L’occasion idéale pour Hyppolite Gogo, directeur de l'assainissement de la Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (Sodeci), qui a abordé la question de l'assainissement de la ville d’Abidjan. Il a notamment présenté des techniques innovantes mises en œuvre pour améliorer la situation. A l’en croire, de nombreux kilomètres de ces réseaux sont invisibles aux yeux du public. La société pour laquelle il exerce, est responsable de l'exploitation de ces infrastructures, qui comprennent des stations de pompage et une station de prétraitement à Koumassi. Cependant, le directeur souligne que l'assainissement est un domaine peu connu en raison de la nature souterraine des ouvrages. Il explique que tous les déchets, tels que les eaux usées provenant des toilettes, de la vaisselle, de l'urine et des excréments, sont collectés et traités avant d'être rejetés dans la mer. Environ 80 à 85% de l'eau potable consommée devient de l'eau usée, et il est essentiel de la gérer correctement.
Les réseaux d'assainissement d'Abidjan se terminent en mer, où les eaux usées traitées sont rejetées en toute sécurité. Selon Hyppolite Gogo, les problèmes de drainage se manifestent lorsque des obstructions surviennent dans les réseaux. On peut alors constater la présence d'eaux usées et de déchets dans certains quartiers. C'est à ce moment-là que le rôle crucial de l'assainissement devient évident. Selon le directeur de l'assainissement de la Sodeci, deux facteurs principaux contribuent à ces problèmes : l'obsolescence des réseaux et les actions humaines. Normalement, les réseaux d'assainissement sont conçus pour drainer uniquement les eaux usées et pluviales. Malheureusement, certaines personnes déversent des déchets solides dans les canalisations, ce qui les obstrue. À Abidjan, il est fréquent de voir des poubelles entières renversées dans les conduites, ainsi que des objets solides, tels que des éponges, des chiffons et même des moteurs de véhicules, obstruant les canalisations de grande taille d'un diamètre de 1,5 à 1,8 mètres.
En plus de sensibiliser la population aux bonnes pratiques, la société en charge de la gestion de l’eau en Côte d’Ivoire a développé des technologies innovantes pour surveiller le réseau d'assainissement. Elle utilise l'inspection entre autres une caméra, un robot équipé d'une caméra mobile à 360 degrés qui est inséré dans les canalisations pour fournir des images en temps réel de l'intérieur des conduites. Cela permet de détecter les obstructions et de planifier des interventions pour nettoyer et déboucher les canalisations. Toutes ces avancées contribuent donc à améliorer la qualité des services d'assainissement, tout en préservant l'environnement.
Manuel Zako