Instituée en décembre 2016 par le Conseil des ministres de tutelle de la Prévoyance Sociale, l’organisation du forum international sur la retraite se tient tous les deux (2) ans. Ce forum a pour objectif de mener une réflexion commune sur la problématique de la branche retraite dans la zone CIPRES.
Les missions d’évaluation et les analyses réalisées au niveau de la zone CIPRES, depuis quelques années, font état de difficultés financières de cette branche dans certains organismes engendrant, quelquefois, des retards ou des non-paiements des prestations, des recours récurrents à des subventions étatiques ou aux découverts bancaires pour faire face au paiement desdites prestations. Cette situation se manifeste pour d’autres organismes par une diminution progressive, voire l’épuisement des réserves accumulées. D’où, l’intérêt du thème de cette quatrième édition qui est : « Equilibre financier de la branche retraite dans la zone CIPRES : gage d’une meilleure couverture sociale de nos populations». Prenant la parole à l’ouverture des travaux, le Vice-président de la République de Côte d’Ivoire a relevé le fait que le départ à la retraite ne doit pas être un moment d’angoisse, mais de quiétude : « Nous sommes tous conscients que l’âge de la retraite correspond, la plupart du temps, à un moment d’angoisses, un moment d’incertitudes, de doutes. Cette anxiété que l’on ressent après avoir travaillé, servi toute sa vie durant, une entreprise, une administration publique, ou un pays, est certes, légitime.
Mais, il serait bien triste d’en faire une fatalité. Il serait inacceptable de ne pas récompenser le labeur de tant d’années. Le moment de la retraite doit donc être un moment de repos bien mérité, de satisfaction liée au devoir accompli. La retraite est le moment du retour sur investissement. C’est cela l’ordre normal de l’existence au nom de laquelle nous avons consenti d’énormes sacrifices au cours de nos longues années d’activité professionnelle », a-t-il relevé. Pour Tiémoko Meyliet Koné, c’est cette réalité que représente la retraite qui justifie le thème de cette édition, dont l’un des défis est le renforcement de la gouvernance des structures de protection sociale de la zone CIPRES. « Ce thème traduit notre ambition d’améliorer le sort des seniors. Il permet également d’insister sur le rôle moteur que doivent jouer les pouvoirs publics dans leur épanouissement, grâce au développement de la sécurité sociale. Pour cela, il est urgent de renforcer la gouvernance des organismes de sécurité sociale, d’étendre leur couverture aux populations non encore couvertes et de rechercher des ressources additionnelles afin de préserver l’équilibre financier de la branche retraite sur le long terme », a-t-il insisté.
Le modèle de réussite ivoirien doit faire école
La Côte d’Ivoire, il ne fait aucun doute, est l’un des pays dont le système de prévoyance sociale est le plus performant dans la zone CIPRES. Cela se justifie par une santé reluisante de ses structures de prévoyance sociale que sont la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la caisse générale des retraités des agents de l’État (CGRAE). Cette réalité, Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, l’a partagée à l’ensemble des participants : « L’embellie financière que connaissent nos IPS, est le fruit du génie financier du Président de la République, SEM Alassane Ouattara, le plus grand anticipateur que notre pays n’ait jamais connu. Des débats à venir, la Côte d’Ivoire peut, au regard de ces avancées, contribuer efficacement à l’édification d’une voie nouvelle de management des systèmes de retraite dans la zone CIPRES. Aujourd’hui, grâce aux courageuses réformes du système des pensions intervenues en 2012, nous pouvons affirmer, sans crainte, que le système de retraite en Côte d’Ivoire est pérenne et financièrement viable », s’est-il réjoui.
Au regard du modèle de gouvernance des structures de protection sociale ivoirienne, Me Adama Kamara a préconisé aux structures de protection sociale, la prise de participation dans les sociétés privées comme publiques, afin de ne pas dépendre uniquement des sources de financement traditionnelles, comme le réussit bien la Côte d’Ivoire en la matière : « En marge de ces résultats, nous encourageons nos institutions de Prévoyance Sociale à jouer pleinement leur rôle d’investisseurs nationaux à travers la prise de participation dans des sociétés privées et parapubliques, dans des secteurs stratégiques de l’économie nationale, tels que l’immobilier, le transport, l’énergie, l’hôtellerie, les obligations d’état et les banques, afin d’accroître leurs réserves de sécurité dans l’optique de servir, sans discontinuité, des prestations de qualité à nos populations », a recommandé le ministre ivoirien de la Protection sociale. Car pour lui, ce 4e forum international sur la retraite « doit aller plus loin, pour apporter des réponses novatrices et concrètes à la préservation de l’équilibre financier de la branche retraite, en particulier, et organismes de sécurité sociale, en général, gage d’une meilleure couverture sociale de nos populations ».
Ernest Famin