
« Gbagbo allait-il accepter sans contestation la liste définitive ? Serait-il d’accord pour que la présidentielle ait lieu au premier trimestre 2010 ? Ces questions ne pouvaient pas ne pas se poser, tant la gêne et l’agitation étaient manifestes dans le camp présidentiel. Plusieurs de ses membres avaient émis de sérieux doutes quant à la possibilité pour leur candidat de remporter l’élection avec la liste définitive récemment adoptée. Que ne s’en étaient-ils préoccupés plus tôt !
Rétrospectivement, on se rend compte que le camp Gbagbo a mal géré l’opération, pourtant cruciale, d’enrôlement des électeurs. Et guère mieux le processus des réclamations. Il ne s’est alarmé que tardivement, alors que la liste électorale était sur le point d’être finalisée.
Fin décembre, le président, prenant au sérieux les avertissements des barons de son parti, commença, semble-t-il, à se sentir mal à l’aise. Et à entrevoir le spectre de la défaite.
C’est alors qu’il prit la lourde responsabilité de solliciter un nouveau report, proposition d’autant plus décevante qu’elle intervenait tardivement, alors que le processus était arrivé à son terme à l’exception des derniers préparatifs techniques et logistiques.
Pour justifier son revirement, il était prêt à tirer à boulets rouges sur une prétendue « liste Mambé ».
« La crise ivoirienne, ce qu’il fallait comprendre, j’y suis, j’y reste » (Michel Lafon, page 90), YJ CHOI.