
Le dimanche 23 mars 2025, la Ministre, Gouverneure du District Autonome des Lacs, Dr Raymonde Goudou Coffie, ancienne Ministre de la Femme, a été l'invitée du plateau NCI 360. Avec elle, plusieurs autres femmes influentes de la scène politique ivoirienne, dont Danielle Boni Claverie, Présidente de l’Union Républicaine pour la Démocratie (URD) ; Geneviève BRO GRÉBÉ, Présidente du Mouvement Citoyen pour une Nouvelle Côte d'Ivoire (MCNCI) ; Dr Agnès Monnet, 2ème Vice-présidente exécutive du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI) ; et Rébecca YAO, Présidente de l’ONG Femmes Ivoiriennes en Politique (FIP).
Ces figures de proue, qui continuent d’impacter le pays, ont partagé leurs expériences sur le thème de la participation des femmes en politique et leur implication dans le processus électoral. Dès le début de son intervention, Dr Raymonde Goudou Coffie a salué les pionnières en politique, en affirmant : « Elles nous ont amenées à réfléchir et à prendre conscience de la place des femmes en politique. » Elle a aussi mis en lumière les avancées du gouvernement ivoirien, qui a adopté plusieurs textes visant à faciliter l’entrée des femmes dans les instances de décision. Elle a cité, entre autres, la loi sur le quota et celle concernant la promotion et l’implication des femmes dans les listes électorales. « La liste zébrée, un homme, une femme, permet aux femmes de se présenter. Il existe désormais des incitations claires pour encourager la femme à s'impliquer en politique », a-t-elle précisé.
Cependant, un obstacle persiste : la réticence de nombreuses femmes à s’engager en politique. Toutes les participantes ont unanimement souligné que cette abstention était due au coût élevé de la politique, aux engagements familiaux et aux harcèlements dans certains milieux. Elles ont également insisté sur la nécessité de poursuivre la sensibilisation à la scolarisation obligatoire des filles. La Ministre, Gouverneure a exprimé sa gratitude envers le Président de la République, Alassane Ouattara et le gouvernement ivoirien. « Nous devons déjà remercier le Président de la République. Nous vivons dans un monde où nous partageons les bonnes comme les mauvaises pratiques. En observant le quota de femmes dans d’autres pays industrialisés, il est clair que la question du sexisme persiste, même dans des nations développées. Certains de ces pays qui nous ont guidés et accompagnés ont rectifié des textes depuis longtemps. Mais lorsqu’on regarde leur Assemblée nationale ou la présence des femmes dans le gouvernement, on se rend compte que la Côte d’Ivoire n’est pas si loin que ça », a-t-elle déclaré.
Répondant à la question des contributions des femmes pour des élections apaisées, Dr Raymonde Goudou Coffie a conclu : « J’ai la ferme conviction que nous, les Ivoiriens, on aime se faire peur. Toutes les démarches évoquées par mes sœurs ici sont déjà en cours. À l’exception de celles mentionnées par la ministre Danièle Boni-Claverie, et je soutiens son point de vue. Le dialogue politique a déjà eu lieu. Pourquoi faire un amalgame entre la justice et ce que le gouvernement décide ? Pourquoi confondre les règles de la CEI et la justice ? Pourquoi insister pour que la CEI réintègre un candidat radié de la liste électorale sur décision de justice ? Ce n’est pas son rôle. La CEI doit respecter des règles précises. Si une personne est radiée par une décision de justice, elle ne peut plus être réintégrée » ; a-t-elle signifié.
Elle a ensuite ajouté : « Chaque fois qu’il y a des élections présidentielles, on cherche à alimenter la peur. D’abord sur les réseaux sociaux, puis dans les médias traditionnels. C’est normal que les citoyens, en dehors de leurs affiliations politiques, commencent à s’inquiéter. Pourquoi, à chaque élection, des problèmes juridiques surgissent et doivent être réglés instantanément, comme si l’opposition l’exigeait ? Je dis non. Concernant la place des femmes dans cette histoire de réconciliation, moi Raymonde, dois- je avoir un problème avec vous, femmes des différents partis politiques ? De façon extraordinaire, les femmes se retrouvent entre elles. Et je vous le dis, les femmes ivoiriennes n’ont pas de problèmes entre elles, quel que soit le parti politique. Notre problème, c’est que nous continuons à être instrumentalisées par des intérêts politiques. Et nous ne sommes pas encore capables de dire : « Ici, non on arrête »,a-t-elle dit.
Bema Bakayoko