Les eaux usées dans le langage populaire (eau de caca) sont visibles dans plusieurs quartiers de la commune de Yopougon. On mange, on boit, on danse, on prie, on dort presque dans les eaux usées. À bien des endroits, l’on est frappé par ces eaux dont le degré de puanteur ne laisse pas indifférent. Sur les routes, comme dans les quartiers, l’on découvre ces eaux en provenance des égouts. Malgré leur présence indésirable pour les riverains, les eaux usées dans certains cas peuvent stagner pendant plusieurs mois avant d’être traitée. À proximité des lieux de restauration, magasins, églises et pâtisseries ect, les eaux usées ont pion sur rue. Au quartier Niangon-Nord non, dans les encablures de la Paroisse Sainte Rita, les eaux usées ont colonisé le bitume. Sur une longue distance, ces eaux ruissèlent au quotidien. L’odeur ne laisse pas indifférente. Dans les environs, une restauratrice, qui occupe le bas d’un immeuble a dressé un rideau à l’entrée du restaurant. Cette disposition selon elle est pour épargner ces éventuels clients la vue de la circulation des eaux qui pourrait leur couper l’appétit. Dans les quartiers camp militaires et petit toit-rouge, les populations vivent au quotidien dans les eaux usées. Presque tous les jours, les égouts sont remplis. Les eaux sortent de leur nid pour occuper l’espace en quantité importante, avec son cortège de senteur insupportable. C’est aussi le cas pour les secteurs nouveau quartier vers l’école primaire BAD et le secteur Sicogi. Selon les riverains de ces deux quartiers, la gestion de ces eaux usées était assurée par la SODECI. « Avant, C’est la SODECI qui venait vider les égouts, mais depuis quelques années, la SODECI ne vient plus. On nous a dit que c’est à la mairie que nous devons nous adresser. Souvent, les agents arrivent, pour s’occuper des eaux usées », fait remarquer cet habitant. Au sous quartier petit toit rouge, ce sont des opérateurs privés (camions de vidange) qui s’occupent de la gestion de ces eaux, fait observer un habitant. « J’habite le quartier, mais lorsque l’égout est rempli, c’est notre propriétaire de la maison qui fait appel à des vidangeurs pour évacuer l’eau. Mais tant qu’il ne le fait, nous sommes obligés de supporter la situation qui peut durer souvent des mois », regrette pour sa part, cet autre habitant. Au quartier Sicogi où les riverains révèlent qu’ils font appel à la mairie sans succès. « On souffre avec les eaux usées. Nous avons nos enfants qui vont jouer dans ces eaux et souvent ce sont les maladies » s’est désolé Bema Coulibaly, habitant de quartier.