L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé rapporte que la traite des êtres humains sur le continent africain et au Moyen-Orient a généré environ 8,9 milliards de dollars en 2016.
L’ampleur des activités criminelles, malgré les efforts conjugués des Etats et des Organisations Internationales, confrontent les parties à une menace majeure qui affecte l’ensemble des équilibres des sociétés. Cette menace expose à des conséquences sur les droits de l’Homme, l’état de droit, la paix et la sécurité, ainsi que le développement des Etats. La Côte d’Ivoire autant que certains pays reste confrontée à de nombreux défis dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels qui non seulement enrichissent les organisations illégales, mais portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes.
Pour donner une réponse aux défis posés par la criminalité organisée, la Côte d’Ivoire ne cesse d’ajuster régulièrement son dispositif institutionnel et juridique en vue de renforcer sa stratégie de prévention et son système de justice pénale.
L’internationalisation de la criminalité organisée exige une coordination et une coopération plus accrues et plus adaptées entre les Etats, les Organisations Internationales et la société civile. Ainsi, cette formation organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté en collaboration avec la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’Homme (Cndh)., qui regroupe 100 auditeurs issus de 12 pays africains est une occasion pour un partage d’expérience et la mise en place d’une synergie d’actions.
Soutenir des initiatives pour combattre la criminalité
Cette formation intervient à un moment où la Côte d’Ivoire s’est engagée de façon résolue à lutter contre la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes les formes de criminalité économique.
Zoro épiphane, président HABG
« En formant des défenseurs des droits de l’Homme capables de lutter contre les nouvelles formes de criminalité organisée, nous contribuons à créer un environnement où les droits et les libertés de tous sont protégés. La Fondation Friedrich Naumann croit fermement en l’importance de renforcer les capacités locales et de promouvoir la coopération internationale pour faire face à ces défis transnationaux », a déclaré Alexandra von Schumann-Heldt, directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann. Poursuivant, elle a indiqué que la mission de son institution « est de soutenir des initiatives qui non seulement combattent la criminalité mais aussi renforcent les institutions démocratiques et les cadres juridiques qui protègent les droits de l’Homme. En collaborant avec des partenaires locaux et internationaux, nous œuvrons pour un monde où chacun peut vivre librement et dignement ». « Je vous invite donc à rejoindre cette noble cause. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative. En nous engageant tous dans cette lutte, nous contribuons à bâtir un avenir meilleur pour nous-mêmes et pour les générations futures » va-t-elle lancer comme appel.
La Côte d’Ivoire résolument engagée
Le chef de l'État Alassane Ouattara fait de la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes formes de criminalité économique l’un des axes majeurs de sa gouvernance. « Cette volonté politique ferme et forte au plus haut niveau constitue une motivation supplémentaire pour les acteurs impliqués dans la lutte contre ces formes de criminalité à redoubler d’ardeur pour lutter contre ces menaces qui portent atteinte aux droits fondamentaux de l’homme, détruisent les économies et enrichissent indument des organisations criminelles », a affirmé Épiphane Zoro président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg), parrain de la session qui donné la leçon inaugurale de la formation.
« La criminalité organisée représente une menace sérieuse aux droits de l'Homme. La lutte contre la criminalité organisée est donc indispensable pour la protection des droits de l'Homme à l'échelle mondiale. Cette lutte implique des défis complexes qui exigent une action concertée à tous les niveaux. Cela fait appel à la prévention, la répression, au renforcement des institutions et à la sensibilisation et formation des parties prenantes (…) même si beaucoup reste à faire, la Côte d’Ivoire a mis et continue de mettre tout en œuvre pour réduire la criminalité organisée sur son territoire » soutient le président de la Habg.
Namizata SANGARÉ, Présidente CNDH
La présidente du Cndh, Namizata Sangaré, a souligné la nécessité de protéger les populations et les victimes de ces formes de criminalité. "Cela passe par la formation de haut niveau, comme la présente session qui mettra un accent particulier sur la prévention et la nécessité de disposer de cadres législatifs et des politiques publiques robustes, adaptés à la réponse politique", a-t-elle dit.
Cette session de formation délocalisée a pour thème : ''Droits de l'Homme et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité'' et se déroule du 27 mai au 01 juin 2024. Elle intervient à un moment où la Côte d’Ivoire s’est engagée de façon résolue à lutter contre la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes les formes de criminalité économique.
La Fondation Friedrich Naumann, un acteur majeur
Selon le chef de bureau Côte d'Ivoire de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, Magloire N'Déhi, cette formation s'appuiera sur 12 thématiques durant 6 jours. C'est l'université des Lagunes qui abritera la session cette année. Les auditeurs seront formés, pendant 50 heures de cours, sur le Système africain de protection des droits de l’Homme ; la lutte contre les nouvelles formes de criminalité économique ; la protection de l’enfance ; le Système international de protection des droits de l’Homme ; les criminalités transfrontalières ; la lutte contre la traite des êtres humains, la cybercriminalité.
Les personnes en formation issues de la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo (Rdc), la Guinée, le Mali, le Niger, la République centrafricaine, le Sénégal, le Soudan du Sud, et le Tchad, sont des magistrats, des commissaires de police, des avocats, des membres du corps préfectoral, des éléments des Force de défense et sécurité (Fds), des militants des droits de l’Homme.
Joël DALLY