Le Directeur général de Quipux Afrique, Ibrahima Koné, était vendredi 17 juin 2022, l’invité de l’Union des Bloggeurs de Côte d’Ivoire (UNBCI) à Abidjan Cocody. À l’occasion, il a dressé le bilan à mi-parcours de la mise en application de la vidéo-verbalisation, en vigueur depuis le 07 septembre 2021. L’Avenir vous propose un bout de ces échanges.
Bilan à mi-parcours des Centres intégrés
« Avant Quipux, il y avait 03 centres d’enrôlement pour toute la Côte d’Ivoire : un centre à Abidjan, à l’intérieur du pays, Yamoussoukro et Man. Aujourd’hui, nous sommes à 30 centres de gestion intégrée repartis sur l’ensemble du territoire national. D’ici à la fin de l’année, nous serons à 41 centres en couvrant toutes les capitales régionales. »
Types d’infractions et matériels déployés
« Nous devons arriver à gérer au moins, 25 types d’infractions routières. À la date d’aujourd’hui, nous sommes capables de vidéo-verbaliser l’excès de vitesse, le non-respect du stop au feu rouge, le non-port de la ceinture de sécurité, le téléphone au volant. Et depuis le mois d’avril, nous avons lancé la conduite en sens inverse, mais pas sur l’ensemble des radars. Nous sommes à une soixantaine de radars installés. L’objectif d’ici à la fin de l’année, c’est d’installer 200 radars sur le périmètre du projet qui couvre pour le moment, le Grand Abidjan. Il y a une innovation qu’on a également développée : c’est la vidéo-verbalisation du défaut de visite technique. »
Notification des infractions aux contrevenants
« Sur la notification, la grosse problématique que nous avions dès le départ, c’était le problème d’adressage. Nous avons la notification par SMS (délai légal de 15 jours maximum). Pour les entreprises, on leur notifie par email. Nous sommes en train de travailler sur la notification physique pour pouvoir faire des notifications à domicile, comme cela est fait dans les autres pays. Nous avons opté également pour une dernière voie qui est celle du barrage intelligent sur nos voies et la plateforme digitale qui est le lieu le mieux indiqué pour être notifié en temps réel. »
Réédition des contraventions après paiement
« Je voudrais indiquer que les transporteurs sont une cible prioritaire pour nous. Ils ne sont pas nombreux, mais roulent à 300 Km/h par jour. Donc, ils sont beaucoup plus impactés par le système. On a constaté effectivement que pour le port de la ceinture de sécurité, ils ont commencé pour la plupart, à la porter. Ils ont fait une bonne cartographie des radars et ils ont commencé à changer. Il y a des questions sur lesquelles nous sommes en train de travailler. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser les moyens de recours, parce que l’État a exigé que les contrevenants puissent en avoir. Donc, il ne faut pas paniquer. Si vous avez besoin d’éclaircissement, allez sur nos sites de réclamations. Nous avons aussi une plateforme WhatsApp et le centre d’assistance 1302. Je suis en mesure de vous garantir que le double paiement n’est pas possible. »
Bilan de la vidéo-verbalisation
« Il est à deux niveaux. Le premier objectif de l’État, c’était de faire prendre conscience, en faisant en sorte que ce système informe, sensibilise. Il y a eu en début d’année 2021, une première phase de notification sans verbalisation où on envoyait des messages de sensibilisation. Depuis le 07 septembre 2021, nous avons lancé la phase de "répression". À fin avril 2022, nous avons passé le cap des 3 millions d’infractions. On est sensiblement au-dessus de ces 3 millions d’infractions. Nous avons un taux de 50% qui passe en contravention. Beaucoup de véhicules circulent à Abidjan sans plaques d’immatriculation ou circulent avec des plaques d’immatriculation défectueuses dans un état qui laisse à désirer. Et ce qu’on a pu voir sur les 03 derniers mois, est que beaucoup font l’usurpation de plaques d’immatriculation. Ils se font confectionner une plaque d’immatriculation qu’ils posent sur le véhicule et circulent avec ce véhicule, souvent sans savoir que cette plaque appartient à une autre personne. Aujourd’hui, pour les véhicules légers en agglomération, la vitesse de verbalisation est à 70km/h. Sur le Grand Abidjan, la limitation est de 60 km/h, sur l’autoroute 110 km/h, sur Grand-Bassam, c’est 100 km/h. Les véhicules administratifs sont vidéo-verbalisés.»
Recouvrement des amendes
« Sur la notification, nous sommes à 100% de recouvrement. Beaucoup de gens circulent à bord de véhicules et disent en être les propriétaires, mais ils n’ont pas fait la mutation. La loi impose en Côte d’Ivoire, que lorsque vous céder votre véhicule, vous avez 15 jours pour que le repreneur (celui qui a acheté) fasse la mutation. Le vendeur a l’obligation de rendre inutilisable, la carte grise en y marquant : « cédé », de façon à ce que cette carte grise ne puisse plus être valablement utilisée. Il y a des points qui ont été ouverts dans des mairies, Cocody, Adjamé… ».
Coût des contraventions
« Pour les amendes forfaitaires, excès de vitesse et autres types, c’est 2000 F CFA. Le téléphone au volant, l’infraction à 10 000 F CFA. Pour les questions documentaires qui sont graves (quand vous conduisez sans visite technique valable, vous commettez un délit), l’administration a mis en place, une amende contraventionnelle qui va de 25 000 F CFA à 50 000 FCFA et qui peut vous conduire en fourrière, parce que beaucoup de drames sont dus à l’état des véhicules (…) Les engins à deux ou trois roues, sont verbalisés. Sur ces engins, on a le problème d’immatriculation. Les radars ont la possibilité de verbaliser le non-port de casque ».
Propos recueillis par Venance Kokora