Société

Ecole itinérante de la paix: Venance Konan décortique les dangers des TIC pour la démocratie

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Venance Konan déplore certaines dérives des nouvelles technologies en dépit de leur apport au renforcement de la démocratie. (Photo : DR)  
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Venance Konan, le président du Conseil d’administration de la Société ivoirienne de télédiffusion (IDT), a pris part à une communication avec le politologue, Pr Frédéric Esposito, qui avait pour thème : « Médias et Paix : la place des nouvelles technologies et les risques de la désinformation ». Elle a eu lieu le mardi 28 février 2023 à l’Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée (ENSEA).

À l’invitation de l’Institut de formation politique Amadou Gon Coulibaly (IFPAGC) et de la Fondation Leaders pour la Paix, le journaliste Venance Konan, actuellement Président du conseil d’administration (Pca) de la Société ivoirienne de télédiffusion (IDT), et Frédéric Esposito, professeur en sciences politiques à l’Université de Genève, se sont prononcés sur le thème : « Médias et Paix : la place des nouvelles technologies et les risques de la désinformation ». C’était le lundi 27 février 2023 au cours de la 2e journée du séminaire de formation de haut niveau dénommé « Ecole itinérante de la paix ». Les heureux bénéficiaires de cette communication enrichissante étaient les 94 auditeurs qui ont bénéficié de cours théoriques et pratiques au cours des années 2021 et 2022, dispensés par l’IFPAGC.    

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Selon Venance Konan, l’ex-Directeur général de Fraternité matin, « les nouvelles technologies peuvent constituer un danger pour la démocratie ». Pour lui, autant les nouvelles technologies permettent à la démocratie de se développer, en ce sens qu’elles donnent à tout le monde de s’exprimer, autant elles peuvent constituer un danger. Dans la mesure où l’on peut se servir de celles-ci pour « tuer la démocratie ». Il en veut pour preuve, le cas de l’ex-président des USA. Selon son commentaire, Donald Trump s’est servi des réseaux sociaux pour monter l’assaut sur le Capitole, qui a failli renverser la démocratie américaine. Venance Konan évoque également la montée de l’extrémisme en Europe et du populisme dans certains pays au monde, qui ont recours aux nouvelles technologies pour parvenir à leurs fins. « On a vu la révolution en Tunisie qui a contaminé la Lybie, l’Egypte, et bien d’autres pays. Tout cela est parti des réseaux sociaux », a fait savoir ce dernier. Bien que la presse écrite joue un rôle tant positif que négatif sur la démocratie, de l’avis du Directeur général d’IDT, le rôle des réseaux sociaux est plus impactant. En ce sens qu’ils « amplifient le mouvement » à cause de l’effet démultiplicateur. Il a relevé, par ailleurs, que les nouvelles techniques ont ceci de fâcheux que celui qui s’exprime, peut recourir à l’anonymat, à un pseudonyme ou à un avatar. Ce qui fait qu’on ne connaît pas sa vraie identité. Contrairement à la presse écrite, qui permet d’identifier l’auteur d’un article. La Côte d’Ivoire, à l’instar de bon nombre de pays, a pris des mesures. On compte parmi celles-ci, entre autres, des lois pour réguler l’information sur les réseaux sociaux. Il y a aussi une police qui lutte contre les dérives liées aux informations publiées à partir des nouvelles technologies. Il s’agit de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC). À ce qui précède, il faut ajouter les sanctions. Pour l’ex-patron du journal pro-gouvernemental, ces dispositions sont importantes. En ce sens que pour lui : « Trop de liberté tue la liberté ».

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On retient par ailleurs, de l’intervention de Frédéric Esposito, professeur en sciences politiques à l’Université de Genève, que la démocratie est soumise ces temps-ci, à des facteurs exogènes. Ils se caractérisent par la montée du populisme, le renforcement du rôle de la démocratie électronique et des réseaux sociaux ; mais aussi avec le désenchantement démocratique, un manque d’intérêt et un faible soutien des populations à l’élite politique. Une situation qui implique de facto, un renouveau démocratique.

Les préoccupations sont alors de savoir si ce renouveau doit passer par de nouveaux outils comme la démocratie électronique, ou le renforcement de l’éducation des citoyens, notamment les jeunes, sur l’importance de s’impliquer dans la vie associative, dans la vie politique. Puisque pour le politologue, « ce sont eux, les leaders de demain ». En guise de piste de solutions, Pr Frédéric Esposito pense qu’il faut inculquer ces formations et les intégrer dans les programmes de formation des jeunes, dès leur plus bas âge. Il étaye sa proposition par le dicton d’un historien grec, qui a affirmé : « les citoyens qui ne s’impliquent pas dans la vie de la société, ne servent à rien ». L’appel du Pr Frédéric Esposito à l’endroit des jeunes à ce sujet, est libellé comme suit : « (…) Il faudrait réfléchir sur la notion d’investissement dans la politique et la vie de son village, de sa cité. Pour être peut-être un premier pas vers un changement de cet idéal démocratique ».

Aristide Otré 

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