Bien avant de mettre en lumière des incohérences apparentes dans les communications du parti fondé par le Président Houphouët-Boigny, Me Honoré Kouoto-Atabi, Conseil Juridique a informé la presse que l’image du Professeur Maurice Kakou Guikahué serait déjà inscrite sur les bulletins de vote du Congrès du 16 décembre 2023.
« Nous les mettons en garde. S’ils le font malgré la position du Prof. Maurice Kakou Guikahué, nous serons donc obligés de nous pourvoir en justice. C’est ce qu’on ne voudrait pas faire. Pour préserver son image et son nom, ça c’est une mise en garde. Nous allons la formaliser dès ce soir même (mercredi 13 décembre ; Ndlr). La sommation portant interdiction d’utiliser son nom et son image dans le processus électoral actuellement en cours. Parce qu’il a déclaré ne plus être concerné par ce processus », a déclaré Me Atabi.
La menace juridique prendra la forme d'une sommation formelle portant interdiction d'utiliser le nom et l'image du Professeur Guikahué dans le processus électoral. Le Conseil Juridique a souligné que le Professeur Guikahué avait déjà notifié sa désolidarisation totale du processus électoral actuel dans une correspondance adressée au président du comité électoral en date du 12 décembre 2023.
Préservation de l’image de Guikahué
Membre du bureau politique et délégué départemental du PDCI-RDA, Me Atabi de rappeler que leur souci est avant tout la protection de leur parti. Non sans souligner la volonté initiale de ne pas traduire en justice qui que ce soit, malgré le rejet de la candidature du Professeur Guikahué. Cependant, l'utilisation présumée de son nom et de son image sans son consentement est qualifiée par son conseil de « provocation inacceptable ».
L'avocat a exprimé le souci de préserver l'image du Professeur Guikahué, soulignant le risque d'une utilisation trompeuse de son nom dans le processus électoral. « Maintenant l’utilisation de son nom et son image dans le processus électoral au mépris de sa déclaration constitue de la provocation. Vous convenez avec moi que c’est quelque chose que nous ne pouvons pas tolérer. Parce que son nom et son image vont être utilisés sur des bulletins alors qu’il n’est pas candidat. Il va se trouver des malins à la fin de l’élection ‘’Maurice Kakou Guikahué deux (02) voix ‘’ alors qu’il n’est pas candidat. Nous voulons préserver son image. Nous allons donc faire injonction aux animateurs du processus de ne pas utiliser son nom. Maintenant s’ils le font, c’est qu’ils auront créés les conditions pour qu’on se retrouve là où justice peut se faire. Sinon pour l’instant nous ne sommes pas dans cette posture », a-t-il précisé.
Levée du Contrôle Judiciaire
Il a ensuite pris la parole pour expliquer les circonstances entourant la levée du contrôle judiciaire imposé depuis janvier 2021. Les faits remontent aux événements liés à l'élection présidentielle de 2020, où le Professeur Guikahue avait été arrêté et incarcéré.
Les démarches entreprises par le Conseil Juridique ont abouti à la levée du contrôle judiciaire le 7 décembre 2023. La demande de mainlevée avait été déposée dès le 16 octobre 2023, antérieurement au processus électoral en cours au sein du PDCI-RDA. Me Kouoto-Atabi a souligné que les motivations de cette demande étaient strictement d'ordre médical, dépourvues de considérations politiques.
Cette conférence de presse vise à l’écouter à apporter des éclaircissements cruciaux dans un contexte où la confusion règne au sein du PDCI-RDA.
Confusion au Sein du PDCI-RDA
Le 4 décembre 2023, la Direction de campagne du candidat Maurice Kakou Guikahué annonçait le rejet de sa candidature, suscitant des interrogations et des débats au sein du PDCI-RDA. Le lundi 11 décembre, lors d'une réunion élargie à la presse, le Professeur Guikahué confirmait son élimination de la course à la présidence du parti. Cependant, une déclaration ultérieure du porte-parole du parti semait la confusion en affirmant que trois candidats restaient en lice.
Le porte-parole du Prof. de cardiologie a partagé des informations cruciales concernant le processus électoral en cours.
Konan Marius a rappelé l'article 2 de la décision N°0077-2023/PP/CAB du 7 novembre 2023, soulignant l'absence de publication officielle de la liste des candidats retenus par le Comité électoral au début de la campagne électorale.
Autre fait et non des moindres à l'article 2 de la décision N°0073-2023/PP/CAB du 2 novembre 2023 qui a été mentionné par le deuxième conférencier, c’est que le candidat Maurice Kakou Guikahué, n'avait pas été notifié du choix de son représentant dans le Comité électoral en tant qu'observateur.
Des questions ont été soulevées quant à l'idée de renvoyer certaines décisions, notamment celles du Collège de conciliation et de recherche de consensus, au congrès, alors que des structures avaient déjà été mises en place selon l'article 37 du règlement intérieur du parti.
Les intervenants ont relevé des incohérences entre les communiqués du 6 décembre 2023 et du 11 décembre 2023 émanant du Président par Intérim du Parti. Ces contradictions ont ajouté à la confusion au sein du parti.
« L’essentiel qu’il faut retenir, c’est qu’on a éliminé M. Maurice Kakou Guikahué. C’est-à-dire qu’on t’a éliminé, et puis on attend que tu envoies un courrier pour dire que je ne suis plus dedans. Vous voyez, c’est tout. Parce qu’on ne peut pas dire le 06 décembre, il reste deux candidats et le 11 décembre on vient te dire que vous êtes trois candidats ; C’est le PDCI nouveau », déplore-t-il. Selon les conférenciers, cette situation ajoute une dimension légale aux tensions au sein du PDCI-RDA.
Olivier YEO