Au moment où la question relative à la coopération avec l’Union Européenne dans la lutte contre l’immigration irrégulière agitait le climat sociopolitique africain, le Président de la République de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, n’a pas hésité à s’engager aux côtés des pays européens dans un projet commun de gestion globale et durable de ce phénomène aux implications multiples.
Suite à la crise migratoire de 2015, la Côte d’Ivoire et l’Union Européenne ont signé un accord de coopération pour lutter contre la migration irrégulière.
Depuis quelques mois, la Côte d’Ivoire est indexée par des pays de l’Union Européenne sur l’identité des immigrants irréguliers. « La Côte d’Ivoire serait le deuxième pays de départ vers l’Europe de ces migrants irréguliers. À l’examen de ces accusations portées contre la Côte d’Ivoire, qui ne reposent que sur de simples déclarations de personnes en situation irrégulière, il est à noter que ces personnes ont été enregistrées par les services d’immigration de l’Italie. Aucune vérification n’a été effectuée avec les services compétents de la Côte d’Ivoire pour s’assurer de la nationalité ivoirienne de ces migrants, ainsi que le recommande l’accord bilatéral conclu avec l’Union Européenne », a déploré le ministre Vagondo Diomandé lors d’une rencontre à son cabinet en octobre dernier.
Sur invitation de la Commission de l’Union Européenne, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo Diomandé, séjourne à Bruxelles, en Belgique, où il a pris part hier, mardi 28 novembre 2023, à la Conférence Internationale sur le Trafic des Migrants.
Présumés ivoiriens aux côtes européennes, la Côte d’Ivoire rétablit la vérité
Au cours de ses assises organisées par cette institution internationale, le général Vagondo Diomandé a animé un panel sur « La réponse de la Côte d’Ivoire à la lutte contre le trafic des migrants ».
« Nous avons fait le bilan de l’action gouvernementale dans le cadre de la lutte contre le trafic des migrants et la migration illégale. Avec tous les efforts déployés par SEM Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, la jeunesse ivoirienne peut contribuer au plein développement du pays et faire en sorte que son image (ndlr : la Côte d’Ivoire) soit celle-là qui mérite d’être véhiculée », fait savoir le général Vagondo.
La Côte d’Ivoire fait l’objet d’une mauvaise communication depuis quelques mois, relativement à l’identité de ces migrants. « Des choses ont été dites et il fallait que la vérité soit rétablie. Selon ce qui avait été dit, qu’un grand nombre d’Ivoiriens se retrouvait parmi les réfugiés. Il était important pour nous de venir faire la part des choses. Nous avons obtenu auprès de nos interlocuteurs, une oreille attentive qui a permis de rétablir les choses dans leur justesse », se réjouit le ministre ivoirien de la sécurité.
Les parties prenantes à cette conférence internationale veulent établir de nouveaux partenariats bilatéraux et des task forces opérationnelles, en mettant l'accent sur tous les itinéraires où ces activités illégales ont cours.
Une synergie d’actions pour freiner le fléau
C’est pourquoi, les pays comptent faire travailler ensemble, les services répressifs et les ministères publics pour que les gens puissent voyager et accomplir leurs rêves. Mais cette mobilité doit être encadrée par le droit, et non par des passeurs clandestins. Parallèlement, le renforcement de la coopération sur le retour des migrants en situation irrégulière est de mise.
En marge de cette conférence qui s’est tenue le mardi, le ministre a accordé, lundi, des audiences à Bernard Quintin et Diane SCHMITT, respectivement Directeur exécutif adjoint-Afrique du service Européen de l’action extérieure (SEAE) et coordonnateur de la lutte contre la traite des personnes.
Joël Dally