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Immigration irrégulière / 14 000 "Ivoiriens" aux côtes italiennes La nationalité ivoirienne abusivement exploitée par les migrants

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La Côte d’Ivoire et des pays de l’union européenne renforcent leur dispositif pour lutter efficacement contre l’immigration irrégulière. (Ph : JD)
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La 5e réunion du groupe de travail conjoint relatif à la mise en œuvre du « Document partagé » entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne, s’est tenue hier, jeudi 28 septembre 2023, à Abidjan.

Suite à la crise migratoire de 2015, la Côte d’Ivoire et l’Union Européenne ont signé un accord de coopération pour lutter contre l’immigration irrégulière. C’était en juin 2018. Ce document qui est l’architecture institutionnelle de la coopération, est fondé sur deux piliers majeurs : l’identification des migrants présumés ivoiriens sur la base soit de documents d’identité présentés par le migrant, soit par audition de celui-ci, s’il ne dispose d’aucun document administratif pouvant attester de sa nationalité d’origine et la facilitation du rapatriement de tous ceux qui seraient identifiés comme Ivoiriens. Ce document traduit donc en acte concret, la volonté de coopération effective de la Côte d’Ivoire avec l’Union européenne.

 

Des chiffres de l’OIM et de FRONTEX mis en cause

 

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Les statistiques provisoires portant sur les nationalités présumées des migrants irréguliers arrivant sur les côtes italiennes produits par les services italiens de l’organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, FRONTEX, sont aujourd’hui, les seules sources sur la base desquelles des conclusions sont tirées quant aux nationalités des arrivants. Les chiffres indiqueraient près de 12 000 migrants selon l’OIM et 14 000, selon FRONTEX. Mais sur quelle base ces chiffres sont-ils produits ? Nulle part au monde, des migrants ir réguliers ou réfugiés ne débarquent avec des documents d’identité dans le pays d’accueil. Alors, pourquoi des migrants irréguliers présumés d’une nationalité donnée, sont présentés comme étant effectivement de cette nationalité ? « De nombreux jeunes migrants sont nés souvent de parents étrangers vivant en Côte d’ivoire depuis plusieurs décennies, mais qui ne sont pas ivoiriens. D’autres travaillent en Côte d’ivoire depuis plusieurs années sans avoir acquis la nationalité ivoirienne. A ceux-ci, il faut ajouter ceux qui, connaissant les règles autour du statut de réfugiés, brouillent sciemment les pistes autour de leur réelle nationalité », fait savoir Général Seydou Touré, Conseiller diplomatique du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.

Authentifier la nationalité des présumés Ivoiriens

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En effet, vers quel pays peut-on renvoyer un migrant qui a déclaré une fausse nationalité après un contrôle ? Selon les explications du général, « les migrants irréguliers ne choisissent pas la nationalité ivoirienne par hasard. Ils le font de bonne foi pour ceux qui ne connaissent pas d’autres pays que la Côte d’ivoire, alors qu’ils ont leurs deux parents étrangers ou parce qu’ils savent qu’une fois qu’ils auront été identifiés négativement, ils peuvent échapper à l’expulsion ». Cette rencontre des experts qui se tient après celle de Varsovie en 2022, a permis de se mettre d’accord sur l’application des termes de travail qu’ils se sont donnés à travers les instruments en parlant désormais de « migrants présumés ivoiriens » et non de « migrants ivoiriens ». « Cette réunion se tient dans un contexte un peu plus large dans un partenariat Union Européenne – Côte d’Ivoire. C’est un partenariat multiforme qui met en avant, toute une série d’appuis à la Côte d’Ivoire pour continuer dans sa voie de prospérité économique », a expliqué Francesca Di Mauro, Ambassadrice de l'Union Européenne auprès de la République de Côte d'Ivoire. « La Côte d’Ivoire est une source d’inspiration pour d’autres migrants qui y viennent faire un tour (…) Nous allons renforcer nos appuis au profit de la jeunesse avec des projets de formations professionnelles », souligne la diplomate. Dans l’opérationnel, l’on peut constater le déploiement de quatre attachés de sécurité intérieure auprès de pays de l’Union Européenne (Allemagne, France, Italie et la Belgique) depuis février 2019. Ces officiers supérieurs s’acquittent au quotidien de la mise en œuvre des accords qui nous lient avec efficience et célérité. À l’issue des travaux, les experts ivoiriens demandent aux parties prenantes de l’accord de coopération de recentrer les accords internationaux contenus dans le « document partagé ». Aussi voudraient-ils inviter les coopérants à consolider les statistiques avec les experts ivoiriens. Ces derniers se disent prêts à authentifier la nationalité des présumés Ivoiriens.

 

 

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