La menace terroriste et l’Extrémisme Violent persistent en Côte d’Ivoire mais avec la combinaison d’une réponse militaire, sécuritaire et sociale, cela freine leur expansion. La zone frontalière avec certains pays a été sous forte pression des groupes extrémistes violents entre 2020 et 2021. Aussi, le risque de radicalisation dans le champ religieux ivoirien avait également fait l’objet d’une attention. C’est pourquoi, les autorités ivoiriennes ont dans un premier temps misé sur la réponse militaire et sécuritaire, avant de la compléter par un volet social. Ce dernier volet a pour acteurs majeurs les communautés elles-mêmes, les guides religieux et autres acteurs de la société civile.
Conscient que la société civile joue un rôle prépondérant dans le maintien de la paix et de la cohésion sociale, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a procédé a bien voulu organiser un séminaire à son intention. La société civile, acteur clé pour une gouvernance sécuritaire efficace est mise à contribution. Dans la mise en œuvre de sa vision d’une gouvernance sécuritaire participative et inclusive, ile gouvernement a initié le Cadre Permanent d’Échanges sur les Questions Sécuritaires (CPEQS), qui constitue à la fois un espace essentiel de dialogue et de collaboration entre les forces de sécurité et les organisations de la société civile, et un levier stratégique pour bâtir une sécurité collective fondée sur la confiance mutuelle et l'engagement citoyen.
Renforcer la gouvernance sécuritaire
« La société civile, en tant qu’acteur de premier plan dans la promotion de la sécurité humaine et de la cohésion sociale, joue un rôle indéniable. Dans le contexte actuel, où les menaces terroristes se multiplient et où les stratégies de sécurité nécessitent une approche inclusive et intégrée, la société civile se positionne non seulement comme une force de proposition, mais aussi comme un relais essentiel entre les populations et les forces de sécurité » a indiqué le Coordonnateur du programme d’Appui au Renforcement de l’État de Droit, Justice, Sécurité et Droits Humains pour la Cohésion Sociale, Traoré Wodjo, Conseiller Technique du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.
Ce séminaire qui réunit plus d’une trentaine de participants, dont des membres du Cadre Permanent d’Échanges sur les Questions Sécuritaires, a pour objectif de renforcer les capacités des organisations de la société civile (OSC) ivoiriennes en matière de gouvernance sécuritaire. Il vise également à améliorer la compréhension des acteurs de la société civile sur les principes clés de la gouvernance sécuritaire et les cadres juridiques en vigueur pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, d’une part, et à établir des canaux de communication efficaces entre la société civile et les agences de sécurité pour améliorer le partage des informations et la réactivité dans la lutte contre ces menaces, d’autre part.
Une société civile engagée pour faire barrière à l’Extrémisme Violent
La forte mobilisation des participants n’a pas laissé indifférent le Conseiller Technique qui selon lui témoigne d’un intérêt manifeste à accompagner l’État de Côte d’Ivoire dans ses efforts de sensibilisation, de prévention de la radicalisation, de soutien aux victimes et de renforcement de la résilience communautaire.
Prévu s’achever le 28 août, ce séminaire permettra à la société civile de se doter de compétences nécessaires pour plaider en faveur de l’intégration des principes des droits de l'homme dans la stratégie nationale de sécurité.
Il s’agira également de présenter les enjeux de l’adoption de l’Ordonnance du 12 juin 2024 relative aux Organisations de la Société Civile a suscité un grand intérêt auprès des participants. Cette ordonnance vise à mieux encadrer et structurer la création des associations de la société civile, tout en mettant en cohérence, de manière diligente, leurs modalités d’organisation et de fonctionnement, en tenant compte des exigences actuelles telles que la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Elle prend également en compte les formes nouvelles d’associations, telles que les organisations cultuelles, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les fondations. En outre, elle détermine les modalités de création, de financement et de contrôle de ces organisations.
Joël DALLY