Abidjan, le samedi 14 août 2021 (lavenir.ci) – Quelques heures après la sortie de Laurent Gbagbo devant ses partisans qui lui sont restés fidèles, c’est le tour ce samedi du président Pascal Affi N’Guessan d’apporter une cinglante réplique à son ex maitre. Lavenir.ci vous propose l’intégralité des propos liminaires du Lion du Moronou.
Déclaration liminaire
Mesdames et messieurs les journalistes de la presse nationale et internationale.
Je vous remercie d’avoir répondu nombreux à notre invitation et de l’occasion que vous nous offrez ainsi d’analyser avec vous les évènements majeurs de l’actualité politique nationale et de faire connaitre à l’opinion notre position, notamment à propos de la décision prise par le Président Laurent GBAGBO, le 9 août 2021 d’abandonner la bataille qu’il mène depuis dix (10) ans contre le FPI et de « … créer un autre parti avec le même contenu ».
Avant tous propos, je voudrais au nom du FPI et à mon nom personnel souhaiter la bienvenue sur sa terre natale au Président Laurent GBAGBO. Lui exprimer toute notre compassion pour tant de souffrances endurées durant ces longues années. En même temps que notre fierté pour le triomphe de la vérité et pour son acquittement.
C’est l’occasion d’adresser nos vives félicitations et notre reconnaissance à toute l’équipe des avocats du Président Gbagbo et du Ministre Charles Blé GOUDE pour les efforts hors du commun déployés pendant toutes ces années afin de faire éclater la vérité et triompher le Droit.
Nos remerciements s’adressent en particulier à la population ivoirienne qui a vécu aux rythmes des péripéties de cette longue procédure judiciaire, à la Diaspora ivoirienne partout où elle se trouve pour avoir battu le pavé ces dix dernières années en vue de faire barrage à l’injustice, à tous les anonymes qui ont vécu dans leur chair chacun à son niveau cette grave injustice faite à un homme et à son pays.
S’il avait permis de nous rencontrer, j’aurais exprimé de vive voix au président Laurent Gbagbo notre joie de retrouver parmi nous le compatriote, le compagnon de lutte, le fondateur du FPI. Malheureusement, depuis son retour en Côte d’Ivoire, mes demandes d’audiences en vue de lui souhaiter la bienvenue et de lui donner les nouvelles du pays et du parti sont restées sans suite.
Le 9 août 2021, devant un parterre de cadres de la dissidence regroupés au sein d’un prétendu ‘’Comité Central’’, le Président Laurent GBAGBO a parlé ; certainement trop parlé. Trop, non pas à cause de la longueur du temps de parole ou du flot de sujets abordés, mais en raison du caractère désastreux du discours tant dans sa forme, dans le fond, que de son empreinte historique.
Dans la forme, « le père de la démocratie ivoirienne » nous a fait vivre un scénario digne des dictatures du siècle passé : le monologue du Timonier, ponctué d’applaudissements orchestrés, suivi d’une déclaration écrite d’avance, pour chanter ses louanges, célébrer son génie et réaffirmer l’indéfectible attachement de son peuple. Les soi-disant « membres du Comité Central » n’ont pas eu droit à la parole. Leur opinion sur la grave décision que le président GBAGBO leur demande de prendre importe peu.
Dans le fond, le discours a choqué de nombreux militants et démocrates par son caractère mesquin, méprisant, égocentrique et patrimonial.
Laurent GBAGBO reconnait implicitement qu’il n’est pas le président du FPI, en décidant d’aller créer un autre parti, de « ne pas s’engager dans une bataille juridique » et de « contourner la pierre ».
Pourquoi pendant sept (7) ans s’est-il donc prévalu de ce titre pour semer la confusion au sein de l’opinion, entretenir cette crise de leadership, endosser des déclarations en cette qualité, entretenir sur le terrain des structures parallèles illégales qui utilisent les symboles du parti et organisent des manifestations sans la caution du parti. Il a causé au FPI un grave préjudice moral et politique, aussi bien à son image, à sa crédibilité qu’à ses résultats électoraux. De son fait notre parti est aujourd’hui affaibli.
GBAGBO a choisi la rupture, le schisme. C’est son choix. Nous ne l’avons pas voulu. Nous avons tout fait pour l’éviter. Il en porte la responsabilité politique, la responsabilité morale, la responsabilité totale, la responsabilité exclusive devant nos militants, nos concitoyens, et devant l’histoire.
Mais en rompant le lundi 9 Août avec le FPI, le Président GBAGBO a finalement pris la mesure de l’impasse politique personnelle dans laquelle il se trouvait en opposant à la légalité une soi-disant légitimité autodécrétée, autoproclamée. Il a pris acte d’une réalité qui s’impose à lui : désormais présent en Côte d’Ivoire, il lui serait de plus en plus difficile d’agir par procuration, de jouer à cache-cache avec le « caillou » de la loi. Le caillou l’a fait pannnn !
Cette rupture, Laurent Gbagbo l’a actée avec ses arguments et ses mots à lui : un mélange de d’égocentrisme, de faits falsifiés pour m’exposer à la vindicte publique et de dédain pour ma personne.
Laurent GBAGBO affirme qu’il a décidé de me combattre à cause de mes « louvoiements », c’est-à-dire de mes hésitations, tergiversations, indéterminations. Il dit « j’étais en prison à La Haye, quand j’ai appris ses louvoiements (…). Quand les camarades en ont eu marre de ses louvoiements, ils m’ont appelé pour me dire (…) il faut être candidat au Congrès et puis on va lui arracher le parti. (…) c’est comme ça que j’ai appelé Assoa Adou pour lui dire va faire ma campagne, il (AFFI) a compris que c’était pour être enlevé, donc il a annulé le congrès. (….). Donc j’ai compris définitivement que ce monsieur, lui aussi était définitif dans son choix d’aller ailleurs. Je dis bon, c’est donc un autre combat, une autre lutte qui s’ouvre devant nous. »
Ainsi, informé de mes louvoiements par ses camarades, Laurent GBAGBO a décidé de m’arracher le parti sans même chercher à m’entendre, sans me donner l’occasion de m’expliquer et de me défendre. Comment pouvait-il se faire une opinion objective du dossier s’il refuse d’écouter l’autre partie ? Pourquoi une telle attitude ? Quel est ce modèle de leadership ? Cette attitude qui est loin d’être isolée renseigne sur la gouvernance de l’Etat sous l’ère GBAGBO et les raisons du drame du 11 avril 2011.
Il dit en outre avoir appelé Assoa Adou alors en exil à Accra pour être son directeur de campagne. Et pourtant il s’est gardé de faire expressément acte de candidature laissant le soin à quatre (4) Secrétaires Généraux de Fédération initiateurs de l’Appel de Mama, de déposer devant le Comité de Contrôle, non pas un dossier de candidature, mais une proposition de candidature sans la demande manuscrite du candidat exigée par le Comité de Contrôle.
Toutes ces années, j’ai usé de tous les moyens pour le rencontrer afin de trouver avec lui, une issue à la crise, sans succès. Et pourtant régulièrement, il recevait les animateurs de la dissidence, les confortant dans leur entreprise. Lorsque certains camarades me faisaient défection, il leur ouvrait grand la porte. A l’inverse, il refusait les demandes d’audiences de certains autres, des compagnons de lutte de longue date, parce qu’ils étaient proches de moi, les reniant parfois jusqu’après leur mort. Uniquement afin de faire le vide autour de moi.
A ma sortie de prison, mon engagement à remobiliser les militants en vue d’assurer la pérennité du parti a été présenté comme une volonté de « tourner la page de GBAGBO ». La poursuite du dialogue engagée par la direction intérimaire pendant que j’étais en prison pour apaiser l’environnement sociopolique et favoriser la résolution des problèmes que vivaient les militants du parti est devenue du jour au lendemain un acte de trahison et violemment condamnée.
On fait croire que j’ai un deal avec le régime, feignant d’ignorer le boycott du RGPH 2014, le boycott du referendum constitutionnel (2016), la marche de la colère (2017), la désobéissance civile (2020), ainsi que dans le rôle d’opposant politique toutes ces prises de position dans les meetings, conférences de presse, interviews, etc.
On m’a accusé d’avoir été reçu en secret par le président François HOLLANDE, alors que cette rencontre a réuni dans le grand salon de la résidence de France, tous les leaders de l’opposition : RPP (Laurent DONA Fologo) ; LIDER (KOULIBALY Mamadou) ; URD (Danièle BONI Claverie) ; UDCY (MEL Théodore) ; MNC (Appia KABRAN) ; FPI (AFFI N’Guessan, DANON Djédjé et Michel GBAGBO), etc.
Toutes ces années, j’ai laissé faire, j’ai toléré, guidé par un unique objectif : laisser une chance à l’unité du parti. J’ai subi les mensonges, les propos diffamatoires, les torrents de haine et de boue, colportés par ceux-là mêmes qui se réclamaient de lui. Toutes les manœuvres ont été employées.
Avec le temps, j’ai compris bien sûr les fondements de cette intransigeance. Ce n’est pas la justesse de mon action ni la pertinence de ma démarche qui étaient en cause. Cette attitude était dictée par une seule raison, cette même raison qui aujourd’hui conduit à la rupture : son refus de tolérer l’émergence d’un leadership autre que le sien ; et cela, même si cette autre personne l’a loyalement servi, l’a payé par moment de sa liberté ; cela même lorsque les circonstances politiques et la réalité de la situation l’empêchaient de fait d’exercer un leadership au quotidien.
Un argument, un seul a été évoqué par le président Laurent GBAGBO pour justifier sa décision de quitter le FPI et de fonder un autre parti : j’aurais pris le FPI en otage ; et je lui ferais du chantage. Comment ? Lui-même explique le crime de lèse-majesté que j’aurais commis au cours de la rencontre qu’il a bien voulu accepter de m’accorder le 03 janvier 2020 après plus de cinq (5) ans de vaines tentatives. « … il y a eu un premier tête à tête entre AFFI et moi (…). Il a parlé et il a sorti un document où il posait des revendications. Il posait des revendications le concernant, lui. C’est-à-dire s’il donne la présidence du parti, …. Lui il doit devenir premier Vice-Président, assurant l’intérim totalement. (…) Alors moi je l’écoutais. Je l’écoutais, on dirait que ce n’est pas du FPI qu’il s’agit.
Quand il a fini, j’ai appelé les Assoa Adou, je leur ai donné AFFI et puis je suis parti à la maison. Mais ma décision définitive était prise. Je dis on ne peut rien faire avec lui. (…) donc c’est à moi AFFI parle comme ça ? (…) Je dis bon ‘’un jour si Dieu le visite, peut-être qu’il laissera tomber sa proie. Mais il n’a pas changé. »
Devant les membres et partenaires de EDS, Laurent GBAGBO s’est fait plus agressif. « J’ai proposé de quitter le FPI et de laisser à AFFI N’Guessan, qui est venu prendre en otage notre parti que nous avons créé avec la sueur et les emprisonnements. Parce que nous l’avons nommé, il est venu prendre le parti en otage. Et il me donne des conditions (…) Moi ? (rires dans la salle). J’ai entendu beaucoup de blagues mais des blagues comme ça, je n’ai jamais entendu. »
Au moment de lever la séance, il adresse à ses auditeurs cette mise en garde : « Juste un dernier mot avant de nous quitter. En politique, il ne faut jamais faire du chantage, sinon on vous fait ce qu’on a fait à AFFI ».
Discours ahurissant pour sa suffisance, son cynisme et son archaïsme. Les Ivoiriens attendaient le retour de l’homme de Paix et du démocrate nourri aux valeurs du socialisme. Ils découvrent un Monarque qui se croit propriétaire du FPI « sa chose » dont il peut disposer à sa guise, nommant et renvoyant comme « gérant » qui il veut et quand il veut. Face à lui, les cadres du parti sont des obligés, c’est lui qui les a faits, les militants n’ont aucun droit et les textes du parti n’ont aucune importance.
Le FPI n’est pas une « chose ». C’est une organisation politique qui, d’après ses statuts « rassemble en une union volontaire, les femmes et les hommes épris de justice et de liberté, engagés contre toute forme de domination sur la Côte d’Ivoire et en Côte d’Ivoire ».
Il est vrai que l’histoire du FPI est inséparable de la lutte et du parcours politique de Laurent GBAGBO, mais c’est une grave erreur politique de réduire le parti à cette dimension et de nier le rôle moteur des cadres et militants du parti.
Pendant des années, ces femmes et ces hommes ont supporté la réprobation générale, l’ostracisme, les humiliations de toutes natures, les intimidations administratives, les pressions familiales et tribales, toutes sortes de blessures physiques, morales et psychologiques, pour donner une assise au parti, pour le faire grandir et accéder au pouvoir d’Etat avec Laurent GBAGBO. Laurent GBAGBO ne s’est pas fait lui-même. C’est nous tous qui l’avons fait. Il nous doit un minimum de respect et de considération.
Oui, très tôt le président GBAGBO m’a fait confiance et m’a appelé à ses côtés pour me confier d’importantes responsabilités. J’ai été son directeur de campagne en 2000 et son premier Premier Ministre à l’issue de notre victoire. Ces nominations étaient-elles justifiées ou non ? M’obligent-elles à la soumission aveugle ? Mes désaccords avec lui sur certaines questions peuvent-ils être considérés comme une marque d’ingratitude ?
Il sait comme moi que ce mot n’a aucune signification en politique. Dans ce domaine, « c’est l’homme qui fait l’homme » comme disent les Ivoiriens. Nous l’avons fait ; en retour il nous a fait. Il nous doit, nous lui devons. Dans ce domaine, les règles, les lois, les principes, dont le principe de nécessité, transcendent les sentiments personnels.
En conséquence, les décisions doivent être fondées sur des critères objectifs. C’est au nom de ces critères objectifs qu’en plusieurs circonstances, le Président Laurent GBAGBO m’a confié ces importantes missions. Il l’a fait non par complaisance, mais par intérêt, par nécessités politiques. J’ai quitté ces responsabilités quand d’autres nécessités plus grandes et d’autres critères objectifs se sont imposés. La générosité et l’ingratitude n’ont rien à voir dans ces affaires.
Au demeurant je me considère comme membre fondateur du FPI au même titre que tous ceux qui se prévalent de ce statut.
En 1986 quand je prenais contact avec Simone Gbagbo dans la clandestinité, le parti était en gestation et elle en était la première responsable ; pas quelqu’un d’autre. Laurent GBAGBO était en exil en France. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois, en novembre 1988 à son retour en Côte d’Ivoire. J’étais depuis deux ans Secrétaire Général de la Base clandestine de l’Ecole Normale Supérieure des Postes et Télécommunication (ENSPT) ou j’assumais la fonction de Directeur des Etudes et des stages. Le FPI n’avait ni argent, ni postes ou avantages à distribuer, mais des épreuves à supporter et à surmonter. Au nom de mes convictions j’ai accepté ma part d’épreuves. J’ai tiré profit de ma position pour apporter au plan humain, matériel et financier, ma modeste contribution à la réinstauration du multipartisme et aux premiers pas du FPI. J’étais là au moment de la déclaration officielle de la naissance du parti.
Pendant quinze (15) ans (1986-2000), j’ai mené toutes sortes de missions d’implantation et d’animation du parti sur mes fonds propres, sans un sou de qui que ce soit. Physiquement, intellectuellement, moralement et financièrement j’ai donné au parti comme de nombreux cadres à travers le pays, grâce à qui le FPI est ce qu’il est aujourd’hui. Vouloir faire admettre que le FPI est la propriété privée d’un individu est une tentative d’escroquerie, une imposture.
Cette dérive autocratique était observable depuis notre accession au pouvoir en 2000, et particulièrement avec la crise de la rébellion armée de 2002. Progressivement le Président GBAGBO s’était éloigné du parti et de tout ce qui pouvait constituer une entrave à son pouvoir personnel. Parce que le FPI refusait de se taire dans la gestion de la crise, on a créé le CNRD pour tenter de l’étouffer. La LMP a été suscitée pour porter la candidature de Laurent Gbagbo à la place du FPI et pour marginaliser le parti et ses dirigeants dans la conduite de la campagne électorale de 2010.
Aujourd’hui Laurent GBAGBO quitte le FPI parce que le parti lui oppose et impose la démocratie, lui refuse l’idolâtrie et le culte de la personnalité. Alors il part pour se tailler un parti sur mesure. Il rêve de vampiriser le FPI et le réduire à une « enveloppe vide ». C’est faire injure aux militants du FPI que de penser qu’ils sont sans convictions, qu’ils sont des suiveurs.
Laurent Gbagbo nous oblige à choisir : entre l’autocratie et la démocratie. Entre le passé et l’avenir. Il nous demande d’abandonner l’héritage de tant d’années de lutte, de sacrifices et de victoires, et de le suivre dans une nouvelle aventure, pour sa seule gloire, à nos risques et périls.
J’appelle au rassemblement tous les militants du FPI, tous les courants d’opinion au sein du parti. Restons fidèles à nos convictions, à notre histoire. Faisons le choix de l’avenir.
Alors, je m’interroge avec vous. Qu’avons-nous fait de la confiance que les Ivoiriens nous ont accordée en 2000 ?
La réalité dans toute sa crudité est que nous avions le pouvoir et que nous avons perdu le pouvoir.
Ce n’était pas une fatalité.
On ne peut pas en attribuer la seule responsabilité aux autres.
Nous avons perdu le pouvoir parce que notre intelligence des situations, notre sens stratégique, n’ont pas été à la hauteur des défis auxquels nous étions confrontés.
Nous avons commis des erreurs de jugement, sur le désarmement, sur la Commission Electorale Indépendante.
Nous n’avons pas su entendre les appels à la vigilance et les discours de lucidité.
La victoire du président Gbagbo devant la CPI est une joie pour chacun d’entre nous. Qu’il soit désormais notre adversaire ne change rien à cela.
Mais si nous voulons aller de l’avant, nous ne devons pas nous méprendre. Il ne s’agit en aucun cas d’une réhabilitation de son action au titre de président de la République. Il ne ramène pas le Front Populaire Ivoirien au pouvoir. Il ne ressuscite pas davantage les morts. Il ne console pas les familles endeuillées. Et nous serions, les uns et les autres, très mal inspirés de considérer qu’il nous donne le droit d’être hautains, suffisants et de proposer aux Ivoiriens de replonger dans le même film d’horreur.
Ce n’est pas, ce ne sera jamais ma ligne et ma démarche.
Ma ligne et ma démarche sont celles de la renaissance de notre parti au service de l’alternance pour une nouvelle espérance. De ce point de vue, même si une rupture peut s’apparenter à une forme de deuil, elle comporte aussi une dimension libératrice puisque toute notre énergie sera désormais consacrée à ce projet que nous allons présenter aux Ivoiriens.
Si nous voulons reconquérir le pouvoir d’Etat, nous devons changer de logiciel.
Dans cette nouvelle page de l’histoire du FPI, nous sommes désormais dépositaires de l’héritage, de l’histoire, des valeurs de la gauche. La renaissance de notre parti passe par une modernisation de sa pensée, de son organisation, de sa gouvernance. Nous nous y emploierons. Nous saurons retrouver le fil interrompu de cette confiance dont les Ivoiriens nous ont autrefois honorés.
Dans ce combat pour l’alternance, je prendrai toutes mes responsabilités. Je les ai d’ailleurs toujours prises. Je continuerai de me battre pour les valeurs de démocratie et de progrès que nous avons toujours partagées.
Le Comité Central qui vient de se réunir a entériné la rupture. Il me met en mission désormais pour mener ce combat de la renaissance et de la modernisation du FPI, au service du progrès et de la démocratie en Côte d’Ivoire. La rupture a ceci de salvateur que nous consacrerons désormais notre énergie à l’essentiel.
Dans quelques semaines nous nous retrouverons lors d’un congrès extraordinaire. D’ores et déjà, chacun d’entre nous est en réalité en mission, pour décrypter, expliquer sur le terrain à nos concitoyens les enjeux de cette renaissance, pour remobiliser le Front Populaire Ivoirien, en vue de la reconquête du pouvoir en 2025.
Vive le Front Populaire Ivoirien pour une Côte d’Ivoire prospère, fraternelle et solidaire.
Je vous remercie pour votre écoute