Dans le cadre de la mise en œuvre du projet planetGOLD, le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique et les Agences d’Exécution dont l’ONG CASE, ont organisé un atelier d’informations et de renforcement des capacités du corps préfectoral et d’autres acteurs clés de l’administration publique, pour une meilleure compréhension du projet planetGOLD Côte d’Ivoire.
Au nom du ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Kouakou Germain Nguessan, préfet de la région du Bélier, a révélé que « le secteur de l'Exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) de l'or, joue un rôle important dans l'économie de notre pays : selon le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire, la contribution de l’activité minière à l'économie en 2020 est de 850 milliards de FCFA. Aujourd'hui, ce secteur produit 17 tonnes d’or par an, emploie plus de 500 000 personnes et contribue au bien-être économique et social des populations, au même titre que l'agriculture. Cependant, ce secteur est une source importante de pollution, contaminant ainsi l'air, le sol et l'eau. Ce qui nuit gravement à la santé humaine et aux écosystèmes naturels. De plus, il convient de mentionner l'utilisation abusive des produits chimiques comme le mercure ».
Des conséquences néfastes sur la santé des communautés avec l’utilisation du mercure
Chaque année, les mineurs utilisent jusqu’à 558 kilogrammes de mercure, souvent sans équipement de protection, prenant le risque d’être exposés à des fumées toxiques. Globalement, ce sont près de 96% des sites qui utilisent le mercure. Aujourd’hui, de fortes concentrations de mercure ont même été trouvées dans l’organisme de poissons, ce qui pose de sérieux problèmes de santé pour les populations locales.
« L'utilisation du mercure sur les sites d'exploitation aurifère artisanale expose les orpailleurs aux effets nocifs de ce métal pour leur santé, en particulier, la santé des femmes, des nourrissons et des enfants. Il a des impacts sanitaires significatifs, notamment des maladies respiratoires comme la toux et la pneumonie, ainsi que d'autres conditions graves liées à l'exposition prolongée au mercure. En outre, l'exposition à ce métal lourd peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des communautés, affectant particulièrement les travailleurs et leurs familles », fait savoir Aka Saffo, coordinateur général des programmes et projets au Ministère de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique.
Plus de 17 tonnes de mercure utilisées
Selon une enquête du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, 2002), le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or, est le plus grand utilisateur du mercure au monde, avec une estimation de 24% et une probabilité de risque élevé d’exposition des femmes et des enfants aux effets nocifs du mercure. En Côte d’Ivoire, selon le Projet Evaluation Initiale de la Convention de Minamata exécuté en 2018, le rejet annuel de mercure dans l’air provenant de l’EMAPE, est estimé à environ 17,12 tonnes qui impactent sur la santé des populations.
Ainsi, pour transformer l’EMAPE en un secteur responsable, durable et bénéfique pour les communautés locales, en réduisant les impacts environnementaux, le projet planetGOLD va voir le jour. Cet ambitieux programme mondial dont bénéficient plus de 50 États, est mis en œuvre par le PNUE et exécuté conjointement en Côte d’Ivoire par les Agences d’Exécution, Centre Africain pour la Santé Environnementale (CASE) et IMPACT Transform. Le projet planetGOLD Côte d’Ivoire est supervisé par un Comité de pilotage présidé par le Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique de la République de Côte d’Ivoire.
« Ce projet vise à éliminer le mercure dans toutes les chaînes du secteur de l’EMAPE par la formalisation, la promotion de technologies de traitement sans mercure, en raccourcissant la chaîne d'approvisionnement en or et en facilitant un accès direct accru au marché international pour les mineurs artisanaux et à petite échelle », fait savoir Kpokro Dominique, directeur exécutif de l’ONG CASE qui est intervenu par visioconférence.
Le corps préfectoral mis en mission
Cet atelier a donc facilité la meilleure compréhension du projet planetGOLD Côte d’Ivoire liée aux enjeux environnementaux et sociaux pour garantir une gestion durable et responsable de l’Exploitation minière artisanale et à petite échelle d’or.
Instruits sur le contexte de mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure et aussi les différentes composantes, les objectifs, les résultats, le plan d’actions de mise en œuvre et les activités réalisées par le projet planetGOLD Côte d’Ivoire, les cadres de l’administration ivoirienne, ont dit être mieux outillés pour une communication de proximité pour un changement de comportement.
« Nous avons bénéficié de connaissances et de stratégies sur la mise en œuvre de pratiques durables dans le secteur minier. Aussi, nous pourrons faire face aux défis liés à la transition vers une exploitation minière plus respectueuse de l'environnement », a conclu Kouakou Germain Nguessan, préfet de la région du Bélier.
Joël Dally