Politique

Education nationale, système de santé, lutte contre la pauvreté Thiam prêche le faux pour séduire la « femme du mari jaloux »

education-nationale-systeme-de-sante-lutte-contre-la-pauvrete-thiam-preche-le-faux-pour-seduire-la-femme-du-mari-jaloux
Tidjane Thiam semble être plus pressé que le temps en accusant tout azimut la gestion du président Ouattara à chacune de ses sorties (PH : DR)
PARTAGEZ
En meeting à Aboisso le samedi 21 décembre 2025, Tidjane Thiam a fustigé la gestion d’Alassane Ouattara qu’il a taxée de « mari jaloux », sans le nommer. Le « nouveau venu » a également fait quelques promesses avec l’intention de séduire la « femme du mari jaloux », c’est-à-dire les électeurs.

Que ne ferait le président du PDCI-RDA pour taper dans l’œil de futurs électeurs qui décideront de son sort, s’il était admis à participer à la présidentielle de 2025 ? En meeting à Aboisso le week-end dernier, il a tiré à boulets rouges sur la gestion du pays par Alassane Ouattara. Il s’en est notamment pris à l’éducation nationale et au système de santé. « La situation actuelle n’est pas satisfaisante : la qualité de l’enseignement et les performances de santé baissent », a-t-il commencé par dénoncer. Et d’ajouter : « Le niveau d’expression et d’écriture est en baisse depuis tant d’années (…) Selon le système d’analyse des programmes éducatifs nationaux, notre pays se situe parmi les performances les plus faibles en Afrique francophone. Cela n’est pas acceptable ».

 

Des données qui contredisent le président du PDCI-RDA

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette critique du président du PDCI-RDA tend à grossir à dessein, les insuffisances de notre système éducatif. En effet, si l’on s’en tient au Rapport 2019 du PASEC (Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs) de la Confédération des Ministères de l’Education Nationale de l’Espace Francophone (CONFEMEN) sur le système éducatif ivoirien, la Côte d’Ivoire est, en bien des aspects, au-dessus de la norme internationale. Il en va ainsi des compétences en langue, classées en 4 niveaux. Il est vrai que 11,5% seulement des élèves atteignent le dernier niveau, qui est le niveau 4, représentant l’aptitude à déchiffrer les mots pour comprendre des phrases et des textes courts ; niveau qui est plus bas que le standard international.

Cependant, au niveau 3 (aptitude à comprendre le sens des mots), la Côte d’Ivoire enregistre un pourcentage (21,6%) égal à celui du niveau international (21,0%). Au niveau 2 (aptitude à reconnaître et déchiffrer les lettres, les syllabes, les graphèmes), la Côte d’Ivoire a un pourcentage supérieur à la norme internationale : 39,6% contre 28,5%. Idem pour le niveau 1 (compétences se situant au niveau des premiers contacts avec la langue orale et écrite) où la Côte d’Ivoire enregistre un pourcentage au-dessus de la norme internationale : 22,6% contre 18,3%. Au total, sur la base de ce volet du rapport PASEC 2019 sur l’éducation nationale en Côte d’Ivoire, on ne saurait dire que « notre pays se situe parmi les performances les plus faibles en Afrique francophone ».

Par ailleurs, s’agissant toujours du système éducatif, le président du PDCI-RDA a semblé dire que sous Ouattara, les enseignants ont cessé d’être les chouchous de la République. « Les enseignants, on le sait, étaient les enfants chéris du président Félix Houphouët-Boigny, puis du président Henri Konan Bédié », a-t-il laissé sous-entendre. Pourtant, les enseignants n’ont jamais été autant « gâtés » dans ce pays que sous la gouvernance Ouattara. Non seulement, ils ont vu leurs salaires revalorisés au fil des années, mais ils ont désormais droit à des primes de fin d’année comme tous les autres fonctionnaires. Autre acquis du milieu de l’éducation sous Ouattara, c’est l’accroissement significatif du nombre d’enseignants recrutés depuis l’accession de Ouattara au pouvoir. En effet, ce sont 71 544 enseignants et agents d’encadrement qui ont été recrutés de 2011 à 2019, dont 18 000 instituteurs recrutés de 2021 à 2023. C’est dire que les enseignants sont loin d’être des laissés-pour-compte sous Ouattara.

A lire aussiEn meeting à Aboisso : Thiam verse dans la démagogie et le populisme

Torpiller le « mari jaloux » pour plaire à sa « femme »

 

Thiam a également fustigé le système sanitaire. « Tout comme l’éducation, le système de santé doit être revu et adapté au besoin de plus en plus croissant des Ivoiriens (…) La couverture santé promise aux Ivoiriens ne marche pas bien », a-t-il taclé. Sauf mauvaise foi, peut-on dire d’un projet comme la CMU, à laquelle 10 millions d’Ivoiriens adhèrent à la date du 6 septembre 2024 et qui aide à réduire les frais de 75% des consultations dans les hôpitaux publics, qu’il « ne marche pas bien » ? Mais on l‘aura compris, cette propension du président du PDCI-RDA à peindre tout en noir ne vise qu’à démontrer que « les choses se sont dégradées » entre le « mari jaloux », supposé être Alassane Ouattara et sa « femme », c’est-à-dire les populations, voire les futurs électeurs.

 femme du mari jaloux

C’est d’ailleurs à la « femme du mari jaloux » qu’il promet monts et merveilles en espérant la ravir à ce « mari jaloux ». À propos des enseignants, Thiam, le « nouveau venu en ville », fait cette promesse : « Et nous en ferons les enfants chéris de la République à partir d’octobre 2025 ». En ce qui concerne la CMU, il lâche : « Nous proposerons une approche plus réaliste et pragmatique qui permettra de faciliter l’accès aux soins de santé les plus réalistes aux populations ivoiriennes ». Et dire que quelques instants plus tôt, il affirmait ne pas faire comme ceux qui saoulent le peuple de promesses. Voilà que le « newcomer » y succombe à son tour pour espérer gagner le cœur de la « femme du mari jaloux ».

 

Assane Niada

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire