La lutte contre le viol et les violences basées sur le genre (VBG) s’intensifie en Côte d’Ivoire. Elle prend de plus en plus une proportion plus dynamique. La marche du samedi 04 décembre 2021 dans la commune de Treichville en est une illustration éloquente.
La campagne nationale des 16 jours d’activisme contre les VBG connait plusieurs déclinaisons. Sous l’impulsion de Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, une série d’activités est organisée pour intensifier la sensibilisation contre les viols et les VBG. Dans ce cadre, la commune de Treichville a abrité une forte mobilisation de toutes les couches socio-professionnelles, à savoir les acteurs de la société civile, les ONG, les membres du système des Nations unies en Côte d’Ivoire, les membres du corps diplomatique, les guides religieux, les têtes couronnées et les femmes des médias, se sont mobilisés. Depuis la place du célèbre restaurant « Aboussan », vêtus de teeshirts orange, couleur en référence au thème national : « Oranger le monde : tous ensemble, mettons fin aux viols. C’est maintenant », ils ont occupé la route jusqu’au Palais des sports de ladite commune.
Dans son adresse au Palais des sports, la ministre s’est réjouie de la forte mobilisation lors de cette journée. « Notre grande mobilisation de ce matin est un symbole et un témoignage de la perception individuelle et collective de ces violences ignobles qui anéantissement les femmes, les filles, détruisent des familles et rendent des milliers d’enfants orphelins ».
L’initiatrice de cette action a lancé à cette tribune, « l’Appel de Treichville contre le viol ». Car pour la ministre, « il n’y aura plus de quartier pour ces criminels, ces briseurs de vie ». Et ce, d’autant plus que selon elle, les données sur les cas de viol en Côte d’Ivoire sont inquiétantes. « Chères mamans et chères sœurs, n’est-ce pas inadmissible qu’en Côte d’Ivoire, une des locomotives de la sous-région, qu’on dénombre en 2020, plus de 800 cas de viol. Tenez-vous bien, plus de 75% des victimes ont moins de 18 ans et 40% des élèves. C’est inacceptable ! Il est urgent d’agir pour mettre définitivement fin à ce fléau », a-t-elle déploré. Pour la ministre, le viol a des effets destructeurs sur la victime : « Le viol n'est pas un acte isolé. Il endommage la chair et se reflète dans la mémoire. Il peut avoir des résultats qui changent la vie, des résultats non choisis : une grossesse non voulue ou une maladie transmise. Il s'agit d'un effet durable et dévastateur qui touche d'autres personnes : la famille, les amis, les partenaires et les collègues ».
Elle a invité toutes les forces vives à s’engager dans la lutte : « Cette lutte est l’affaire de tous : gouvernants, politiques, parlementaires, diplomates, femmes de ménages, société civile, animateurs des médias, personnel de santé et de la justice, élèves et étudiants. C’est ensemble que nous vaincrons ce mal pernicieux qu’est le viol et les violences basées sur le genre ».
Nassénéba Touré a rassuré que le gouvernement jouera pleinement sa partition à tous les niveaux de la lutte.
Ernest Famin