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Portrait/Médecine traditionnelle/ Dr Adou Tano Albert: A la découverte du naturothérapeute courtisé par les universités

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Il se fait appeler familièrement le « chercheur qui trouve » et à l’état civil il répond au nom de Adou Tano Albert. Sa vie se conjugue avec la foi, les plantes et la science. Alors que bon nombre de citoyens ont beaucoup de réserves vis-à-vis des médicaments traditionnels et s’en méfient, certains produits de ce naturothérapeute sont l’objets de recherche dans les universités et centres de recherche scientifique.

Alors qu’il menait une vie paisible à l’intérieur du pays, précisément à Bouaké, rien ne prédestinait Adou Tano Albert à exercer plus tard le métier de naturothérapeute jusqu’à lui donner une dimension scientifique.  Tout commence dans le centre du pays au milieu des années 1980. Alors qu’il assistait à une séance de prière en présence du père Tardif du mouvement Renouveau charismatique de l’église catholique en 1985 à Bouaké, il tombe en transe. La même nuit, il fait un songe au cours duquel le Seigneur Jésus-Christ lui apparait, et lui demande de se rendre à l’Office de la main d’œuvre de Côte d’Ivoire (OMOCI) lendemain, pour exercer le travail qu’on lui proposerait. Lequel travail lui permettrait de gagner dignement sa vie et sauver aussi des vies. A l’OMOCI, on lui propose de vendre des produits de santé d’origine chinoise et indienne. C’est de là qu’est partie l’aventure qui lui donnera de bâtir cette unité de production de produits 100% bio Située derrière la pharmacie de Biabou mosquée dans la commune d’Abobo.

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Avant d’en arriver là, Adou Tano Albert a fait son petit bonhomme de chemin. L’homme s’est beaucoup documenté, et a côtoyé d’éminents tradi-praticiens de Côte d’Ivoire. Ce qui lui a permis d’acquérir une somme d’expériences et de construire cette unité qui se nomme FADI, qui est en fait un sigle, qui signifie Foi pour adorer Dieu. Ce nom n’est pas fortuit. En vérité, la réalisation du projet est la matérialisation de la foi que celui qu’on nomme aujourd’hui ‘‘Docteur’’ Adou Tano. Cette unité comprend trois compartiments : L’un d’entre sert à la production et la fermentation, ainsi que la mise en bouteille des produits. Un autre est réservé à la pharmacie et au laboratoire. Le troisième abrite le secrétariat et la salle d’attente. Adou Tano Albert dit fièrement avoir bâti l’unité sur fonds propres pour un montant de plus de 34 millions F CFA. « C’est Dieu qui m’a permis de construire l’unité, étant donné que toutes les aides que j’ai sollicitées n’ont pas eu de suites favorables », s’empresse de préciser le naturothérapeute. FADI emploie 12 personnes.

Des produits objets de thèses dans les universités…

L’homme qui exerce dans le domaine de la pharmacopée depuis 37 ans, fabrique plus de 27 médicaments pour le traitement des pathologies courantes. Au nombre de ceux-ci figurent le ‘‘Tanopati’’ et le ‘‘Sarenta’’. Le ‘‘Tanopati’’ est utilisé pour le traitement de l’hypertension et ses dérivées. Tandis que le Sarenta’’ contribue à la régénération des organes vitaux, la lutte contre le vieillissement précoce, et rentre dans le traitement des maladies dites chroniques. Ces deux produits ont même fait l’objet de thèses de doctorat. Ange Ariane Tako, interne titulaire des hôpitaux, a obtenu un diplôme d’Etat de docteur en pharmacie, après avoir soutenu publiquement le 15 juillet 2019 à l’université Félix Houphouët-Boigny, sa thèse sous le thème « Evaluation de l’activité anti hyperglycémiante et du risque hypoglycémiant de « Sarenta » : un remède traditionnel à base de plantes ».

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Le président du jury était Mme Koné-Bamba Djénéba, Professeur titulaire. Dr Amani Nazaire a également soutenu publiquement le 27 janvier 2016 dans la même université sa thèse avec pour thème « Activités anti hypertensive et cardio-protectrice du « Tanopati », une préparation traditionnelle à base de plantes de la pharmacopée traditionnelle utilisée par les tradi-thérapeutes pour le traitement de l’hypertension artérielle en Côte d’Ivoire », avec pour spécialité : pharmacologie des substances naturelles. 

Des essais cliniques en cours…

Dr Amani Nazaire, aujourd’hui titulaire d’un doctorat en biochimie pharmacologie option substances naturelles ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a voulu faire des études cliniques sur le ‘‘Tanopati ‘’, afin de le valoriser au mieux. « Le travail que nous avons réalisé pour la thèse montre que le produit est efficace. Cette étape a consisté à faire des essais précliniques sur des animaux, notamment des lapins au laboratoire. Nous voulons faire des essais cliniques pour cette deuxième partie du travail. La deuxième partie consistera en des essais cliniques sur des hommes. Le protocole de la deuxième partie a été réalisé. Tous les documents administratifs y afférents, ont été déposés. C’est le financement qui manque. C’est une étude qui coûte chère. Toutefois, si les essais de cette deuxième partie sont bons, alors ils aboutiraient à la mise en place d’un phyto-médicament, ou médicament traditionnel amélioré. Lorsqu’on obtient ce médicament, l’Etat peut alors donner une autorisation de mise sur le marché. Quand on a cette autorisation, alors on a la possibilité de le commercialiser partout où l’on veut sans problème », explique Dr Amani Nazaire. 

Un travail inspiré par Dieu et reconnu par la science et les homme…

Au-delà de cette reconnaissance par le monde de la science, le travail d’Adou Tano Albert a été à plusieurs reprises reconnu et distingué. La Mutuelle des acteurs de la médecine africaine de Côte d’Ivoire (Mamaci) avec l’encadrement du « Programme national de promotion de la médecine traditionnelle » a remis un Certificat de qualité et un Prix d’Excellence à Adou Tano Albert, le 18 février 2016 « pour la qualité et l’efficacité inégalable de ses produits (Sarenta, Tanopati et Trésina) ». Lesdits produits, ont servi pour des thèses de doctorat à des étudiants de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

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Le ministère de la Santé et de la lutte contre le Sida a remis un Certificat d’excellence au naturothérapeute le 31 août 2011, pour sa participation à la 9e journée africaine de la médecine traditionnelle. Le même ministère lui a décerné un « Certificat de qualité » pour « les efforts consentis à la validation scientifique de ses médicaments traditionnels » le 31 août 2015. Aussi, le Directeur général de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) lui a délivré le Brevet d’invention déposé le 15 mars 2016 intitulé « Produits antalgiques, anti-inflammatoire obtenu à partir de substances naturelles ».  Fier de son œuvre et auréolé de toutes ces reconnaissances, ‘’Docteur’’ Adou Tano Albert caresse le rêve que ses produits soient un jour vendus en pharmacie afin de sauver des vies pour que la prophétie qui a été réalisée en 1985 à Bouaké s’accomplisse.

Aristide Otré  

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