
Depuis cette date, il ne se passe pas de jour sans qu’il n’y ait un rebondissement dans ce dossier politico-juridique, rendu complexe par le concerné lui-même. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette procédure qui a rabattu les cartes au sein du vieux parti, a fait mentir les hagiographes du PDCI-RDA qui avaient jusque-là soutenu que leur président-candidat n’avait aucun problème de nationalité, encore moins d’éligibilité. Que ce soit son aîné Augustin Thiam, le porte-parole du parti, l’honorable Brindoumy Soumaila Kouassi, en passant par le juriste maison Me Blessy, tous avaient soutenu que Tidjane Thiam était exclusivement ivoirien, jusqu’à ce que lui-même vienne les désavouer sur la place publique. Après avoir pris quelques jours pour avaler cette grosse couleuvre, ils sont revenus à la charge la semaine dernière où, pour atténuer ou diluer les effets de leur double langage, ils se sont contentés de dire que la requête en renonciation n’est que la phase terminale d’un processus introduit depuis longtemps.
Comme si cela ne suffisait pas, ce jour-là, l’avocat du PDCI-RDA, Me Blessy Chrysostome, a soutenu que « Thiam n'a pas été naturalisé. Il a bénéficié de la nationalité française par hérédité ». Et comme le mensonge peut produire des fleurs, mais jamais de fruits, la très sérieuse Agence France Presse (AFP) a produit un article, ce lundi 24 février 2025, dans lequel Me Mathias Chichportich, l’avocat du président du PDCIRDA, Tidjane Thiam, dénonçait une sorte d’acharnement sur son client que la question spécifique de sa nationalité. Mais comme l’on ne peut pas cacher le soleil avec la main, cet article de l’AFP a, à nouveau, mis à nu, les mensonges des pontes de l’ancien parti unique qui, manifestement, persistent dans le dilatoire, au lieu de faire profil bas pour espérer la signature de l’acte de Thiam au plus tôt par les autorités françaises. L’article de l’agence de presse officielle de la France a été on ne peut plus clair sur cette question de nationalité : « Né ivoirien, la nationalité française lui (Tidjane Thiam, NDLR) avait été décernée en 1987 à l'occasion d'études en France, en reconnaissance de son parcours universitaire (Polytechnique, Mines), explique-t-on dans son entourage.
Il avait ensuite été ministre en Côte d'Ivoire (1994-1999) avant de mener une carrière dans le secteur privé en Europe », précise l’article de l’AFP. (Lire cidessous l’intégralité de l’article). Et selon nos sources, Me Mathias Chichportich, l’avocat de Tidjane Thiam, connaît très bien la délicatesse et la complexité du dossier de son client. Il sait en son for intérieur que les propos des officiels du PDCI-RDA relèvent de l’enfumage et de la propagande politique. Mais pendant combien de temps Augustin Thiam, Brindoumy Soumaila, Dia Houphouët, Me Blessy et consorts, reviendront-ils à la réalité avant que l’implacable vérité ne les rattrape, si ce ne l’est déjà ? La question reste entière.
Bernard KRA