Recevant la presse dans un espace à Angré 7e tranche (Abidjan – Cocody), Ablé Kouamé Koffi s’est étalé sur cette affaire, vieille de plus de 16 ans, en incriminant le maire de Tiassalé. Selon lui, l’ancien maire de Tiassalé, Yapi Lambert, dans sa volonté de jumeler la ville de Tiassalé à celle de N’douci, avait émis l’idée de faire un lotissement des terres qui séparent les deux communes, en vue d’y bâtir une cité dénommée « Symbiose ». Il a donc commis une société de géomètre que représentait feu Kablan Robert Cobinah, géomètre-expert, pour le lotissement et cela, sans le consentement des détenteurs des droits coutumiers, c’est-à-dire les propriétaires terriens.
Lorsque les travaux ont été entrepris sur ses parcelles, le chef de la famille N’Dro de Tiassalékro, comprenant quatre grandes familles, s’est rapproché de la mairie de Tiassalé pour comprendre les raisons pour lesquelles celles-ci faisaient l’objet de travaux, sans son consentement. Il s’y est opposé afin qu’une issue favorable soit trouvée.
À l’origine de l’affaire
« Aucune suite n’a été réservée à notre opposition et quelque temps plus tard, une enquête de commodo et incommodo est lancée par la mairie, le 29 mars 2006, bien après avoir entrepris les travaux et suite à l’opposition du chef de la famille N’Dro de Tiassalékro, votre serviteur. J’ai formé une opposition dans le registre du commissaire enquêteur à la mairie de Tiassalé, suivie d’une plainte correctionnelle. Le maire Yapi Lambert a fini par signer une convention avec moi, le 18 juillet 2008. Le lotissement Symbiose a été approuvé par Arrêté n°13-0019 MCLAU/DGUF/DU/SDAF portant approbation du plan de lotissement dénommé Tiassalé Symbiose. Les droits coutumiers de la famille N’Dro de Tiassalékro ont été reconnus au cours d’une réunion avec l’autorité préfectorale d’alors et l’ancien maire, lorsque l’Arrêté n°13-0019 MCLAU/DGUF/DU/SDAF portant approbation du plan de lotissement dénommé Tiassalé Symbiose, le plan de lotissement et l’arrêté de partage, ont été officiellement remis à son chef de famille », a-t-il expliqué.
Selon le chef de famille N’Dro de Tiassalékro, Ablé Kouamé Koffi, l’arrivée du maire Assalé Tiémoko, élu en octobre 2018, a empiré la situation, puisqu’il a voulu s’approprier les parcelles « en fabriquant des propriétaires terriens coutumiers à qui il a attribué des lots ». Et par la suite, a tenté de destituer l’actuel chef de famille en créant un bicéphalisme au sein de cette communauté. À cet effet, il a brandi une citation directe pour dénonciation au procureur près du Tribunal de première instance de Tiassalé.
« Dans sa forfaiture, le maire Assalé s’est allié au chef de village de Tiassalékro pour faire établir de nouvelles attestations villageoises d’attribution. Le comble, c’est que ces attestations villageoises d’attribution ont été établies sur un papier avec l’en-tête du logo et les contacts de la mairie de Tiassalé », a-t-il ironisé.
Ablé Kouamé Koffi a laissé entendre que c’était pour eux, le début d’un feuilleton digne d’Hollywood.
« Un exploit de Commissaire de Justice a été notifié au chef du village de Tiassalékro, lui faisant défense de signer les attestations d’attribution, puisque la main levée du sursis à délivrance d’actes émis par le Ministère de la Construction à la demande du chef de la famille N’Dro de Tiassalékro n’étant pas encore notifiée au demandeur, il est toujours en vigueur, mais celui-ci a royalement ignoré cela et a continué à les délivrer, jusqu’à ce jour, en violation des droits des propriétaires terriens. Mon combat actuel, est la reconnaissance des droits coutumiers de ma famille N’Dro de Tiassalékro », a-t-il réclamé.
Ce qu’il reproche au maire Assalé
- Ablé a également fait état d’une affaire de 16 hectares, qui auraient été illégalement cédés à des individus dont nous taisons volontairement les noms. Cette parcelle, hors lotissement, sise au quartier Gardienkro qui fait partie intégrante des 260 hectares, a, selon lui, été illégalement vendue sans arrêté de concession définitive (ACD). « J’ai saisi le tribunal de Tiassalé, puisqu’il y avait la présence de personnes sur le terrain. Le maire s’est rendu à la direction du ministère de la Construction de Tiassalé pour dire que je ne suis pas chef de famille. Ledit service m’a convoqué pour me remettre tous les documents que M. Assalé avait produits à mon encontre. Notre seul combat, c’est la reconnaissance de nos droits coutumiers, même si notre parcelle doit basculer dans l’urbanisation. Nous n’avons pas les moyens d’aller contre l’utilité publique qui prime sur l’individuel, mais nos droits doivent être reconnus, parce qu’il n’y a pas eu purge du droit coutumier. C’est l’essence de mon combat », a-t-il insisté.