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Commercialisation des laits infantiles/Aka Charles Koffi : « Il est dangereux que ces produits continuent d’être vendus dans les grandes surfaces »

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Aka Charles Koffi, directeur de Cabinet du ministre de la Santé, a rassuré que cette nouvelle mesure est dans l’intérêt des enfants. (Photo : Dr)
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Les laits infantiles sont désormais exclusivement vendus en pharmacie.  Les inquiétudes que cette décision gouvernementale suscite au sein des populations, ont fait l’objet de précision par Aka Charles Koffi, directeur de Cabinet du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle.

À l’initiative du Centre ivoirien de communication gouvernementale (CICG), l’émission « Tout savoir sur » a porté sur la question de la vente des laits infantiles en pharmacie.  L’invité était Aka Charles Koffi. C’était le mardi 28 février 2023 à l’immeuble Sciam au Plateau. Selon Aka Charles Koffi, cette décision est la traduction en actes du code de commercialisation des substituts du lait maternel de 2013 par le décret du 6 juin 2013. Mieux, cette décision vise à protéger les enfants auxquels ces laits sont destinés. « Notre pays a fait d’énormes progrès en termes de recul de la mortalité des enfants avec un taux de mortalité qui a chuté de 108 en 2012 à 74 pour 1000 en 2021. Nous devons poursuivre nos efforts pour donner le meilleur départ à nos enfants aux premières années de la vie, à travers des choix qui leur donneront la pleine capacité physique, sociale et émotionnelle.

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Les 1000 premiers jours de vie de l’enfant représentent la période la plus sensible. Les dispositions juridiques que nous prenons aujourd’hui, visent une meilleure traçabilité et la qualité des laits infantiles. Le code représente l’expression de la volonté collective du gouvernement d’assurer la protection et la promotion d’une alimentation optimale pour les nourrissons », a expliqué le directeur de Cabinet du ministre de la santé.   Contrairement à l’idée développée dans l’opinion publique, selon laquelle cette mesure gouvernementale est motivée par le souci pour l’État de faire uniquement que du business, l’invité de l’émission a répondu par la négative. « L’objectif d’un État, ce n’est pas de faire du business. L’État a un devoir régalien de protection de ses populations. Les enfants sont l’avenir de demain et un État responsable doit pouvoir prendre les dispositions pour protéger ses enfants. La décision qui est prise, ne change en rien, la disponibilité des produits de substitution au lait maternel. La seule chose que l’État veut s’assurer, c’est de faire en sorte de pouvoir assurer la traçabilité de ces produits et surveiller leur qualité. Et la seule façon de pouvoir assurer la traçabilité, c’est de pouvoir faire vendre ces produits dans les circuits pharmaceutiques, qui sont connus et peuvent donner l’occasion à l’État de pouvoir intervenir, si les circonstances l’exigent », a-t-il argumenté.

Assurer la sécurisation des aliments des enfants

Poursuivant, Aka Charles a indiqué que cette nouvelle disposition commerciale des laits infantiles, a un caractère préventif. Selon lui, il faut prévenir toute catastrophe qui pourrait survenir du fait de la consommation du lait de mauvaise qualité : « La politique de santé doit s’appuyer sur la prévention et la promotion de la santé. Un gouvernement responsable ne doit pas attendre qu’il y ait des problèmes à grande échelle, avant de prendre des décisions qui vont dans le sens de la protection des populations. En ma qualité de directeur de Cabinet du ministre de la santé, je peux vous dire qu’il est dangereux que ces produits continuent d’être vendus dans les grandes surfaces, mais également dans les petites boutiques, parce qu’il arrive même que ces laits se vendent en détail », a martelé le collaborateur du ministre Pierre Dimba, qui a ajouté sur la même lancée : « Mais, voyez le danger que nous faisons courir à nos enfants ? Nos hôpitaux sont remplis par moments, d’enfants qui font la diarrhée. Certains s’en sortent, d’autres ne s’en sortent pas. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a fait des efforts pour améliorer l’indicateur de décès infanto-juvénile.

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Mais l’indicateur n’est pas encore bon. Dans les mesures que nous prenons, pour pouvoir réduire ce taux de décès, nous souhaitons protéger l’alimentation des enfants. Nous avons le devoir de leur proposer des aliments sécurisés. Et pour que nous soyons sûrs que l’aliment que nous donnons à l’enfant est un aliment sécurisé, le gouvernement table surtout sur la prévention et la promotion de la santé en anticipant, mais en attendant », a-t-il fait observer.

Les sanctions prévues pour les récalcitrants

La crainte au sein des populations, d’une flambée des prix de ces produits laitiers, a été abordée lors de cette émission. Sur la question, l’invité de l’émission « Tout savoir sur » a donné l’assurance que les prix de ces produits ne connaîtront pas d’augmentation. « La vente exclusive de ces produits en pharmacie, ne va pas augmenter les prix. Même les médicaments qui sont vendus en pharmacie, ont des prix qui sont encadrés par l’État. Les prix sont fixés par une commission et la commission qui fixe les prix, enregistre toutes les parties prenantes. Donc, le fait de basculer la vente de ces produits en pharmacie, ne veut pas dire que les prix de ces produits vont augmenter », a-t-il expliqué.

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Cette mesure entre en vigueur ce 01 mars 2023. À en croire le directeur de Cabinet, un délai avait été donné aux grandes surfaces pour écouler leurs stocks résiduels. Mieux, une période de transition pour le basculement initialement prévue du 1er septembre au 31 décembre 2022, a été prorogée à la demande des industriels au 28 février 2023 pour permettre l’écoulement total du stock résiduel des grandes surfaces.  Les contrevents au respect de la mesure s’exposent à une amende qui va de 200 000 F CFA à 360 000 F CFA et un emprisonnement qui va de 1 mois à 2 mois.

Ernest Famin

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