43 policiers et gendarmes vont comparaitre pour racket devant le tribunal militaire à la prochaine rentrée judiciaire. L’information a été donnée vendredi 17 septembre dernier par le ministre de la promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption, Zoro Epiphane Ballo.
C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a coanimée à Ibis Hôtel Abidjan-Plateau avec le Contre-Amiral, Ange Kessi Kouamé, Commissaire général du gouvernement. À propos de l’implication des agents de la gendarmerie et de la police nationale dans les faits de racket, le membre du gouvernement a indiqué au cours de son intervention introductive que « la justice militaire a été saisie, des procédures judiciaires ont été officiellement lancées et pour cette première opération, il s’agit de 43 policiers et gendarmes qui vont être effectivement jugés lors de la prochaine rentrée judiciaire ». Ces actions musclées à l’égard des forces de défense et de sécurité visent selon Zoro Epiphane Ballo, à redorer leurs images ternies par des actes indignes.
« Les forces de défense et de sécurité sont d’abord les garants de l’État de droit. Ce sont des agents d’application de la loi. Si ces agents ne sont pas intègres et foulent au pied les règles élémentaires de protection des personnes et des biens, ils ruinent la confiance nécessaire de nos concitoyens en la police, en la gendarmerie. C’est ce qui explique le renforcement de l’action de détection et la répression que nous avons initiés en partenariat avec la justice militaire », a-t-il expliqué. Pour le Contre-amiral, Ange Kessi Kouamé, par ailleurs, Commissaire du gouvernement, la pression sur les forces de défense et de sécurité est une interpellation dans le but de les amener à une prise de conscience. « Les forces de l’ordre constituent le baromètre du respect des droits de l’Homme. Lorsqu’un étranger foule le sol du pays, ce sont les forces de l’ordre qu’il rencontre. À la frontière ou à l’aéroport, c’est le même cas. Aussi, c’est le comportement des forces de l’ordre qui indique si le pays est fréquentable ou pas. C’est pour cela que nous insistons sur l’intégrité, l’honneur de nos forces de défense et de sécurité. Nous ne disons pas qu’ils sont les seules dans ce fléau. Nous sommes regardants sur les forces de l’ordre parce qu’elles doivent donner l’exemple. Lorsqu’on va poursuivre les autres, c’est à eux qu’on remettra les documents pour le faire. Nous ne nous acharnons pas sur nos forces, mais sommes beaucoup plus vigilants à l’égard de la propreté de nos forces », a-t-il enrichi.
Selon l’ONG Transparency international, dans son dernier rapport publié le 28 janvier 2021, la corruption en Côte d’Ivoire gangrène la plupart des services publics en matière de passation des marchés publics, d’opération de dédouanement, de concours, de recrutements de la fonction publique... Une situation qui place le pays à la 106ème place sur 180.
Venance Kokora