Créée en 2019 par un partenariat entre la Côte d’Ivoire et la France, l’Ailct s’impose comme un pôle d’excellence dédié à la lutte contre le terrorisme sur le continent africain. Sa mission s’étendant bien au-delà de la formation opérationnelle : elle s’engage à renforcer l’inter-ministérialité, tout en cultivant une production intellectuelle et conceptuelle visant à anticiper et contrer les menaces terroristes.
Le choix du thème de cette édition, ancré dans la réalité d’un « monde multipolaire », reflète la reconnaissance d’un environnement international en constante mutation où les forces terroristes exploitent les faiblesses structurelles et les fractures sociales pour étendre leur influence.
Échanges stratégiques
Cette édition de la rentrée académique a réuni des personnalités militaires et civiles de haut rang, ainsi que des représentants de divers organismes sous-régionaux. Dans leurs interventions, le Général de brigade Allah Joseph Kouamé, Directeur général de l’AILCT, l’Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, Anderson Blanc et l’Ambassadrice de l’Union européenne, Francesca Di Mauro, ont souligné les défis complexes auxquels font face les États d’Afrique de l’Ouest dans un contexte où les menaces terroristes se multiplient et se diversifient.
Malan Koffi Jean-Paul, directeur de cabinet, représentant Téné Birahima Ouattara, Ministre d’État, ministre de la défense de Côte d’Ivoire, a salué les avancées réalisées par l’AILCT depuis sa création, tout en insistant sur la nécessité d’intensifier la coopération régionale pour mieux anticiper les mutations des mouvements terroristes.
Enjeux sécuritaires
Trois panels se sont succédé, abordant chacun des thématiques connexes aux problématiques terroristes en Afrique. Il s'agit notamment de la "Lutte contre le terrorisme en Afrique : De la souveraineté à la coopération", qui explore les enjeux de la souveraineté des États dans leur lutte contre le terrorisme, tout en soulignant l’importance d’une approche collaborative entre nations africaines et au-delà. Ensuite "État et perspectives de la menace terroriste dans le Golfe de Guinée", qui dresse un état des lieux des menaces persistantes dans cette région sensible, où les attaques terroristes continuent de se multiplier.
Enfin le "Terrorisme en Afrique : Radicalisation ou criminalité ?", qui pose un regard analytique sur la nature des mouvements terroristes, interrogeant les dynamiques de radicalisation et leurs intersections avec des formes de criminalité transnationale. Les échanges nourris et constructifs, offriront, à en croire le général Allah, aux participants, des perspectives enrichissantes pour étoffer le spectre des ripostes adaptées au développement du terrorisme.
Renforcer l’antiterrorisme en Afrique
L’AILCT a profité de cette rentrée académique pour dresser un bilan des deux derniers semestres et annoncer les perspectives. Parmi les objectifs principaux, il s’agit de mieux comprendre le phénomène terroriste et sa genèse, d’accroître les réseaux de collaboration et de renforcer l’ancrage civil de l’Académie. La volonté de partager des constats, analyses et recommandations, reste un moteur essentiel pour la direction de l’AILCT, dans le but de doter les États africains de réponses adaptées et évolutives face aux nouvelles formes de violence et de radicalisation.
Engagements pour l’avenir
Selon les organisateurs, l’AILCT réaffirme son rôle de catalyseur d’initiatives et d’actions concrètes, mobilisant la Côte d’Ivoire et ses partenaires internationaux dans la poursuite d’une Afrique pacifiée et résiliente. Cette rentrée académique 2024-2025 témoigne, selon le patron de l'Académie, la volonté collective d’approfondir les connaissances et de renforcer les capacités d’intervention en matière de lutte contre le terrorisme, pour construire un avenir plus sûr pour le continent.
Olivier Yeo