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Tiassalé/ Destruction d’une plantation de teck: Le maire et un syndicat des agents des eaux et forêts s’expliquent

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La fédération des syndicats des Agents des Eaux et Forêts de Côte d’Ivoire (FESEFCI) a dénoncé jeudi 13 octobre 2022, au cours d’un point-presse, la destruction et la vente « frauduleuse » de bois de teck par le député – maire de la commune de Tiassalé, Antoine Assalé Tiémoko.

A en croire Gnadjé Gohouri Jéremy, le coordinateur de la FESEFCI, le député – maire de Tiassalé se serait rendu coupable d’un délit en rapport avec le code forestier. Une violation grave, dit-il, des dispositions réglementaires en vigueur, qui met en colère, la hiérarchie des Eaux et Forêts.

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Revenant aux faits, le coordinateur de la FESEFCI a indiqué que c’est en août dernier que la faitière a été saisie par le biais de leurs collègues en service à Tiassalé de l’affaire de la destruction d'une plantation de 07 hectares réalisée par le Lycée Moderne de Tiassalé dans le cadre de l'opération « Une école, 05 hectares », conjointement conduite par les ministères des Eaux et Forêts et de l'Education Nationale.Pour Gnadjé Gohouri Jéremy, les éléments du cantonnement des Eaux et Forêts de Tiassalé qui ont été dépêchés sur les lieux pour s’informer sur l'abattage des arbres, ont indiqué que les scieurs leur ont fait savoir qu'ils travaillaient pour le compte de la mairie. « La coupe aurait été commanditée par le maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko Antoine. Devant la gravité de l'information, la FESEFFCI a jugé opportun de s'auto-saisir et connaître le dossier afin d'en informer objectivement la hiérarchie, à toutes fins utiles. Quelques jours plus tard, alors que nous cherchions à vérifier cette information, nous avons appris que les bois ont été ramassés. Nos recherches nous ont conduits à la société NSBI, sise à Tiassalé. Mais à ce jour, aucun document afférent à cette exploitation ne nous a été fourni», a martelé le coordinateur de la FESEFCI.

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Qui a également fait savoir qu’une mission avait été également conduite au lycée moderne, puis à la mairie de Tiassalé dont la « réponse sans surprise » de l’un des adjoints au maire les a laissés perplexes.« Le Conseil municipal de Tiassalé avait ordonné la coupe systématique des bois afin de bâtir sur place, un hôpital. Sur ces faits, nous nous sommes rendus à la mairie. Et sans surprise, un des adjoints au Maire nous a répété la même version », s’est expliqué Gnadjé Gohouri Jéremy.

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Poursuivant, le coordinateur de la grande faitière des Eaux et Forêts, Gnadjé Gohouri Jéremy, est également revenu sur une séance de travail que lui et certains de ses collaborateurs ont tenue avec l'acquéreur des bois litigieux. « À la scierie citée, NAMOUR, le responsable de ladite société, a bien voulu répondre à nos questions. Selon ses dires, Monsieur le maire de Tiassalé l'a appelé, lui demandant d'acheter les tecks présentés en billons. Face au premier magistrat de la ville, il s'est trouvé dans l'obligation de s'exécuter. Il reconnaît qu'aucun document de ramassage n'a été produit. Plus grave, ces billons n'ont pas été enregistrés dans le Livre journal de la NSBI, comme exige la réglementation en vigueur », a-t-il déclaré. Avant de regretter que le maire, pour cette affaire, n’ait pas pris attache avec le Cantonnement de Tiassalé.

Ce qu’exigent les éléments des Eaux et Forêts

Selon les plaignants, après des enquêtes sur le terrain, il ressort que l'implication du maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko, est indiscutable. Non seulement, il a ordonné la destruction d'une plantation réalisée de mains d'homme, mais a passé outre, toutes les dispositions légales en la matière pour couper, vendre et faire transporter à la NSBI, des produits forestiers.

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« Le maire aurait dû simplement recourir à une décision de ramassage. Nous avons agi en tant que donneur d'alerte pour mettre à la disposition de l'administration forestière, les faits, elle qui est compétente pour connaître et réprimer les infractions aux dispositions de la loi 2019- 675 du 23 juillet 2019 portant Code forestier. Ayant fait notre part, nous souhaitons que les commanditaires, ainsi que leurs complices subissent la rigueur, toute la rigueur de la loi. L’État de Côte d’Ivoire doit réagir, il faut que les choses changent dans ce pays, parce que nul n’est au-dessus de la loi. Si nous n’avons pas l’impression d’être écoutés, la fédération va aviser. Nous avons pour mission de protéger la nature », a proféré le coordinateur de la FESEFCI, qui avait à ses côtés, Sery Rodrigue, porte-parole de cette coalition de syndicats.

 Venance Kokora

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