Vous êtes Vice-présidente des femmes parlementaires de la CEDEAO. Que vise cette organisation ?
Notre organisation vise à promouvoir l'autonomisation des femmes, à défendre leurs droits et à encourager leur participation active dans les processus politiques au sein des États membres de la CEDEAO. Cela inclut également l'intégration des voix des jeunes dans la gouvernance intergénérationnelle et la prise de décision, comme cela a été souligné lors du sommet régional de l'Ecofepa à Freetown.
Est-ce que vos actions consistent aussi à encourager la gent féminine à s'intéresser à la fonction de représentation ?
Oui, nos actions visent également à encourager la participation des femmes à la fonction de représentation politique, mais aussi celle des jeunes. Nous croyons en une représentation inclusive pour une gouvernance équilibrée et efficace. Nous nous engageons dans des programmes de sensibilisation, de mentorat et de renforcement des capacités pour encourager davantage de femmes à s'engager en politique et à briguer des mandats parlementaires. Mais, curieusement, le constat est que le nombre de femmes parlementaires de la CEDEAO baisse.
De 22 en 2018, vous êtes actuellement aujourd’hui combien de femmes parlementaires ?
Effectivement, la baisse du nombre de femmes parlementaires au sein de la CEDEAO est préoccupante. A la 3e législature, nous étions 27 femmes parlementaires sur 115 parlementaires. A la 4e, nous sommes passées à 22 femmes parlementaires. Pour la 5e qui vient de s’achever, le nombre a baissé. Nous sommes 18 femmes parlementaires. Cela souligne la nécessité d'intensifier nos efforts pour promouvoir la participation des femmes dans la sphère politique. Nous devons identifier les obstacles spécifiques qui entravent la représentation des femmes et travailler en collaboration avec nos partenaires pour les surmonter.
Qu'avez-vous obtenu de façon concrète ?
Au fil des années, nous avons obtenu des avancées significatives dans la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes au sein de la CEDEAO. Cela inclut des politiques pour renforcer la représentation des femmes dans les organes décisionnels et des lois contre la discrimination et la violence fondée sur le genre.
Comment pensez-vous qu'il faut orienter votre mission au sein de la CEDEAO ?
Pour orienter notre mission au sein de la CEDEAO, nous devons concentrer nos efforts sur le renforcement des capacités des femmes et des jeunes leaders, ainsi que sur le plaidoyer pour des politiques inclusives et des réformes législatives favorables à ces groupes. Cela inclut également une implication plus forte des femmes dans la résolution des conflits, notamment au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal et bien d’autres pays, comme l'a souligné le sommet régional de l'Ecofepa à Freetown.
Quels sont vos rapports avec les hommes parlementaires ?
Nos rapports avec les hommes parlementaires sont essentiels pour promouvoir la coopération et le dialogue intergénérationnel au sein de la CEDEAO. Nous croyons en l'importance de leur inclusion dans nos efforts pour promouvoir l'égalité des sexes et la participation des jeunes.
Comment défendez-vous la Côte d'Ivoire au sein de cette organisation ?
C'est un honneur d'être élue dans le bureau des femmes parlementaires de la CEDEAO. C'est un honneur pour la Côte d'Ivoire, surtout sous le leadership du Président Ouattara. En tant que représentante de la Côte d'Ivoire au sein de cette organisation, je m'efforce de défendre les intérêts de mon pays en mettant l'accent sur l'autonomisation des femmes, l'égalité des sexes et le renforcement de la participation des jeunes dans la sphère politique. Cela inclut également une implication plus forte dans la résolution des conflits, afin de contribuer à la paix et à la stabilité dans la région de la CEDEAO. Je travaille en collaboration avec mes homologues et d'autres parties prenantes pour promouvoir des politiques et des initiatives qui soutiennent ces objectifs, tout en veillant à ce que les préoccupations spécifiques de la Côte d'Ivoire soient prises en compte dans les débats et les décisions au sein de la CEDEAO. Cela intervient quand, pour la première fois, une femme est élue présidente du Sénat en Côte d'Ivoire. C'est dire que sous son mandat, la Côte d'Ivoire aura plus de rayonnement au niveau du bureau exécutif de l'Ecofepa. Nous remettons notre mandat sous la bénédiction du Président de la République et de Madame Kandia Camara, présidente du Sénat de Côte d'Ivoire.
Olivier Yeo, Envoyé spécial à Freetown