Quarante-huit heures (48h) après la dissolution du Gouvernement, à quoi s’occupent les ministres ? De ce que l’on a pu voir ce week-end, on peut dire qu’ils ne semblent pas avoir été tétanisés par cette nouvelle, au point d’avoir la tête absorbée par les inquiétudes quant à leur devenir. Du moins, pas tous. En effet, alors que les spéculations vont bon train à propos du Premier ministre qui conduira la prochaine équipe gouvernementale, plusieurs membres du gouvernement ne semblent pas chômer.
Le SARA, un refuge ?
On a ainsi vu nombre d’entre eux s’afficher au SARA, samedi 7 octobre 2023, avec à leur tête, le Premier ministre Patrick Achi, parti représenter le chef de l’État à la cérémonie de clôture. On a également aperçu les ministres de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, de l’Education nationale, Mariatou Koné, devant des stands. En leur compagnie, leurs hôtes, les ministres de l’Agriculture, Kouassi Kobenan Adjoumani et son binôme, de la Production animale et des Ressources halieutiques, Sidi Touré, dont les départements sont en première ligne dans l’organisation de cet important événement à la fois économique et culturel. Quand tombe la nouvelle de la dissolution du Gouvernement, ces deux ministres sont en plein dans l’organisation du SARA. C’est tout naturellement qu’ils poursuivent leur mission, une oreille tendue vers le palais présidentiel d’où seront annoncés ces jours-ci, les noms des nouveaux ministres.
La défense et la sécurité, toujours à la tâche
S’il y a des membres de l’ancienne équipe Achi 2 pour qui la formule «évacuer les affaires courantes » prend tout son sens, ce sont les ministres de la Défense, Téné Birahima et son collègue de l’Intérieur et de la Sécurité, Diomandé Vagondo. Tous les deux n’ont sûrement pas cessé une seule seconde d’être à la tâche. L’impératif de sécurité ne prenant pas de vacances, les deux ministres du Gouvernement dissous ont dû garder le doigt sur la gâchette, comme on dit dans le jargon des armées. En d’autres termes, ils ont dû poursuivre leur mission de sécurocrate, eu égard à la nécessité de protéger le pays contre les menaces terroristes d’une part, et de déstabilisation, d’autre part. Seront-ils pour autant reconduits ? Bien malin qui pourrait le dire.
Outre ces ministres, dont la mission ne semble pas avoir été interrompue par la dissolution du Gouvernement, il y a ceux qui ont profité de ces jours de flottement qui ont suivi l’annonce pour s’adonner à des activités politiques dans leurs régions, comme pour combler le temps mort.
L’activité politique pour meubler le temps
Le cas par exemple de l’ex-ministre de la Fonction publique, Anne Désirée Ouloto, qui a mis à profit cet intermède pour participer à la tenue de l’élection du président du Conseil régional du Cavally. Tête de la liste RHDP qui a été élue dans la région, elle a été élue présidente du Conseil régional et a donc profité de ce week-end pour communier avec les siens. C’est également le cas de l’ex-ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service Civique, Mamadou Touré, qui a saisi l’occasion de cet intervalle pour retourner sur ses terres du Haut-Sassandra, dont il a été élu président du Conseil régional aux élections couplées, municipales et régionales du 2 septembre 2023. Ces occupations politiques ont-elles pour autant éloigné ces membres de l’ancienne équipe gouvernementale des interrogations quant à l’architecture de la prochaine équipe ? Rien n’est moins sûr.
Ça spécule sur le sort de Patrick Achi
À côté de ces ministres occupés à parler politique pour combler l’après-dissolution du Gouvernement, il y a ceux qui sont comme sortis du radar à l’annonce de la nouvelle. Depuis lors, en effet, ils se sont terrés. Plus aucune nouvelle d’eux. Comme s’ils étaient entrés en recueillement en attendant l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale. Une équipe au sujet de laquelle les spéculations vont bon train. Depuis l’annonce, ça conjecture sur le sort de l’ancien Premier ministre Patrick Achi. Sera-t-il reconduit ou pas ? La question fait débat notamment sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, ça pronostique sur les membres du Gouvernement qui pourraient rester à quai et ceux qui pourraient voir le chef de l’État, Alassane Ouattara, leur reconduire sa confiance. En attendant, le suspense reste entier.
Assane Niada