau

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De la droite vers la gauche, Soro Gninigafol, le Prof Théoua Pélagie et Sepi Narcisse. (Ph : DR)
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 La salle Kodjo Ebouclé du Palais de la Culture de Treichville a servi de cadre pour le panel sur la « Transformation culturelle des fonctionnaires et performance du service public ». C'était le mardi 25 juin 2024 à l’occasion de la deuxième journée des Journées de la Fonction Publique (JFP)

comment transformer culturellement les 295.000 fonctionnaires civils pour une performance du service public ? C’est autour de cette problématique que les directeurs généraux de l'École nationale de l'Administration (ENA), de la Fonction publique et la vice-présidente de l'Université Alassane Ouattara de Bouaké ont livré leurs ré[1]flexions. Sur la question, le DG de l'ENA, Narcisse Sepi Yesso, a estimé qu'il y a nécessairement une corrélation entre la qualité du fonctionnaire et la performance du service public ; parce qu’à l'en croire, c'est le fonctionnaire qui rend le service public dynamique. La transformation culturelle du fonctionnaire, pour le DG de l'ENA, « implique sa formation, son attachement aux va[1]leurs, sa prise de conscience de son statut et de ses missions ». Donnant ses recettes pour un service public performant, Narcisse Sepi Yesso a préconisé entre autres que le fonctionnaire « soit bien formé, qu'il ait des valeurs et des principes autour desquels il délivre le service public. Pour la performance du service public, il faut aussi que le service lui-même se rende attrayant. Que l'administration mette en place des bases qui soient beaucoup plus attrayantes pour que le fonctionnaire soit heureux d'être au service de l'administration. L'autre élément, c'est que de plus en plus, nous évoluons dans la digitalisation. Il faut donc que l'administration se donne les moyens de s'équiper en matière de digitalisation ; mais également d'améliorer l'appropriation chez le fonctionnaire de tout ce qui est lié à la digitalisation ». Abordant les éléments culturels qui empêchent la transformation, il a estimé que cela arrive lorsque le fonctionnaire « n'a pas conscience du privilège qu'il a à servir l'État au nom de l'État, l'intérêt général. De sorte que se développe autour de lui, un discours tourné autour de la misère : petit salaire, petit travail ». Pour le DG de l'ENA, « ce sont des expressions qui reflètent l'état mental du fonctionnaire qui a une mésestime de ses fonctions. Il faut le réduire. Il faut aussi montrer au fonctionnaire qu'il n'est pas la dernière roue de la charrue. Mais il est au contraire un privilégié qui, au nom de l'Exécutif, exécute des prérogatives du chef de l'Exécutif pour le bienêtre des populations », a-t-il indiqué.

Rendre le service public dans les règles de l’art

Prenant la parole, le DG de la Fonction publique, Soro Gninagafol, a fait la même lecture de la question. Pour lui, le fonctionnaire nouveau « n'est rien d'autre que le fonctionnaire qui s'éloigne de tout ce qui est tares, des récriminations formulées contre l'administration. Je pense à l'absentéisme, à la corruption, au favoritisme, à tout ce qui peut être noté dans l'administration comme déviations par rapport aux normes, aux règles ». Comme solutions pour un retour aux normes, il recommande le recours aux valeurs : « nous devons nous réapproprier nos valeurs et nos valeurs sont les valeurs du service public. Les valeurs du service public, c’est rendre le service au citoyen, le rendre d'une manière qualitative. Lorsqu'on délivre le service public, on doit s'interroger est-ce qu'on l'a fait selon les règles ? Est-ce qu'on l'a fait à la satisfaction de l'administration ? Est-ce qu'on l'a fait à la satisfaction de l'usager ? Est-ce qu'on lui a extorqué de l’argent ? Est-ce qu'on lui a demandé de l'argent au-delà des taxes ? C'est cela qui doit nous ramener à la culture de l'entreprise, à la culture de notre administration ». Quant au Professeur Théoua Pélagie épouse N'dri, Professeur titulaire de droit public, elle a estimé que la transformation culturelle suppose un changement de mentalités. Ce qui suppose, selon l'universitaire, « que dès le départ, le fonctionnaire prend conscience de la responsabilité qu'il a de se mettre au service du bien-être collectif et non pas de chercher à se servir ou s'enrichir sur le dos de l'administration ». Pour la vice-présidente de l'Université Alassane Ouattara de Bouaké, pour parvenir à cette transformation culturelle, « c'est une action collective qui implique qu’il y ait la part de l'État. Cette part, c'est tout l'accompagnement institutionnel que l'État doit pouvoir apporter aux fonctionnaires en créant le cadre approprié de travail. En ce qui concerne le fonctionnaire lui-même, il doit avoir le sens du devoir, le sens de la contribution à la chose publique, qui lui donne en même temps, le droit de pouvoir réclamer un certain nombre de droits à l'administration. Et en dernière position, il y a l'usager lui-même qui est un agent important pour parvenir à cette transformation culturelle », at-il indiqué.

394 fonctionnaires décorés

Cette deuxième journée a été meublée par une cérémonie de décoration des fonctionnaires et agents de l'État qui se sont distingués positivement dans l'accomplissement de leurs missions. Cette cérémonie de distinction qui s'est déroulée dans l'après-midi, a été l'occasion pour la ministre d'État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration, Anne Désirée Ouloto, de féliciter les 394 fonctionnaires décorés.

Ernest Famin

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